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23 mai 2019 4 23 /05 /mai /2019 17:31
Bonjour 
Je vous fais suivre l’information communiquée par l’ISIE sur les inscriptions sur les listes électorales des élections législatives
du 22 mai au 15 juin 2019 pour tous les citoyens tunisiens résidents en Tunisie et à l’étranger.
Ellala Mohamed-Lakhdar 

 

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15 novembre 2018 4 15 /11 /novembre /2018 16:17

 

En Tunisie, « L’ALECA c'est la reproduction du pacte colonial de 1881 »
Nous avons rencontré Mustapha Jouili, économiste tunisien, dans le cadre de la mobilisation contre l'Accord de Libre Echange Complet et Approfondi (ALECA), qui doit être signé entre l'Union européenne et la Tunisie en 2019. Il dénonce son caractère néocolonial, ses conséquences économiques et sociales, notamment pour l'agriculture, ainsi que les conditionnalités de la dette.
 

Propos recueillis par Ali Oktef (Association Survie,https://survie.org/) et Marco Jonville (Association Aitec, http://aitec.reseau-ipam.org/ et FTDES,https://ftdes.net/).

Propos recueillis par Ali Oktef (Association Survie,https://survie.org/) et Marco Jonville (Association Aitec, http://aitec.reseau-ipam.org/ et FTDES,https://ftdes.net/).

 

 Les travaux de Mustapha Jouili portent en particulier sur la question agraire et les effets de la mondialisation sur les structures paysannes et familiales. Ses activités militantes sont multiples, au bureau du parti Watad (une composante du Front Populaire, dont l’ex-secrétaire général, l'avocat Chokri Bélaïd, fut assassiné dans des circonstances encore non-élucidés en février 2013) ou au sein de l'association de recherche économique et sociale Mohamed Ali El Hami (ARES), créée il y a quelques années. Cette association a publié plusieurs ouvrages sur les questions économiques en Tunisie (la dette, les lois de finances) et s'apprête à en sortir un nouveau à propos de l'ALECA. L'ARES ne publiant ses ouvrages qu'en arabe, cet entretien propose une première approche de leur analyse en français avec un décryptage des enjeux de la dette et de l'ALECA en Tunisie.

 

Nous avons effectué cet entretien dans le cadre de la mobilisation contre l'ALECA. Mustapha Jouili est à l'initiative, avec plusieurs intellectuels, militants et citoyens, de multiples conférences et discussions pour informer le public du danger que fait peser l'ALECA sur l'économie et la société tunisienne. Contrairement au discours officiel de l'Union européenne, Mustapha Jouili montre, en reprenant parfois des chiffres provenant de la Banque mondiale elle-même, que l'accord d'association de 1995 entre l'UE et la Tunisie (le précédent accord entre les deux parties) s'est traduit par un aggravement du déficit de la balance commerciale, la disparition de pans entiers de l'industrie, et la suppression de centaines de milliers d'emplois en Tunisie. Alors que l'accord d'association se limitait à l'industrie, l'ALECA prévoit de libéraliser les échanges avec l'Europe dans l'ensemble des secteurs de l'économie, et d'imposer les normes européennes. Dans l'agriculture, par exemple, certains secteurs (élevage, céréales) seraient à leur tour menacés de disparition face une concurrence européenne déloyale, qui cherche de nouveaux marchés pour exporter ses excédents agricoles.

  • Pouvons-nous commencer par une présentation de l'ARES ?

L'association de recherche économique et sociale Mohamed Ali El Hami porte le nom du fondateur du mouvement syndical en Tunisie. Elle a été créée par des militants de gauche, essentiellement issus du Front populaire. Son objectif principal est de propager une connaissance sur des sujets économiques, sociaux avec une parole militante qui dépasse le discours dominant, le discours libéral. L'ARES a également publié trois ouvrages collectifs, un premier sur l'endettement, un deuxième sur la crise économique en Tunisie – avec une lecture historique du modèle de développement – et un troisième sur la loi de finance 2018. Un quatrième est en cours de publication et porte sur les entreprises publiques et le débat à propos de leur privatisation.

En ce moment, l’association est aussi engagée dans une mobilisation contre l'ALECA. Nous organisons des conférences régionales contre cet accord de libre-échange. L'objectif c'est de mobiliser les militants de la société civile mais aussi des partis politiques pour constituer un front large qui puisse exercer une pression et exiger un arrêt des négociations. Cette action est organisée en collaboration avec d’autres partenaires comme l'association FTDES (Forum tunisien des droits économiques et sociaux), l'UDC (Union des diplômés chômeurs), et des membres de syndicats de l'UGTT (Union générale des travailleurs tunisiens) ou des syndicats d'agriculteurs (UTAP, SYNAGRI).

  • Vous avez publié un ouvrage, en arabe, sur le sujet de la dette. Pouvez-vous nous dire comment vous avez abordé cette question ?

Tout d'abord, l'ouvrage s'intitule : « L'endettement externe, choix ou nécessité ? ». 

« L'endettement externe, choix ou nécessité ? » Association de recherche économique et sociale Mohamed Ali El Hami, Tunis, janvier 2017.« L'endettement externe, choix ou nécessité ? » Association de recherche économique et sociale Mohamed Ali El Hami, Tunis, janvier 2017.
Nous avons voulu dépasser les positions idéologiques : ou bien nous n'avons pas le choix et nous devons nous endetter, ça c'est la position des libéraux ; ou bien une position « de gauche » opposée à toute forme de dette. Historiquement, il n'y a aucun pays qui ne s'est pas endetté. Même la Russie bolchévique s'est endettée ! Pour nous, le problème ce n'est pas l'endettement, mais les choix imposés, les diktats économiques et politiques qui sont souvent rattachés aux dettes multilatérales ou bilatérales.

 

Le but de l'ouvrage était de présenter les évolutions de la dette en Tunisie depuis les années 60 et de comprendre ses causes internes, le rôle de l’État, et ses causes externes, c'est à dire l'intervention des institutions financières internationales, ou de certains pays du nord, de l'Europe en particulier, la France, l'Allemagne. Derrière ces dettes, il y a toujours des choix exigés en termes d'orientations économiques, des privilèges accordés aux entreprises étrangères. Mais il y a aussi les causes internes. Car cette tendance à l'endettement s'explique essentiellement par la faiblesse des ressources propres de l’État. Ces ressources propres proviennent essentiellement soit de la fiscalité, soit des revenus des entreprises publiques. Et là on se trouve avec deux autres problèmes : l'injustice fiscale ou les exonérations accordées aux entreprises étrangères et la fraude fiscale que les divers gouvernements successifs n'ont jamais essayé de combattre. Finalement, nous avons des ressources propres pour l’État qui sont de plus en plus faibles, et c'est donc là que le recours de plus en plus intense à l'endettement apparaît faussement comme une nécessité. L'intérêt des classes dominantes en Tunisie est de pousser l’État à continuer à s'endetter, elles renforcent leur pouvoir en acceptant les exigences des institutions financières internationales. Si on revient au premier plan d'ajustement structurel, en 1986, on retrouve tout ce qui concerne les exonérations fiscales, le démantèlement des droits de douane, du code de l'investissement... Tout ça pèse de plus en plus sur le budget de l’État, et cela nous oblige à accepter l'endettement externe.

L’une des conclusions, et je souligne son importance, c'est que le dépassement du « cercle d’endettement » implique de rompre avec les conditions objectives qui sont à son origine : les choix libéraux et la soumission aux diktats des institutions financières internationales. C'est à ce prix que nous pourrons mettre en place un nouveau modèle dont les piliers sont : la souveraineté nationale, le rôle déterminant de l’État et la justice sociale. Ceci n’implique pas un refus catégorique de l’endettement.

  • Et est-ce que dans cet ouvrage sur la dette vous abordez le phénomène sous un angle historique plus ancien en revenant sur la période coloniale, avec le premier phénomène d'endettement qui accompagne la création du Protectorat français en Tunisie ?

Bien sûr, la dette a commencé en Tunisie en 1863 avec l'instauration de la commission financière imposée par la France, l'Italie et la Grande-Bretagne suite à la faillite qu'a connue le gouvernement beylical à l'époque. C'est à ce moment qu'un endettement, de type colonial, commence en Tunisie. Ce qui s'est passé à partir des années 1960 n'est qu'une répétition de ce phénomène. A chaque fois qu'il y a des dettes, il y a des diktats en termes de politiques économiques qui pèsent lourdement sur le budget de l’État. Et ce dernier est poussé dans un cercle vicieux d'endettement car il a toujours moins de ressources à sa disposition. L’État tunisien est dans cette situation depuis les années 1970 et tout particulièrement depuis le début des années 1980 avec l’épuisement de la rente pétrolière. 

  • En 1995, il y a eu un premier accord d'association entre la Tunisie et l'Union européenne (UE) et maintenant il y a les négociations autour de l'ALECA. Comment analyses-tu la façon dont la dette sert d'instrument de chantage pour la signature d'accords de libre-échange ?

L'accord de 1995 a été précédé par un prêt de l'UE accordé à la Tunisie, et il a bien sûr influencé les négociations entre les deux parties. Le prêt était accordé à condition que la Tunisie accepte les orientations économiques libérales voulues par l'Europe. En 2014, on s'est retrouvé dans la même situation : l'UE a accordé un prêt de 300 millions d'euros à la Tunisie à condition qu'elle accepte le lancement des négociations sur l'ALECA. Il y a toujours un rapport entre l'endettement et les diktats libre-échangistes.

 

Christine Lagarde, présidente du FMI, et Béji Caïd Essebsi, président tunisien © tunisiefocus.comChristine Lagarde, présidente du FMI, et Béji Caïd Essebsi, président tunisien © tunisiefocus.com

 

  • Quel bilan tu fais de l'accord d'association de 1995 ?

Le bilan, on peut le faire chaque jour en observant l'état de la société tunisienne. La pauvreté, le chômage, la marginalisation, les inégalités régionales sont les conséquences des choix économiques adoptés, entre autres, au moment de l’accord de 1995 avec l’UE. Les indicateurs « strictement » économiques en témoignent aussi : par exemple, au niveau du commerce extérieur, contrairement à ce que disent les chiffres, la Tunisie développe un déficit de plus en plus important avec l'UE...

  • Que disent les chiffres ?

Ils minimisent beaucoup le déficit. Officiellement, le déficit commercial avec l’UE est de l’ordre de 2000 millions de dinars fin 2017, ce qui n’est pas en apparence flagrant. Or derrière ce chiffre officiel il y a un jeu de statistiques. En effet, dans le commerce extérieur il faut distinguer deux régimes : le régime général et le régime non résident ou « off-shore ». Le régime off-shore concerne les échanges entre les firmes européennes (étrangères d’une manière générale) et leurs filiales ou leurs sous-traitants en Tunisie. Ainsi, les équipements et demi-produits ramenés en Tunisie par les firmes européennes ne peuvent être comptabilisés comme importations car ils ne puisent pas dans les réserves en devise de la banque centrale. Le flux inverse n’est qu’un simple retour de produits de sous-traitance (après assemblage) dont les recettes ne sont pas rapatriées en Tunisie, il ne peut pas être assimilé à de l'exportation. D’ailleurs, une circulaire de la Banque Centrale, en mars 2014, a bien précisé aux institutions concernées de plus prendre en compte le « off-shore » dans la comptabilisation du commerce extérieur du pays. Aucune institution, y compris la Banque centrale tunisienne, n’a appliqué ces recommandations.

Ainsi si l’on ne tient pas compte du régime « off-shore » – qui représente près de 35% des importations et 65 % des exportations – et que nous considérons uniquement le régime général, qui donne une image exhaustive du commerce extérieur avec l'UE, on se trouve avec un déficit de 8000 millions de dinars (soit 30 % du déficit commercial global). Ce déficit ne cesse de s’aggraver depuis 1995.

Depuis 1995, le dinar a perdu 56% de sa valeur par apport à l'euro, ce qui s'explique par le déficit de la balance des paiements et par les transferts de devises effectués par les entreprises européennes depuis la Tunisie. De plus, à cause de la concurrence déloyale avec l'UE, la Tunisie a perdu plus de la moitié de ses entreprises industrielles, des PME en majorité, soit l'équivalent de 500 000 emplois.  Le budget de l’État a perdu entre 1996 et 2008 près de 24 milliards de dinars (2 milliards de dinars par an) du fait du manque à gagner en matière de taxes douanières non appliquées aux marchandises européennes. En somme, le bilan de l'accord d'association est lourdement négatif.

  • Cela répond notamment au discours de l'Union européenne, incarné par l'Ambassadeur de l'UE en Tunisie, Patrice Bergamini, qui annonce des chiffres fantaisistes notamment en termes d'emplois et d'entreprises crées par l'accord d'association. Mais ce dernier avance aussi un autre argument dans un secteur clé de l'agriculture : l'huile d'olive. L'ALECA signifierait la fin des quotas d'exportations d'huile d'olive, et donc un avantage à gagner pour la Tunisie. Que penses-tu de cette affirmation ?

L’Union européenne se livre à une manipulation des chiffres pour montrer le « bienfait » de l’accord d’association et indirectement convaincre les Tunisiens des « gains » espérés de l’ALECA. Cela fait partie de toute une politique médiatique qui présente l’Union Européenne comme le « tuteur » de toute la région méditerranéenne, le Maghreb en particulier, mais aussi comme le premier responsable de son développement. De ce point de vue, toutes les politiques menées par l’UE n’auraient d’autres objectifs que d'aider les pays de la région à se lancer dans la voie de la prospérité et de la croissance économique. Différences de contexte prise en compte, les discours de Patrice Bergamini, et de bien d’autres, nous rappellent les textes de Jules Ferry sur la mission « civilisatrice » et « modernisatrice » de la colonisation française au Maghreb.

Pour la question de l'huile d’olive, l’accord d’association accordait un quota dédouané d’exportation de 56000 tonnes/an. Récemment, la générosité de l’UE a octroyé à la Tunisie un quota supplémentaire de 30000 tonnes pour 2 ans. Une décision qui a été perçue par certains analystes comme un exploit. En regardant de près, ce n’en est pas un. Tout d’abord, l’huile d’olive tunisienne est exportée en vrac, à bas prix (3 à 4 euros le litre), puis elle est conditionnée en Europe, par des entreprises italiennes en particulier, où elle se vend jusqu'à 30 euros le litre et même parfois plus. Ce sont donc les transformateurs européens qui profitent de l'huile d'olive. Pour la Tunisie, c’est une perte en termes de valeur ajoutée mais aussi de création d’emplois, si l’huile était conditionnée localement. Le supplément de quota intervient en prévision du recul de la production dans trois zones : l’Italie, l’Espagne et la Corse (en raison de la bactérie tueuse d’oliviers : Xyllela Fastidiosa). Cette décision ne sert que les intérêts des industriels européens de conditionnement en leur garantissant un approvisionnement stable et à bas prix.

 

Gatrana, village du gouvernorat de Sidi Bou Zid, hiver 2015 © Photo A.O.Gatrana, village du gouvernorat de Sidi Bou Zid, hiver 2015 © Photo A.O.

 

  • Ce que tu expliques sur le déficit, n'est-ce pas aussi lié au problème que la « loi 72 » a provoqué en créant le statut « off-shore » pour les entreprises exportatrices ?

La loi 72 est une loi coloniale par excellence. Les années 70 sont celles de la crise du fordisme dans le monde, qui a provoqué un phénomène de délocalisation des maillons les plus faibles des chaînes de production industrielles, à la recherche d’une main-d’œuvre non qualifiée à bas salaire dans les pays dits sous-développés. En Tunisie, la loi 72 a institutionnalisé cette réalité en créant des subventions, des primes, des exonérations fiscales pour les investisseurs étrangers. Cette loi servait également les intérêts d’une bourgeoisie compradore parasitaire, qui ne maîtrisait aucune composante du processus de production et qui avait intérêt à se confier à la sous-traitance pour le compte des firmes multinationales. Plus grave, c'est en vertu de cette loi que les entreprises étrangères peuvent rapatrier tous les bénéfices réalisés en Tunisie ce qui correspond à une hémorragie de devises. Ainsi, au déficit commercial s’ajoute un déficit structurel de la balance des paiements et une tendance à la détérioration continue de la monnaie nationale. En 2015, selon la Banque mondiale, les bénéfices transférés par ces entreprises étrangères ont été de près de 984 millions de dollars.  

En outre, c'est une industrie de sous-traitance qui s'est installée en Tunisie, elle est totalement orientée vers des marchés externes, elle fait simplement de l'exportation, il n'y a aucune intégration avec d'autres secteurs de l'économie tunisienne. La main-d’œuvre est payée au rabais avec des mauvaises conditions de travail et aucune sécurité sociale.

  • Dans ce contexte, qui est déjà critique, quelles modifications l'ALECA va apporter à l'économie tunisienne ?

La situation va encore s'aggraver. L’ALECA c'est la reproduction du pacte colonial de 1881. Dans tous les détails il va falloir s'aligner sur la législation européenne. Même si une loi est votée au Parlement tunisien, l'ALECA va imposer une « clause d'arbitrage » : un investisseur étranger peut s'opposer à la loi tunisienne sous prétexte qu'elle est contre ses intérêts et il peut demander un arbitrage, devant un tribunal international privé pour que l’État tunisien obéisse à ses exigences. Il y a la question des normes, nous allons devoir produire selon les normes européennes ; mais il y a également la libéralisation des marchés publics, des échanges agricoles. L'agriculture tunisienne va être bouleversée. Nous pouvons seulement exporter vers le marché européen des produits issus d'une agriculture irriguée. Dans le secteur agricole, il va se poser la question : qu'allons-nous encore pouvoir exporter ? Les problèmes vont être énormes. Le but de l'ALECA c'est de nous faire absorber les excédents agricoles européens, surtout les produits de base : les céréales, les huiles végétales, les produits de l'élevage. Cela va se faire au détriment des producteurs locaux. L'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (UTAP) estime qu'il y a trois secteurs qui vont disparaître : les céréales, le lait et la viande. Il y a au moins 250 000 agriculteurs qui vont disparaître en quelques années.

  • Ça c'est l'UTAP qui le dit ?

Oui, c'est l'UTAP. C'est lourd de conséquences. Il y a des régions entières qui vont être marginalisées. Dans une région comme Sidi Bou Zid, il y a essentiellement de l'agriculture, si on supprime les petits agriculteurs la pauvreté et le chômage vont se généraliser.

  • As-tu aussi exploré la question des normes sanitaires et phytosanitaires, également imposées par l'ALECA, et leurs potentielles conséquences sur l'agriculture ?

Les normes sanitaires et phytosanitaires c'est une invention de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Ce sont des moyens de protections pour les pays développés. Car qui décide des normes ? Ceux qui ont les moyens, les laboratoires, les experts, les techniques... Ils imposent des normes conformes à leurs marchés. Mais est-ce qu'il est possible pour l'agriculture tunisienne de produire selon les normes européennes ? Cela nécessite l'utilisation des mêmes procédés technologiques, et comme ces procédés sont protégés par des règles qui régissent la propriété intellectuelle, nous ne pouvons pas nous adapter aux normes européennes.

 

Youssef Chahed, Premier ministre tunisien, promet une signature de l'ALECA en 2019 avec Jean-Claude Juncker, président de la Commission Européenne en avril 2018. © Kapitalis.comYoussef Chahed, Premier ministre tunisien, promet une signature de l'ALECA en 2019 avec Jean-Claude Juncker, président de la Commission Européenne en avril 2018. © Kapitalis.com

 

  • En plus, ce sont des normes qui nécessitent de grands investissements et favorisent les industries déjà existantes.

Bien sûr, le problème qui va se poser c'est que même sur le marché tunisien nous allons devoir produire selon les normes européennes. Nous n'allons même pas pouvoir importer des produits qui viennent de l'Algérie s'ils ne sont pas conformes aux normes européennes. C'est à dire, en d'autres termes, qu'il s'agit de créer un marché tunisien exclusivement réservé aux produits européens. Personne ne pourra produire, sauf les entreprises européennes.

  • C'est donc le projet hégémonique de l'Union européenne dans le but que d'autres pays adoptent ces normes pour lutter contre l'influence de puissances émergentes comme la Chine.

 Voilà, et si on résume l'ALECA, surtout dans le domaine de l'agriculture, nous pouvons dire que nous allons devoir consommer ce que l'UE produit, et produire ce qu'elle ne peut pas ou ne veut pas produire, tout simplement. Nous allons devoir consommer des céréales, des huiles végétales, des viandes européennes, du lait européen. En 2006, la Banque mondiale a fait une étude sur le secteur agricole tunisien, il était écrit noir sur blanc : « La Tunisie doit abandonner le secteur des céréales et le secteur de l'élevage parce que sur le marché mondial ces deux secteurs ne sont plus rentables ». Mais pourquoi devons-nous les abandonner ? Pour absorber les excédents européens. Il ne faut pas oublier que l'Europe a des problèmes d'excédents qu'elle n'arrive pas à gérer. Il s'agit justement des produits tels que l'huile végétale, les céréales et les produits de l'élevage. L'Europe cherche de nouveaux marchés, comme la Tunisie et le Maroc. Nous n'aurons donc plus le droit de faire des céréales. En contrepartie, nous allons faire des desserts pour les européens, quelques fruits, quelques légumes, des fraises, des pommes... en bref, l’ALECA se résume ainsi « nous devons consommer ce que produit l’Union européenne et produire ce que l’Union européenne ne peut pas ou ne veut pas produire ».

Récolte céréalière © Dennis Jarvis/FlickrRécolte céréalière © Dennis Jarvis/Flickr

 

  • Pour évoquer le cas des entreprises multinationales étrangères en Tunisie, comment l'ALECA risque d'accentuer leurs privilèges, notamment en terme fiscal, qui s'appuient déjà sur des dispositifs comme la loi 72 ?

La loi 72 avait déjà été bien intégrée aux différents codes de l'investissement successifs, et ses dispositions avaient été élargies. La philosophie de l'ALECA c'est surtout de donner des avantages aux investisseurs européens qui ne pourront pas s'appliquer à des investisseurs d'autres pays, c'est ça le plus grave. Et même le code de l'investissement tunisien, si l'ALECA est signé, il ne sera plus valable, car il y aura un nécessaire alignement réglementaire. Selon l'ALECA, les avantages fiscaux, les avantages financiers ou la liberté d'investissement sont réservés seulement aux investisseurs européens. On ne pourra donc pas donner les mêmes avantages aux investisseurs non-européens. C'est une néo-colonisation.

  • Il y a une question qui me revient justement par apport à la question de la dette, car nous avons commencé en évoquant son rapport historique avec la colonisation. C'est bien sûr une question très politique. Est-ce que dans le calcul de la dette que la Tunisie doit, par exemple, à un pays comme la France, mais aussi aux autres institutions financières internationales, vu les conséquences du libéralisme économique, est-ce qu'il n'y a pas une « colonne débit » qui devrait être créée ? Est-ce que le calcul de la dette ne devrait pas se retourner contre les pays impérialistes ?

Oui, mais cette colonne débit n'est pas chiffrable ! Car ce que nous trouvons dans les comptabilités, ce sont les dettes, c'est tout. L'appauvrissement, la marginalisation de toute une population, le pillage des ressources sur le long terme, la pollution, tout ça n'est pas comptabilisé.

Il reste la possibilité de l'annulation des dettes, qui est une décision politique. Mais je ne crois pas que nous pouvons faire un « audit » de la dette. Toute dette impérialiste est odieuse par définition. L'annulation de la dette ne sera pas le résultat d'une consultation, d'une procédure technique. Et pour prendre la décision d'annuler la dette, il faut un gouvernement qui défende les intérêts de la nation. Il nous faut un gouvernement patriote.

  • Tu as évoqué la question des ressources naturelles, qui a été l'objet de plusieurs polémiques, et qui a souvent été au cœur des mouvements sociaux ces dernières années. D'après toi, qu'est-ce qu'il faut faire des ressources naturelles aujourd'hui en Tunisie ?

Dans le cadre politique actuel, nous ne pouvons rien faire. Mais pour l'avenir, je suis pour la nationalisation des ressources naturelles. C'est une propriété du peuple, ce n'est pas une propriété du gouvernement, ou de multinationales étrangères. Cela supposera par la suite une gestion démocratique et transparente pour éviter des dérives autoritaires. La gestion et l’exploitation des ressources naturelles doit également s’inscrire dans le cadre d’un modèle de développement alternatif dont j’ai déjà avancé quelques éléments. 

  • Dans l'ALECA, il y a un chapitre « énergie » qui a été proposé dans les dernières négociations, qu'est-ce que cela implique ?

 C'est la libéralisation des investissements dans l'énergie. La bataille pour s'accaparer les sources d'énergie se joue désormais au niveau mondial, nous voyons bien ce qui se passe en Syrie ou dans le Sahel africain. Il y a même eu un différend entre la France et l'Allemagne autour de l'exploitation du Sahara de Tataouine pour un projet d'énergie photovoltaïque.

  • Est-ce que tu penses qu'il y a une volonté européenne de s'accaparer le soleil tunisien ?

Oui, le projet photovoltaïque de Tataouine a pour but de transférer de l’électricité jusqu'en Allemagne. Mais est-ce que l'exploitation de l'énergie solaire est une urgence pour nous, pour la Tunisie ? Nous n'avons pas vraiment un besoin urgent de ces mégaprojets. Nous avons d’autres priorités plus urgentes.

 

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29 octobre 2018 1 29 /10 /octobre /2018 15:57

A la une | News | Tunisie

Une attaque suicide dans le centre de Tunis fait au moins neuf blessés

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 AFP - 29/10/2018 - 15:37

Au moins neuf personnes, dont huit policiers, ont été blessées dans un attentat perpétré lundi en début d'après-midi par une femme kamikaze en plein centre de Tunis, a indiqué à l'AFP le ministère de l'Intérieur.

Cette femme, dont l'identité n'est pas encore connue, s'est fait exploser "à proximité de voitures de police", sur l'avenue Habib Bourguiba, la principale artère du centre de la capitale tunisienne, a déclaré Sofiène Zaag, porte-parole de ce ministère.

Sur place, une journaliste de l'AFP a pu voir le corps sans vie de la kamikaze. Plusieurs ambulances et d'importants renforts de police sont arrivés sur les lieux et le secteur a été immédiatement bouclé, d'après la même source.

De nombreuses boutiques de cette avenue commerçante ont rapidement baissé leurs rideaux, dans une atmosphère chaotique, selon une journaliste de l'AFP.

Il s'agit du premier attentat à secouer la capitale tunisienne depuis le 24 novembre 2015 quand une attaque suicide, commise là aussi en plein centre-ville contre un bus de la garde présidentielle avait tué 12 agents. Cette attaque avait été revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Quelques mois plus tôt, le 18 mars 2015, toujours à Tunis, deux hommes avaient ouvert le feu à l'arme automatique sur des touristes qui descendaient d'autocars pour visiter le musée du Bardo, avant de les pourchasser dans le bâtiment.

Vingt-et-un touristes et un policier tunisien avaient été tués dans cet acte également revendiqué par l'EI, tout comme l'attentat perpétré par un kamikaze en juin de la même année sur une plage et contre un hôtel près de Sousse (est), qui avait coûté la vie à 38 touristes.

En mars 2016, des dizaines de jihadistes venus de Libye avaient en outre tenté, sans succès, de s'emparer de postes des forces de sécurité dans la région de Ben Guerdane (sud), près de la frontière libyenne. L'attaque avait fait 20 morts parmi les forces de sécurité et les civils.

L'attaque n'avait pas été revendiquée mais les autorités tunisiennes avaient accusé l'EI d'avoir voulu créer "un émirat" sur le sol tunisien.

- Etat d'urgence -

A l'époque, cette série d'attentats avait gravement nui au tourisme, un secteur vital de l'économie tunisienne, contribuant à fragiliser le processus démocratique né de la révolution de 2011 contre le régime de Zine el Abidine Ben Ali.

Depuis le printemps 2016, les autorités tunisiennes se sont félicitées d'un retour au calme, même si en juillet dernier six membres des forces de l'ordre ont été tués dans une attaque dans le nord-ouest du pays.

A la faveur de cette accalmie, l'industrie touristique a connu une embellie lors des saisons 2017 et 2018, et la croissance tunisienne s'est raffermie.

L'état d'urgence reste toutefois en vigueur sur l'ensemble du territoire depuis l'attentat de novembre 2015, et la présidence tunisienne a annoncé une nouvelle prolongation d'un mois le 5 octobre dernier.

L'état d'urgence octroie des pouvoirs d'exception aux forces de l'ordre. Il permet notamment l'interdiction des grèves et des réunions "de nature à provoquer (...) le désordre".

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19 octobre 2018 5 19 /10 /octobre /2018 17:19

 

Une rencontre débat- avec M. Habib MERSIT

 

A l’occasion du passage de Monsieur Habib MERSIT, professeur universitaire à l’Université de Tunis, ancien co-dirigeant du Mouvement étudiant de février 1972, militant de la nouvelle gauche et cofondateur de la Section d’Amnesty International en Tunisie et plusieurs fois son Président, nous avons le plaisir de vous inviter à une rencontre avec lui autour du thème

«Les mouvements de la Gauche tunisienne : état actuel et perspectives»

 

Le 19 octobre 2018 à partir de 18h30

à l’Espace Fârâbî, 5, rue Louis Blanc, 75010 Paris

 

 

M° Louis Blanc, ligne 7 & M° Colonel Fabien ligne 2

 

Le Bureau National de l'ATF


 

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15 octobre 2018 1 15 /10 /octobre /2018 17:52

 

الى روح حمزة شربيب
توفي الأمس الجمعة حمزة شربيب ابن صديقتنا سيدة و صديقنا محيي الدين شربيب في باماكو عاصمة مالي مركز عمله  

خبر صعقنا كلنا عائلته وشقيقته مريم والعائلة الديمقراطية بباريس و فرنسا و تونس و الرفاق المغاربيين.

لقد حملت حمزة رضيعا وعرفته مراهقا يطيب الحوار معه و شابا طموحا و مقداما واعيا بما يحدث في العالم ولا يهاب ان يعمل من أجل حياة أفضل لكل الشعوب و يجعل من شغله أداة لمحاربة الفقر والحرب دون خوف ولا تردد فكان اختياره للعمل في بلدان السهل الافريقي وخاصة في السنغال وأخيرا في مالي. كان حمزة مؤمنا بحق الشعوب أن تعيش في السلم ولكن تجري الرياح بما لا تشتهي السفن وتختطف المنية حمزة الزهرة اليانعة والشاب المهذب والجدي و الواعد بمستقبل علمي باهر وهو في عز الشباب وعمره ثماني وعشرون سنة فكان موته خسارة عائلية كبرى.

في هذه الظروف القاسية أ قدم أحر تعازينا لسيدة ومحيي الدين و مريم.

 ونحن نذرف دموع الفرقة والحرقة عليك يا حمزة وهذا الحزن القاسي والآسى الكبير يغمر أبويك وأختك ونحن معهم أصدقاؤهم ليس لنا فيك عزاء يا حمزة إلا الجلد والصبر والتضامن مع عائلتك الصغيرة و الواسعة.

الرحمة عليك يا حمزة يوم مت ويوم تبعث حيا.

 "الَّذِينَ إِذَا أَصَابَتْهُم مُّصِيبَةٌ قَالُوا إِنَّا لِلَّهِ وَإِنَّا إِلَيْهِ رَاجِعُونَ"

محمد الأخضر أللآلة

 

Tél. : 0685109440

Mail : ellala1@orange.fr

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15 octobre 2018 1 15 /10 /octobre /2018 17:50

Soirée Hommage à Hamza Cherbib

 Miriame et Ankur, les Jeunes amis-es de Hamza 

vous invitent à une soirée d’hommage en sa mémoire

Mardi 16 octobre 2018 à partir de 19 heures

 

Espace Bernard Mantienne (anciennement salle du Colombier)

3 voie de l'Aulne

91370 - Verrières le Buisson

Hamza sera inhumé en Tunisie

 Pour y accéder :

RER B Antony puis prendre le Bus 196 et descendre à la Station Les Antes (en direction de Massy-Palaiseau)

Adresse de Mouhieddine CHERBIB : 1 square des Coquelicots 91370 Verrières le Buisson

Hamza sera inhumé en Tunisie  

Cherbib Mouhieddine

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9 octobre 2018 2 09 /10 /octobre /2018 14:43

 

Un compte solidaire sur "Le Pot Commun" permet la collecte en-ligne : https://www.lepotcommun.fr/pot/jjwcjq4h

Vous pouvez également participer à la Collecte :


1) En envoyant un chèque à l’ordre de ATF No 0772319H02

Adresse : Comité de solidarité avec les sinistrés des inondations en Tunisie
C/° Association des Tunisiens en France, 5, Rue Louis Blanc, 75010 Paris
 
ou
 
2) En effectuant un virement sur le Compte CCP La Banque Postale de l'Association des Tunisiens en France dédié à l’opération :
N° compte : 0772319H02
IBAN FR95 2004 1000 0107 7231 9H02 027 | BIC : PSSTFRPPPAR

Collecte organisée par la Comité de solidarité avec les sinistrés des inondations en Tunisie (Septembre 2018)
Soutiennent l'initiative :
Associations :
- ADTF : Association Démocratique des Tunisiens en France
- ATF : Association des Tunisiens en France
- Collectif ATSF : Associations Tunisiennes du Sud de la France :
- Cap Med FTCR (Marseille)
- Avenir Jeunes FTCR (Marseille)
- ATF 13 (Marseille)
- Démocrate Tunisien (Marseille)
- ATF-Aquitaine (Bordeaux)
- ALIFS (Bordeaux)
- ATF-Nord (Roubaix)
- ATF - Var (Toulon)
- Jasmin (Aix)
- CRLDHT : Comité Pour le Respect des Libertés et des Droits de l'Homme en Tunisie
- FTCR : Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives
- Jasmin Tunisie Liberté Démocratie (Toulouse-31)
- MCTF : Mouvement Citoyen des Tunisiens en France
- REMCC : Réseau Euro-Maghrébin Citoyenneté et Culture
- UTAC : Union des Tunisiens pour l’Action Citoyenne
- UTIT : Union des travailleurs immigrés tunisiens


Partis :
- El Joumhouri
- El Massar
- Front populaire
- Mouvement Echaâb

P/° Comité de solidarité avec les sinistrés des inondations en Tunisie 
Mohamed HAMROUNI
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25 septembre 2018 2 25 /09 /septembre /2018 11:16

 

APPEL DE AHMED AMARA POUR LA CRÉATION D'UN COMITÉ DE SOUTIEN DES SINISTRES DES INONDATION EN TUNISIE 

je propose de créer un comité de soutien des sinistrés des inondations en Tunisie. On lance une campagne de collecte de fonds , d'habits , de médicaments , de fournitures scolaires , de denrées alimentaires.... On peut y associer le consulat pour faciliter l'envoi des conteneurs et on demande à des députés de l'ARP ou à l'UGTT d'assurer l'acheminement des aides! Qu'en pensez-vous ? Ça urge! J'écris à Tarek Toukabri et Mouhieddine Cherbib , Mohamed Lakhdhar Ellela , Tarek Ben Hiba ( qui sont des responsables d'associations ) et d'autres ami-e-s pour avancer.

L'ATF est d'accord pour cette proposition.

Ellala

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24 septembre 2018 1 24 /09 /septembre /2018 16:01

 

Tunisie/intempéries: 5 morts, un disparu et des centaines de sans-abris

Tunisie/intempéries: 5 morts, un disparu et des centaines de sans-abris AFP, publié le lundi 24 septembre 2018 à 15h11

Les intempéries qui ont frappé samedi le nord-est de la Tunisie ont fait cinq morts et un disparu, ainsi que des centaines de sans-abris, selon un nouveau bilan du ministère de l'Intérieur publié lundi.

Outre les cinq personnes dont le décès avait été annoncé durant le week-end, une autre, un homme âgé, est portée disparue à Takilsa, à une soixantaine de km de Tunis, a indiqué à l'AFP le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Sofiène Zaag.

Un autre homme s'était noyé samedi dans cette même région, selon la même source.

Les quatre autres personnes décédées sont un homme emporté par les flots samedi près de la station balnéaire de Hammamet, deux soeurs de 21 et 24 ans qui se sont noyées en sortant de leur usine à Bou Argoub, et un jeune de 16 ans mort électrocuté dimanche.

Dans la péninsule du Cap Bon, à quelques dizaines de km de Tunis, "plus de 2.500 maisons sont touchées", et 150 "risquent de s'écrouler", a ajouté M. Zaag lundi.

La plupart des routes sont praticables, mais certaines sont très endommagées, a-t-il poursuivi, assurant qu'il n'y avait plus de zone isolée.

Cinq routes ont été coupées depuis dimanche par des manifestations sporadiques d'habitants qui réclament une meilleure gestion de la situation par les pouvoirs publics.

De nombreux habitants estiment en outre que la mauvaise gestion des systèmes d'écoulement d'eau et des oueds, souvent encombrés de déchets, a accentué les dégâts de cette pluie record, la plus intense jamais enregistrée dans la région.

Des outils de chantiers, des pompes à eau et des renforts ont été déployés dès dimanche pour participer aux travaux.

Des opérations citoyennes de nettoyage ont par ailleurs été organisées via les réseaux sociaux autour de Nabeul, pour dégager l'épaisse couche de boue laissée par la crue soudaine.

Les cours ont été suspendus dans la plupart des écoles du gouvernorat, au moins jusqu'à mercredi, a indiqué le ministère de l'Éducation.

Le Premier ministre Youssef Chahed, qui s'est rendu sur place dimanche, a annoncé un conseil ministériel restreint dont la date n'est pas encore fixée, afin de faire un bilan des dégâts et envisager des indemnisations

. Ces intempéries qui ont dévasté une région agricole interviennent alors que le gouvernement est affaibli par une lutte fratricide entre le Premier ministre et une faction de son parti, Nidaa Tounès, menée par Hafedh Caïd Essebsi, un fils du chef de l'Etat.

Le président Béji Caïd Essebsi doit s'exprimer dans ce contexte tendu à la télévision lundi soir.  

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2 septembre 2018 7 02 /09 /septembre /2018 15:11

Aujourd'hui, 29/08/2018, un vol tunisair Djerba/Paris Ch.De Gaulle dont le départ était prévu à 8h du matin a essayé de décoller à 18h. En démarrant sur la piste, le pilote a constaté un défaut lié à l'une des roues et est revenu sur son chemin au parc. Les voyageurs ont été priés de quitter l'avion. Le vol est déclaré annulé. Les voyageurs rentrent chez eux, abattus, énervés, révoltés avec leurs enfants fatigués...
Que se passe t-il à Tunisair dont Le dysfonctionnement dure depuis au moins 2 à 3 ans ? Nos compatriotes à l'Etranger, les touristes dont notre pays a besoin en sont victimes.
Un service nul et défaillant. Pourtant les tarifs sont spectaculairement chers, très chers surtout pour les familles nombreuses.
Où est l'État ? où est la société civile ? où est le syndicat ?

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