Association des Tunisiens en France - ATF
Adresse : ATF, 5 rue Louis Blanc, 75010 Paris
Tél. : 01.45.96.04.06,
Fax. : 01.45.96.03.97,
Entretien du Président de l'ATF, Mohamed-Lakhdar ELLALA, publié par le quotidien tunisien "Echourouk" du 20/08/2015, à propos de la loi créant le Conseil National des Tunisiens à l'Etranger
Entretien du Président de l'ATF au quotidien tunisien "Le Maghreb" du 8 septembre 2015, à propos de la loi créant le Conseil National des Tunisiens à l'Etranger
Rassemblement devant l’Ambassade de Tunisie à Paris
Pour le retrait du projet de loi dit : « de Réconciliation Nationale »
Jeudi 03 Septembre 2015 18h30
Place André Tardieu 75007 Paris
Métro : St François Xavier Ligne 13
https://www.facebook.com/events/302827193220831/
A propos du projet de loi sur la Réconciliation nationale
Déclaration des associations de Tunisiens à l’Etranger
Réconciliation nationale ! L’expression résonne comme un mot d’ordre en ces temps de mobilisation contre le terrorisme. Par ailleurs, ne s’agit-il pas du volet final du triptyque vérité justice - réconciliation de la Justice transitionnelle que nous appelons tous de nos vœux
Nous somme tous demandeurs de réconciliation nationale. Mais de quelle réconciliation il s’agit ?
En ces temps de turbulences, le sens des mots semble aussi troublé.
Il s’agit de « tourner la page », nous dit le président de la République. Soit, mais quelle page ?
S’il s’agit d’absoudre des mafieux, on ne voit pas en quoi cela va contribuer à renforcer l’économie du pays. Si les « hommes d’affaires », qui ont fait fortune grâce à la corruption, sont des acteurs du développement, cela se saurait !
Si l’on entend attirer les spéculateurs en tous genres, ils ne sont pas concernés par la levée en masse que l’on veut provoquer, ils ont toujours préféré vampiriser les richesses produites par le labeur des plus pauvres.
S’il s’agit de passer l’éponge sur les forfaits des « commis » de l’État qui ont piqué dans la caisse, un État ne se renforce pas en s’attirant les faveurs des responsables du laxisme, des larcins ou des compromissions les plus graves au cœur de l’État
On voudrait rabaisser encore l’État et son autorité que l’on ne s’y prendrait pas autrement.
Ce projet de loi, concocté par la présidence de la République sera dommageable pour l’État, pour la justice transitionnelle, pour le développement et pour la transition démocratique -déjà compromise et mal engagée-.
Alors que le dossier des assassinats politiques s’enlise, alors que des petites lois scélérates comme celle sur la consommation de cannabis continuent à ruiner l’avenir de dizaines de milliers de jeunes, alors qu’aucun dispositif sérieux ne protège du racisme et de toutes les formes de haines et de fanatisme larvées alors que les inégalités se creusent la loi préparée par les conseillers du président à Carthage serait une caution inutile aux corrompus et aux corrupteurs. Sans compter sa dimension symbolique catastrophique à l’heure où on demande des sacrifices aux plus démunis.
Le CRLDHT, la FTCR, les personnalités et les organisations signataires se rallient à la Coalition de la société civile contre le projet dit de réconciliation nationale et se déclarent solidaires avec les initiatives de cette Coalition.
Elles demandent aux députés de l’Assemblée du Peuple de rejeter le projet et de veiller au respect de l'Etat de droit et de la Constitution.
Pour une l’unité nationale contre le terrorisme
Pour la réalisation d'une vraie justice transitionnelle, contre la corruption, la répression et la régression vers les pratiques d’ancien régime
Pour le respect des mots d’ordre de la révolution : Dignité, Liberté et Justice Sociale.
Paris le 26 Août 2015
Premiers Signataires :
Associations :
- Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie CRLDHT
- Fédération des Tunisiens Citoyens des Deux Rives FTCR
- Association des Tunisiens en France ATF Nationale
- Association Démocratique des Tunisiens en France ADTF
- Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens UTIT
- Comité de Vigilance pour la Démocratie en Tunisie Bruxelles
- Comité des Tunisiens en Italie - CITiI
- Association des Tunisiens du Nord Lille
- Association Le Pont Genève
- Association Citoyens des deux Rives Toulouse
- Association Vérité et Justice Farhat Hached AVJFH
- Younga Solidaire
- Mouvement Citoyen des Tunisiens en France
- Tunisie Plurielle
- Réseau Euro-Méditerranéen Citoyenneté et Culture REMCC
- Union des Tunisiens pour l’Action Citoyenne UTAC
- Echange Social Culturel entre Nord et Sud ESCENS Marseille
- Collectif 3 C
- Union des Citoyens du Gard UCDR - Nîmes
- Espace Farabi
- IDEAL 92
- Association des Tunisiens en France ATF VAR
- Association des Tunisiens en France ATF Aquitaine
- Association des Tunisiens en France ATF 13
- Association des Tunisiens en France ATF Nord
- Association des Tunisiens en France ATF 75
- Association des Tunisiens en France ATF 74
- Association des Tunisiens en France ATF Charente
- ALIF’S
- ASL
- IDEAL 83
- Pont Méditerranéen de Solidarité PMS
- Solidarité Jasmin Marseille-Aix en Provence
Personnalités :
Hichem Abdessamad, historien
Khaled Abichou, militant associatif
Hafedh Affes, président de l’ATNF- Lille
Najoua Agrebi, militante associative
Zied Ahmed, Pont Méditerranéen de Solidarité
Mourad Allel, militant associatif
Tewfik Allel, militant associatif
Ahmed Amara, militant de la citoyenneté et de l’éducation populaire
Noureddine Baaboura, militant associatif
Houcine Bardi, avocat à le cour Paris
Hajer Ben Djemaa, militante associative
Tarek Benhiba, Conseiller Régional PIF
Hédi Benkraiem, universitaire - militant associatif
Tahar Benmeftah, enseignant, militant associatif - Lyon
Sarra Benmiloud Abichou, Enseignante
Dalila Ben Othman, militante politique
Mohamed Bensaid, président de l’UTAC
Adnane Benyoussef, militant associatif
Hela Benyoussef Ouardani, militante politique et associative
Mohamed Bhar, musicien militant associatif
Mohamed Larbi Bouguerra, membre de l’académie tunisienne Beit El Hikma
Hédi Chenchabi, militant associatif
Mouhieddine Cherbib, militant des Droits Humains
Jocelyne Dakhlia, enseignante, universitaire
Mohsen Dridi, militant associatif
Fethi El Hadjali, président du CVD - Tunisie Belgique
Mahmoud El May, ancien député de la Constituante
Mohamed Lakhdhar Ellala, président de l’ATF
Chedly Elloumi, militant associatif Grenoble
Mohamed Ellouze, avocat Belgique
Raoudha Faouel, militante associative
Abderrahman Frihi, syndicaliste, militant à la CGT
Mohamed Chérif Ferjani, enseignant, universitaire
Mrad Gadhoumi, militant associatif
Moncef Garouri, président de l’ UCDR Nîmes
Omar Gasmi, militant associatif
Kamel Ghali, Poête militant associatif
Najla Gharbi, militante politique et associative
Moncef Guedouar, président de la FTCR
Abdelwaheb Hammami, militant politique
Mohamed Hamrouni, président MCTF
Naceur Jalloul, militant associatif
Chokri Jlassi, militant politique et associatif
Anouar Kanzari, militant associatif
Saifallah Khablachi, syndicaliste
Rachid Khéchani, Journaliste
Wajdi Limam, militant associatif, Uni’T
Gérard Maarek, économiste
Mohamed Mansar, président du Centre Interculturel Formation Migration CIFM
Anis Mansouri, militant politique, Ligue de la Gauche ouvrière LGO - Genève
Jalel, Matri, militant associatif - Genève
Emel Mathlouthi, Artiste, musicienne
Mohamed Nachi, enseignant
Noureddine Najjar, militant politique
Bechir Nefzi, ancien député de la Constituante CPR
Habib Ouarda, libraire
Younes Rhouma, coordinateur CITiI Italie
Noureddine Senoussi, président du REMCC
Mohamed Smida, militant politique et associatif
Hédi Sraieb, économiste
Fethi Tlili, président de l’UTIT
Tarek Toukabri, président de l’ADTF
Chadly Zaidi, militant politique
Houda Zekri, poétesse
Partis :
Parti El massar France
Parti Ettakattol France
Parti Eljomhouri France
Front Populaire IDF
Mouvement Echaab France
Tahalof France
Attayar France
Soutiens :
Association des Travailleurs Maghrébins en France ATMF
Association des Marocains en France AMF
Agir pour le Changement Démocratique en Algérie ACDA
Association Marocaine des Droits de l’Homme France AMDH
L’Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie - ACORT
Ligue Française des Droits de l’Homme LDH
Mouvement contre le Racisme et l’Amitiés entre les Peuples - MRAP
Cedetim / Initiative Pour un Autre Monde IPAM
Union Syndicale Solidaires
Parti de Gauche PG
Parti Communiste Français PCF
Europe Ecologie les Verts EELV
Ensemble Mouvement pour une alternative de Gauche
Nouveau Parti Anticapitaliste NPA
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Le Manifeste des Intellectuels contre le Terrorisme
Notre société subit, depuis plus de quatre ans, les attaques meurtrières d’un terrorisme islamiste, organisé et soutenu par les réseaux locaux, régionaux et internationaux. Les victimes de ce terrorisme se comptent par dizaines parmi les personnalités politiques, les militaires, les forces de l’ordre et les civils étrangers et tunisiens.
Le terrorisme vise à détruire la paix civile, la cohésion sociale, la sécurité de l’Etat et l’économie du pays. Il recrute essentiellement parmi les franges les plus vulnérables de notre jeunesse et propage la haine de l’Autre et la banalisation de la violence.
Conscients de la nécessité de la mobilisation de toutes les forces de la société civile, de l’Etat et de tous les acteurs politiques, nous, femmes et hommes, universitaires, enseignants, acteurs culturels et créateurs, réunis dans ce Congrès contre le terrorisme et pour la défense de l’Etat civil et démocratique adoptons le présent manifeste :
Le terrorisme, est un phénomène total parce que fruit d’une idéologie qui se présente au monde comme un mode d’être, de penser et d’agir, mobilisant des moyens matériels et une propagande fondée sur un usage intensif et abusif des nouvelles technologies de communication. Pour le neutraliser et extirper ses racines de la société, il doit être mieux appréhendé dans toutes ses dimensions.
Le terrorisme, dont nous subissons les actes barbares, est l’expression idéologique d’une minorité violente qui se base sur une interprétation littérale et extrémiste de la religion et de ses textes fondateurs. Cette idéologie aliène particulièrement les femmes, dont la libération a constitué le principal opérateur de modernité dans notre société.
Le terrorisme islamiste puise l’essentiel de sa vision, de ses principes et conceptions des traditions de l’islam salafiste wahabite et des idéologies politiques qui s’en inspirent notamment celle des « Frères musulmans ». Il n’est pas un phénomène proprement tunisien. Il est transfrontalier et constitue un maillon d’une chaîne mondialisée du terrorisme international actif dans la région, en Orient et en Occident. Il est nourri par des réseaux où se mêlent des intérêts complexes et multiples, géopolitiques et idéologiques, économiques et militaires.
Ennemi de la modernité et de notre héritage pluriel et millénaire, en guerre contre la République civile et démocratique, le terrorisme « jihadiste » s’inscrit spontanément dans le capitalisme globalisé tout en rejetant l’universel au nom d'identités politiquement et idéologiquement construites.
Les fractures économiques, sociales et culturelles profondes à l’intérieur du pays et dans le monde font accroire à la jeunesse contestataire que le terrorisme peut constituer l’alternative salutaire et créent, auprès d’elle, l’illusion que ce « jihadisme » constitue une réponse « légitime » et « juste » aux injustices du monde.
Pour vaincre le terrorisme, il faut, par conséquent, construire un projet d’avenir, à même de convaincre la jeunesse de la possibilité d’agir, de s’exprimer et de s’épanouir dans la société et non contre elle, de façon pacifique et organisée et non par la violence et l’auto-exclusion.
Il incombe, pour ce faire, à l’Etat, aux institutions économiques, sociales et culturelles, à la société civile, et à la jeunesse et à nous intellectuels de toutes les obédiences philosophiques, artistiques et religieuses de réfléchir et d’agir sous des formes diverses pour reconstruire un pacte social partagé, fait de valeurs et d’engagements réciproques, à même de restaurer le pacte civique gravement altéré.
Ce pacte social nouveau se fonde sur :
• Un Etat de droit fondé sur la Constitution, qui se défend et défende la société, qui impose le respect des lois, l’indépendance de la justice, l’arrêt de la destruction et de l’autodestruction.
• Un projet de société renouvelé, fondé sur les principes universels de l’égalité entre les hommes et les femmes, de la liberté de l’individu et de la pensée garantis par la Constitution.
• Une refonte du rapport de l’Etat au religieux en vue d’établir une nette séparation entre le politique et le religieux, entre la sphère publique et la sphère privée, de revoir les statuts des instances en charge des affaires du culte afin d’en assurer la neutralité et de les protéger contre toute manipulation idéologique.
• Des enseignants et un système éducatif qui se remettent en question et innovent : une école qui éduque, qui enseigne le vivre-ensemble, cultive et libère les capacités de la personne.
• Une université citoyenne ouverte sur le monde et le renouvellement des savoirs et l’ancrage de la pensée critique et jouissant de la liberté académique et de moyens garantissant la qualité de l’enseignement
• Une politique culturelle de proximité qui met l’art et le patrimoine au service de la société et de son développement.
• Une politique sociale qui combat les inégalités et offre des opportunités au profit de toutes les régions, des jeunes et de tous les groupes sociaux.
• Une multiplication des espaces médiatiques destinés à sensibiliser l’opinion publique au sujet des risques liés au repli identitaire et aux conceptions réductrices et dogmatiques de la religion et de l’histoire et visant à prémunir la société contre leurs dangers.
Conscients de nos responsabilités et désireux de contribuer démocratiquement à des actions en vue d’asseoir les bases d’une réforme profonde de notre société et de sa culture, nous signataires de ce manifeste nous nous déclarons mobilisés de façon durable en tant que collectif d’action et de propositions contre le terrorisme, pour une transition démocratique garantissant la liberté, la justice et la paix pour toutes les tunisiennes et les tunisiens.
Nous vous proposons ce texte que nous avons reçu du Secrétaire d'Etat à l'Immigration, Dr.Belgacem Sabri SEMIS
Le projet de Stratégie nationale migratoire préparée par l’équipe du Secrétariat d’État à l'immigration. Il souhaite recevoir vos commentaires. Le document final sera place sur le portail du MAS pour une meilleure interaction et enrichissement ultérieurement. Vous pouvez le diffuser en tant que draft auprès d'autres personnes intéressées pour avoir plus de réactions. Un plan d’operationalisation sur 5 ans est en cours de finalisation.
Le Secrétaire d'Etat à l'Immigration
Dr.Belgacem Sabri S
Stratégie Nationale Migratoire
Version Préliminaire
Aout 2015
1. Cadre général de la Stratégie Nationale Migratoire- 5
2.1. Les Tunisiens résidant à l’étranger en chiffres- 7
2.2. Profil d’émigration des TRE- 7
2.3. Contribution des TRE au développement économique- 8
2.4. L’immigration en Tunisie- 10
3. Les valeurs pilotes de la politique nationale de migration- 12
4. Les principes sous-jacents la stratégie migratoire- 12
6. les nouvelles opportunités- 13
7. Objectifs de la stratégique nationale migratoire- 15
7.1. Objectif n° 1- Renforcer la gouvernance en matière de gestion des migrations- 15
7.5- Objectif n° 5- Protéger les droits des migrants étrangers et des demandeurs d’asile- 24
8- Mise en œuvre de la stratégie nationale sur les migrations : 25
8.1 Mise en place des groupes thématiques : 25
8.2 Opérationnalisation de la stratégie- 26
8.3. Validation et communication : 27
Tableau 1. Répartition des TRE selon le pays de destination- 7
Tableau 2. Répartition des TRE selon le niveau d’instruction (%) 8
Tableau 3. Répartition des transferts des TRE (1992 - 2014) 9
Tableau 4. Répartition du nombre d’autorisations de travail octroyées (2010-2012) 11
Figure 1. Evolution de la part des transferts de fonds dans le PIB (%) 9
Figure 2. Distribution des immigrés par raison d’immigration- 10
Figure 3. Répartition des immigrés par gouvernorat de résidence- 11
APIA
:
Agence de Promotion des Investissements Agricoles
APII
:
Agence de Promotion de l’Industrie et de l’Innovation
ATCT
:
Agence Tunisienne de Coopération Technique
BCT
:
Banque Centrale de Tunisie
CR
:
Croissant Rouge
FIPA
:
Agence de Promotion de l´Investissement Extérieur FIPA-Tunisie
INS
:
Institut National des Statistiques
MAE
:
Ministère des Affaires Etrangères
MARHP
:
Ministère de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche
MAS
:
Ministère des Affaires sociales
MCSP
:
Ministère de la Culture et de la sauvegarde du patrimoine
MDICI
:
Ministère du développement, de l’investissement et de la coopération internationale
ME
:
Ministère de l’Education
MESRS
:
Ministère de l’Enseignement supérieur de la recherche scientifique
MF
:
Ministère des Finances
MFFE
:
Ministère de la Femme, la famille et l’enfance
MFPE
:
Ministère de la Formation professionnelle et de l’emploi
MH
:
Ministère de l’Habitat
MI
:
Ministère de l’Intérieur
MIEM
:
Ministère de l’Industrie, de l’énergie et des mines
MJ
:
Ministère de la Justice
MJS
:
Ministère de la Jeunesse et des sports
MS
:
Ministère de la Santé
MT
:
Ministère du Transport
MTA
:
Ministère du Tourisme et de l’artisanat
MTCEN
:
Ministère des Technologies de la communication et de l’économie numérique
OIM
:
Organisation Internationale pour les Migrations
OIT
:
Organisation Internationale de Travail
ONG
:
Organisations Non Gouvernementales
ONM
:
Observatoire National de la Migration
OTE
:
Office des Tunisiens à l’Etranger
SEMIS
:
Secrétariat d’Etat chargé de la migration et de l’intégration sociale
SNM
:
Stratégie Nationale sur la Migration
TRE
:
Tunisiens résidents à l’étranger
UNHCR
:
Agences des Nations Unies Pour les Réfugiés
La migration est devenue un phénomène international qui prend une importance croissante eu égard à son impact sur la mobilité des personnes entre les pays et sur l’économie mondiale et nationale. La migration est considérée comme une composante du développement économique grâce aux transferts de fonds des migrants et à leurs apports potentiels en compétences, en savoir faire et en investissement lors de leur retour. La promotion de la migration organisée fournit l’espoir d’une vie meilleure tout en permettant une meilleure protection des droits des migrants.
Consciente du rôle joué par les migrations dans le développement économique et social, la Tunisie a élaboré un document de stratégie nationale sur la migration en 2012 qui a été repris, mis à jour et enrichi suite aux commentaires et ajouts des partenaires nationaux et internationaux. La stratégie pour les cinq années à venir a été construite sur les acquis réalisés tout en tenant compte des défis émergents et des opportunités nouvelles.
La mise à jour du document de la stratégie nationale migratoire coïncide avec le lancement des travaux pour la préparation du plan quinquennal de développement économique et social 2016-2020 qui accorde une importance particulière au soutien de la migration au développement économique et social. Le document de la stratégie migratoire inclut notamment la rétrospective des réalisations précédentes, les mutations intervenues et l’élaboration des grands axes stratégiques pour les cinq prochaines années.
La stratégie proposée intègre l’ensemble des développements du profil migratoire tunisien et se réfère aux valeurs des droits humains inscrites dans la constitution de la deuxième république et dans les accords bilatéraux et multilatéraux relatifs aux migrations. Le document de stratégie accorde un intérêt important aux tunisiens résidant à l’étranger afin de défendre leurs droits et de les associer activement aux transitions politiques et économiques du pays.
En effet, la communauté tunisienne à l’étranger représente un dixième de la population tunisienne. Son taux de croissance progresse quatre fois plus rapidement que le taux de croissance de la population totale. Des programmes appropriés doivent être développés pour mieux répondre aux attentes sociales et culturelles de notre diaspora et pour promouvoir l’image de la mère patrie notamment auprès des TRE de la deuxième et de la troisième génération.
Les tunisiens résidant à l'étranger sont appelés à participer à l’œuvre collective d’édification de la Tunisie post révolutionnaire et à l’impulsion et au soutien des nouvelles réalités et priorités politiques, économiques, sociales et culturelles. La plupart d’entre eux s’engagent de plus en plus dans la bataille pour une citoyenneté pleine et entière et leur expérience en matière de participation démocratique sera mise à contribution pour consolider les acquis nationaux relatifs à l’achèvement de la transition politique du pays et à la mise en place d’institutions républicaines.
La diaspora est aussi appelé à participer au développement économique du pays grâce à la participation aux transferts de fonds, aux efforts d’investissements, à l’épargne nationale et à la création d’emplois dans de divers secteurs. Au cours des dernières années, la contribution des TRE à la richesse nationale a été appréciable. Cette tendance devrait être consolidée voire même renforcée afin d’accompagner les transformations socioéconomiques du pays qui seront inscrites dans le prochain plan quinquennal 2016-2020. Les réformes planifiées doivent intégrer des mesures incitatives pour faciliter l’intégration des migrations dans les politiques de développement économique et social de la Tunisie aux divers niveaux.
Le profil migratoire tunisien a subi des mutations importantes passant d’une migration individuelle et économique au lendemain de l’indépendance et pendant les années 70 à une migration familiale motivée par l’accès à de meilleures opportunités pour les compétences nationales et les étudiants.
La destination des migrants tunisiens est aussi devenue plus diversifiée touchant les pays Maghrébins, le Golfe, certains pays d’Afrique Subsaharienne et les Amériques. Les flux migratoires restent essentiellement déterminés par les pressions démographiques sur le marché de l’emploi entrainant un taux élevé du chômage notamment parmi les diplômés universitaires.
La Tunisie est également devenue depuis quelques années un pays de transit légal ou clandestin pour les migrants en direction de l’Europe et aussi une destination de migration et d’asile pour ceux fuyant les conflits politiques régionaux. Le droit d’asile, quoique nouveau et ne disposant pas d’assise juridique développée, est protégé par la nouvelle constitution de la deuxième république (article 26 de la constitution garantissant l’asile politique) en harmonie avec les conventions internationales ratifiées par la Tunisie et conformément au respect des droits humains (attachement aux valeurs humaines et aux hauts principes universels des droits de l’Homme : paragraphe 3 du préambule de la constitution de 2014).
En 2014, le nombre de TRE est estimé à 1 325 690 personnes soit 12 % de la population dont 83.7 % (1109280) résident en Europe contre 698 208 personnes en 2000. La France reste la destination privilégiée avec 721 397 migrants soit 54.4 % du total. Néanmoins, il semble que les nouvelles générations et les enfants de parents mixtes surtout en France ne sont pas tous inscrits par les services consulaires. Des experts estiment qu'une personne sur dix parmi les nouvelles générations de TRE n’est pas enregistrée.
Tableau 1. Répartition des TRE selon le pays de destination
Jusqu’aux années 90 les migrants tunisiens ont été employés dans les secteurs semi-qualifiés mais aujourd’hui on les retrouve dans des secteurs à haute qualification. Au cours de la dernière décennie, le nombre de travailleurs tunisiens instruits a doublé en Europe. A titre d’illustration en 2008, 18 % des migrants vers la France ont le niveau d’éducation universitaire [1]. Selon l’OCDE, 94000 Tunisiens hautement qualifiés résident dans les pays européens, soit 8.9 % de la population tunisienne émigrée [2]. Le nombre des TRE de niveau primaire est très important dans les pays d’émigration classique. En revanche, les Etats–Unis d’Amérique attirent davantage les TRE de niveau supérieur (Tableau 2).
Tableau 2. Répartition des TRE selon le niveau d’instruction (%)
Pays d’accueil
Primaire
Secondaire
Supérieure
France
80,3
7,4
12,3
Italie
78,1
18,1
3,8
Belgique
75,5
16,1
8,4
Allemagne
44,3
11,4
27,5
Etats–Unis d’Amérique
7
29,3
63,7
Suisse
4,9
61,1
24,4
Source : OTE (2012)
La destination des migrants des Tunisiens est de plus en plus diversifiée vers les pays Maghrébins, le pays du Golfe et certains pays d’Afrique Sub-saharienne. Parmi les pays arabes, la Libye et jusqu'à 2010 était la destination privilégiée avec 60000 migrants; on trouve ensuite les pays du Golfe qui abritent 68658 dont 30% en Arabie Saoudite [3].
Par ailleurs, le nombre de coopérants et experts est estimé selon l’ATCT, à 16 229 en 2014 [4]. 82% d’entre eux exercent dans les pays arabes surtout dans les domaines de la santé, et de l’enseignement et de l’ingénierie. La qualité appréciée des coopérants tunisiens représente un atout important pour le renforcement du placement des demandeurs d’emploi dans certains pays dans le cadre de la migration du travail
Des accords de mobilité ont été conclus et des programmes de coopération visent à renforcer les capacités des ressources humaines nationales et à soutenir le développement des institutions impliquées dans la gestion des migrations.
Les transferts des TRE vers la Tunisie ont atteint 3 984 MD en 2014 contre seulement 508 MD en 1992, soit un accroissement annuel moyen de 19%. Les transferts de devises ont représenté en 2013, 4.75 % du PIB.
Tableau 3. Répartition des transferts des TRE (1992 - 2014)
Année
En espèce
En Nature
Total
1992
407
101
508
1997
616
230
846
2002
1124
398
1522
2007
1681
518
2199
2012
2634
905
3539
2014
2896
1088
3984
Source : OTE, 2014
L’évolution des transferts en pourcentage du PIB durant la même période 2009-2013 pour d’autres pays de la région MENA a été, en moyenne, comme suit : 9.1 au Maroc, 5.9 en Egypte, 4.7 en Tunisie, et 1.6 en Algérie [5]. Il existe un potentiel pour améliorer la contribution des TRE au PIB en Tunisie en s’inspirant des politiques régionales dans ce domaine. En effet des pays comme le Maroc accordent des incitatifs financiers et non financiers pour promouvoir l’investissement et pour accompagner les migrants de retour. La contribution des TRE à l’économie nationale est donnée par le ratio montant des transferts par rapport au PIB (figure 1.).
Figure 1. Évolution de la part des transferts de fonds dans le PIB (%)
e l’année 2000 à l’année 2012 Les transactions des Tunisiens à l’étranger ont enregistré une évolution de 10,5 % de 2000 à l’année 2012. En ce qui concerne la valeur exacte des projets crées par des Tunisiens à l’étranger en Tunisie, il n’existe pas de données précises car disposant les statistiques couvrent seulement des projets ayant bénéficié d’incitations fiscales ou de concessions. Ces projets exonérés d’impôt ont atteint 157.67 MD en 2014 [6]. Le total des projets réalisés par la diaspora tunisienne ont permis la création de 40 mille emplois durant les deux dernières décennies. Les projets créateurs d’emploi sont souvent financés par les TRE alors que les tunisiens de retour (notamment ceux partis de manière irrégulière) développent souvent des petits projets (micro finance) notamment dans l’agriculture et l’artisanat avec l’assistance des partenaires internationaux (CTRS , AVRR, etc.)
Notre pays est devenu depuis quelques années un pays de destination et de transit (migrants réguliers, migrants irréguliers, demandeurs d’asile, étudiants, cadres…). Le droit d’asile figure dans la nouvelle constitution de 2014 [7] et ce, en harmonie avec les conventions internationales ratifiées par la Tunisie et le respect des droits humains.
Après la révolution de 2011, la Tunisie a connu une arrivée massive des étrangers surtout libyens, syriens et subsahariens et ce suite aux conflits régionaux notamment en Lybie, Syrie, Mali qui ont engendré des flux migratoires importants réguliers et irréguliers vers la Tunisie et qui ont eu des répercussions sur le plan sécuritaire, économique et social de notre pays.
Selon le recensement général de la population INS 2014 [8], 53490 ressortissants étrangers résident en Tunisie, contre seulement 35500 en 2004. Les Maghrébins et les Européens sont les nationalités les plus présentes en Tunisie avec 24841 Maghrébins et plus de 12000 Européens.
Par motif d’immigration, 45 % des immigrants se sont installés en Tunisie pour des raisons familiales, 17% pour emploi (malgré le chômage les jeunes demandeurs d’emploi refusent dans certains secteurs tels que le bâtiment, l’agriculture et certains services) et le reste pour diverses raisons, notamment l’enseignement supérieur (Figure 2). Toutefois les enquêtes (rapports de Mme Hanafi et M Kriaa ) réalisées dans le cadre du projet IRAM géré par le BIT (11), ont révélé les conditions précaires des travailleurs immigrants notamment l’absence de couverture sociale , la discrimination et l’inadaptation de la législation du travail et de résidence aux nouvelles réalités sociopolitiques du pays .
Figure 2. Distribution des immigrés par raison d’immigration
Le MFPE a accordé en 2014 [9], 5825 autorisations de travail à des étrangers, contre 7 651 autorisations en 2010.
Tableau 4. Répartition du nombre d’autorisations de travail octroyées (2010-2012)
Pays
2010
2011
2012
2014
France
2 020
1 694
1 573
312
Italie
1 156
795
1 031
245
Allemagne
306
234
262
27
Angleterre
223
183
196
11
Turquie
168
225
322
33
Russie
146
74
140
26
Maroc
934
766
895
365
Algérie
310
311
197
nd*
Libye
100
208
233
98
Egypte
156
152
213
49
Inde
176
140
164
74
Chine
164
221
190
63
États-Unis
73
62
67
27
Autres pays
1 719
1 307
1 573
299
Total
7 651
6 373
6 967
5825
* nd : non disponible Source : MFPE (2015)
Concernant la répartition spatiale des étrangers sur le territoire national, nous constatons que plus de 45% sont installés dans la métropole de Tunis et le reste réside dans les régions sahéliennes comme Nabeul (7,5%), Sousse (7%), Sfax (5%) et Médenine (5.1%).
Figure 3. Répartition des immigrés par gouvernorat de résidence
Source : INS 2015
Selon le Ministère de l’Enseignement supérieur, le nombre des étudiants étrangers en Tunisie a atteint 5988 durant la saison universitaire 2014-2015 dont 75 % sont inscrits dans le secteur privé [10]. Les étudiants de nationalité maghrébine représentent 59% du nombre total des étudiants étrangers alors que 31 % sont originaires des pays d’Afrique sub-saharienne qui fréquentent essentiellement les universités privées.
La politique de la République Tunisienne en matière de migration est basée sur les valeurs suivantes :
Les changements importants sur le plan global et régional affectent le profil migratoire Tunisien et offrent de nouvelles opportunités pour mieux gérer les flux migratoires et faire de la migration un levier de développement économique et social.
La déclaration du dialogue international de haut niveau de 2013, auquel a contribué la Tunisie, reconnait l’importance de l’immigration pour tous les pays et notamment sa contribution au développement dans le cadre de l’agenda post 2015 tout en soulignant la primauté de la protection des droits humains des migrants.
L’agenda du secrétaire général des nations unis comprend les éléments suivants :
L’intérêt porté aux migrations sur le plan global a été renforcé par l’émergence de conflits régionaux qui ont augmenté le rythme et le volume des migrations clandestines et de la demande d’asile en Europe. Ces contraintes ont amené les pays du Nord à développer de nouvelles stratégies migratoires et à renforcer la coopération avec la Tunisie dans le domaine de la gestion des migrations. Des accords de mobilité ont été conclus et des programmes de coopération visent à renforcer les capacités des ressources humaines nationales en charge des migrations et à soutenir le développement des institutions impliquées dans la gestion des migrations.
Les partenaires étrangers, notamment européens, ont apporté une contribution appréciable dans l’accompagnement des efforts nationaux pour mieux gérer la migration organisée, pour réduire l’émigration illégale et pour développer une stratégie cohérente pour la gestion des migrations.
Depuis la révolution de la liberté et la dignité, un intérêt accru a été accordé aux TRE afin de participer activement à la construction d’une société libre et démocratique à travers des décisions politiques importantes dont l’élection de représentants de la diaspora aux premières élections de l’assemblée nationale constituante.
Deux pas ont été franchis dans la réhabilitation de la citoyenneté de la diaspora tunisienne. Ce sont deux droits constitutionnels qui ont mis fin à une longue discrimination:
De plus, un accord existe entre les parties concernées sur la nécessité de mettre en place une instance indépendante, le «Conseil National des Tunisiens à l’étranger» avec des compétences consultatives transversales garantissant une véritable concertation avec la société civile de la diaspora et les autres composantes des TRE.
La réussite du processus de transition démocratique de la Tunisie constitue un atout important pour le développement d’une culture démocratique et pour une bonne gouvernance à même de renforcer l’investissement national et international.
Après la révolution de la liberté et la dignité, la société civile nationale aussi bien en Tunisie que parmi la diaspora joue un rôle important pour valoriser la migration et pour protéger les droits constitutionnels des migrants.
La concertation entre les divers partenaires sociaux sur les choix migratoires pourrait se faire dans le cadre du contrat social comme cela a été récemment recommandé (séminaire OTE-BIT Juillet 2015)
Les efforts entamés par les gouvernements Tunisiens successifs après la révolution pour mettre en place une stratégie cohérente des migrations et pour l’insérer dans le cadre du développement socio-économique ont été soutenus par de nombreux partenaires bilatéraux et multi latéraux.
7. Objectifs de la stratégique nationale migratoire :
Les objectifs stratégiques sont de :
Eu égard à son caractère pluridisciplinaire et multisectoriel touchant aussi bien le secteur public que privé, la migration n’est pas facilement gérable. Il importe de mettre en place une gouvernance solide de la gestion de la migration qui repose sur un cadre institutionnel et organisationnel cohérent et efficace. La mise en place d’un comité interministériel et des groupes thématiques de travail pluridisciplinaires permettront une meilleure élaboration et une meilleure mise en œuvre des stratégies migratoires.
Une réflexion stratégique fondée sur l’analyse des données statistiques et du profil migratoire est nécessaire pour tirer profit des opportunités offertes et pour mieux insérer les migrations dans les stratégies de développement sur le plan national et locorégional. Le développement institutionnel des organes chargés des migrations passe par un renforcement des compétences nationales aux divers niveaux.
Renforcement institutionnel pour une meilleure gouvernance :
Le développement des connaissances relatives aux migrations
Promotion de la planification stratégique
Renforcement des capacités en charge de la gestion des migrations
La finalité de cet objectif stratégique est d’assurer une meilleure protection des droits et des intérêts des migrants Tunisiens et de leur fournir les services sociaux nécessaires pour eux et leurs familles (formation en langue Arabe, connaissance de la culture nationale et les services administratifs demandés). La défense des intérêts des TRE profitera aussi des liens avec la société civile de la diaspora aussi bien nationale qu’étrangère.
Les services sociaux et culturels offerts visent aussi le renforcement des liens entre les TRE et entre eux et la mère patrie. La formation des attachés sociaux sera renforcée et mieux adaptée aux divers contextes socioculturels des pays d’accueil et des espaces culturels seront promus pour mieux faire connaitre la culture tunisienne et pour soutenir les efforts de diplomatie économique.
Amélioration des services rendus aux TRE
Protection des droits des TRE dans le cadre des accords diplomatiques
Promotion de l’image de la Tunisie auprès de TRE :
Renforcement des capacités des TRE en matière de protection des droits des migrants
Un intérêt particulier sera porté aux programmes d’insertion des migrants dans le tissu économique national et à l’apport de la migration au développement socio-économique tant au niveau national que régional et local. Des initiatives de coopération décentralisée pourraient être promues avec les représentants élus des régions qui accueillent des migrants Tunisiens pour soutenir les efforts de développement économiques locaux et régionaux. Aussi les compétences nationales de la diaspora seront amenées à prospecter les possibilités d’investissement en Tunisie.
Des efforts seront faits en collaboration avec les départements concernés pour faciliter le recrutement des compétences nationales en chômage par les pays demandeurs de main d’œuvre tout en protégeant leurs droits économiques et sociaux. Aussi le placement des compétences nationales à l’extérieur doit tenir compte des besoins nationaux afin d’éviter la fuite des ressources humaines nationales dans les divers domaines.
Encourager la participation des Tunisiens à l’étranger au développement économique et social de la Tunisie :
Renforcer la coopération décentralisée :
L’objectif vise à fournir aux immigrants potentiels les informations nécessaires sur le marché du travail du pays de destination afin d’assurer une meilleure insertion dans l’environnement du travail. La prospection des possibilités de travail à l’étranger sera aidée par une dynamisation des intermédiaires de l’emploi publics et privés aussi bien en Tunisie que dans les pays d’accueil.
Aussi un travail d’information doit être fait pour les jeunes en quête de départ à l’étranger sur les possibilités de travail et sur les politiques migratoires. Cette écoute pourrait éventuellement dissuader les candidats à l’émigration illégale entourée de nombreux risques. Des efforts seront faits pour combattre les réseaux de traite des personnes grâce à une collaboration inter sectorielle et une coordination régionale avec les pays voisins.
La migration interne constitue un phénomène nouveau causé par les transformations importantes sur le plan politique au niveau national, régional et global représentées essentiellement par la révolution de la liberté et de la dignité qui a consacré les valeurs des droits humains dont la migration et l’asile. Ces valeurs ont été incarnées par la constitution de 2014 qui a reconnu pour la première fois le droit d’asile politique (article 26).
La gestion de ce phénomène nouveau s’est trouvée handicapée par l’absence de textes législatifs reconnaissant aux migrants le droit de résidence, du travail et d’asile politique. Des efforts sont faits pour développer un support législatif consacrant les droits des migrants et permettant leur insertion dans le tissu économique et social national et la mise en place de structures habilitées à gérer la migration interne et la demande d’asile. Il importe également de lutter contre les aspects d’immigration irrégulière favorisée ces dernières années par les conflits politiques régionaux (Libye, Mali et Syrie).
L’affinement du document de stratégie nationale et son opérationnalisation seront assurés grâce au travail de groupes thématiques groupant les responsables concernés des divers départements. Aussi un accompagnement par les organismes et programmes spécialisés de coopération internationale sera bénéfique.
Les groupes thématiques sont les suivants :
8.2 Opérationnalisation de la stratégie :
Les cadres du (Secrétariat d’ Etat à la migration et à l’intégration sociale) SEMIS avec les organismes concernés vont détailler la déclinaison des divers objectifs stratégiques en sous objectifs, programmes et actions en précisant les responsabilités de mise en œuvre, le calendrier d’exécution et les ressources humaines et financières nécessaires. Le plan 2015-2020 sera incorporé dans le cadre du plan national de développement socio-économique 2016-2020 en cours d’élaboration.
La planification opérationnelle permettra aussi le groupement des interventions proposées en programmes dont certains auront un caractère transversal. Les programmes suivants pourraient être identifiés :
Aussi les groupes de travail pour l’enrichissement et l’opérationnalisation de la stratégie auront la charge de développer les indicateurs qui seront utilisés pour le monitoring et l’évaluation de la stratégie nationale sur les migrations. Des évaluations en cours et à la fin du plan quinquennal seront programmées.
Apres enrichissement du projet de stratégie grâce une concertation interne, il sera procédé a une concertation avec toutes les parties concernées : ministères, députés des TRE à l’ARP, la société civile en Tunisie et parmi les TRE et les partenaires internationaux.
Le document final sera validé en conseil des ministres et bénéficiera d’une campagne nationale de communication pour une meilleure information et appropriation par les instances de mise en œuvre.
La stratégie nationale migratoire est élaborée afin de piloter et de coordonner les choix nationaux en matière des migrations. Elle vise à assurer l’assistance des migrants, la protection de leurs droits et la consolidation de leur participation au développement de la Tunisie.
La SNM comprend cinq objectifs stratégiques et sera mise en œuvre garce à douze programmes nationaux qui seront gérés par le SEMIS. Les programmes visent un renforcement des institutions en charge des migrations, une mise à jour du dispositif législatif compte tenu des nouvelles réalités, une coopération internationale selon une approche basée sur les droits humains et une formation appropriée des ressources humaines en charge des migrations.
[1] Office des Tunisiens a l’étranger (www.ote.nat.tn)
[2] Document non publié de l’ECA Décembre 2014
[3] Données du Ministère des affaires étrangères
[4] Données de l’ATCT
[5] Document non encore publié de l’ECA Décembre 2014
[6] Office des tunisiens à l’étranger (2014), « données statistiques sur les tunisiens résidents à l’étranger, année 2014 », publication de la direction des études et de l’informatique.
[7] Article 26 de la constitution de 2014
[8] Institut National de la Statistique (2014), « Recensement général de la population et de l’habitat pour 2014 ».
[9] MFPE (2015), « données statistiques sur l’emploi des étrangers en Tunisie », document du Bureau de la migration et de la main d’œuvre.
[10] Données de l’enseignement supérieur et des recherches scientifiques (2015).
[11] Rapports des consultants H Hanafi et M Kriaa (projet IRAM 2014)
Chers-amis-es, chers-es camarades
Mesdames, Messieurs
Les amis-es de Mohamed KAROUI et l’Association des Tunisiens en France (ATF) vous invitent à une rencontre hommage à notre ami feu Mohamed KAROUI qui nous a quitté le 25 juillet 2015.
Cette rencontre sera une occasion pour que ses amis-es démocrates et progressistes de tous les pays lui rendent un hommage solennel.
Mohamed KAROUI, un intellectuel et militant de la gauche tunisienne. Il était un philosophe et un homme de lettres et poète dans ses heures.
Cet hommage sera organisé en présence de sa femme Florence et ses enfants sa fille Dhia, son fils Salah et son ex-femme Francine et ses proches et amis.
Programme :
le mardi 04/08/2015 à partir de 19h00 jusqu’à 23h00
A l’Espace Fârâbî,
3-5, rue Louis Blanc
75010 Paris,
M° Louis Blanc, Ligne 7 et M° Colonel Fabien, ligne 2,
Pour les organisateurs
Mohamed-Lakhdar ELLALA
Association des Tunisiens en France
Bonjour
Je vous informe que la famille de Mohamed KAROUI a décidé que son inhumation aura lieu le 30 juillet 2015 au cimetière parisien d'Ivry, RER C à 14h30
Toutes et tous ses amis et les amis de la famille du défunt, sont invités-es à y assister s'il le désire pour lui rendre un rendre un dernier hommage.
Mohamed-Lakhdar ELLALA
Association des Tunisiens en France.
5, rue Louis Blanc 75010 Paris.
Tél. : 01.45.96.04.06 Fax : 01.45.96.03.97,
Email atf.bn@wanadoo.fr , Site http://www.atf-federation.org