Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Adresse : ATF, 5 rue Louis Blanc, 75010 Paris 

Tél. : 01.45.96.04.06, 

Fax. : 01.45.96.03.97,

Recherche

Liens

2 juin 2017 5 02 /06 /juin /2017 21:30

La guerre contre la corruption est la voie vers la démocratie, le développement et la dignité

 

Malgré plusieurs batailles gagnées sur la dictature, les forces obscures et le terrorisme depuis 2011, la situation économique et sociale en Tunisie n’a cessé de se dégrader mettant chaque jour, la transition démocratique en question.

 

Ainsi la situation économique, 6 ans après la Révolution, alimente la désespérance des jeunes et des régions sinistrées et marginalisées. Compliquant la situation sociale et amplifiant le chômage des jeunes ainsi que la corruption et élargissant cette gangrène à des nouvelles sphères sociales et économiques.

Après la chute des familles proches du pouvoir de Ben Ali, des nouvelles familles alliées à certains contrebandiers de l’ancien régime ont mis leurs mains sur le pays. Pis encore jouent de plus en plus un rôle politique en intervenant auprès de certains décideurs nouveaux et favorisant par leurs financements l’émergence de médias et de députés corrompus à leurs bottes.

 

Suite à la dégradation de la situation économique et son aggravation avec la dévaluation du Dinar tunisien et l’impasse dans laquelle se trouvent des milliers de chômeurs et particulièrement les jeunes (diplômés ou pas) et les régions marginalisées et reléguées, la situation sociale et politique s’est aggravé et a évolué rapidement en Tunisie vers la multiplication des mouvements sociaux.

 

Les chômeurs et particulièrement les jeunes (diplômés ou pas) et les régions marginalisées et reléguées, réclament leurs droits à un emploi digne et une répartition juste des richesses du pays. Ils posent la question du développement économique et sociale et dénoncent la corruption qui ne cesse de gangréner tout le système économique et politique tunisien.

 

La mobilisation contre la loi de la réconciliation en jonction avec les mouvements sociaux ont amené le Gouvernement et à déclarer «la guerre à la corruption».

 

L’Association des Tunisiens en France considère que :

- l’engagement du Président du Gouvernement tunisien dans la lutte contre la corruption et les corrupteurs est un premier fruit des mouvements sociaux qui ont touché toutes les régions de la République et en particulier les derniers mouvements sociaux et régionaux aux gouvernorats du Sud et du centre ouest de la Tunisie.

- Les sitineurs de Tataouine et de El Kamour l’ont parfaitement compris, puisqu’ils «acceptent de geler leur mouvement (même jusqu’en 2018) si le Premier Ministre va jusqu’au bout de cette décision».

- cette guerre contre la corruption et les arrestations opérées, depuis, sont à l’actif de ces mouvements sociaux et constitue donc un premier acquis qu’il nous faut soutenir.

- La déclaration de la guerre à la corruption et les premières mesures prises par le Gouvernement (arrestations d’un certains nombres de gros bonnets de la corruption et la contrebande, leur mises en examen et en résidences surveillées, les séquestrations de leurs biens et fonds,) sont des mesures positives sur la voie de l’assainissement de l’économie tunisienne, la défense de la Révolution et la réalisation de certaines des revendications levées par les jeunes et la population tunisien au cours du processus révolutionnaire.

- Cette «guerre» doit être menée contre tous les corrupteurs et pas seulement contre un clan pour en favoriser d’autres. C’est en nettoyant notre économie et les rouages de nos administrations des «corrupteurs et corrompus» que l’Etat tunisien pourrait créer les conditions d’un développement sain de notre économie et qui ne laisserai personne ou région à la marge.

 

La lutte contre la corruption est un mot d’ordre de la lutte du peuple tunisien depuis des décennies et une des revendications principales de la Révolution depuis le 17 décembre 2010. Le combat contre la corruption et la contrebande est un processus long et difficile. Sa réussite dépendra de l’adhésion populaire et donc il doit s’accompagner du soutien des luttes des mouvements sociaux pour la satisfaction de leurs revendications d’emploi et d’un développement économique et social pour une vie meilleure et digne.

 

L’Association des Tunisiens en France s’inscrit pleinement dans cette lutte:

· apporte son soutien au Gouvernement dans la mise en application de cette bataille stratégique qui dépendra de l’ampleur de ses résultats et restera mobilisée, vigilante et scrutera de près l’évolution de cette campagne.

· insiste à ce que la campagne contre la corruption n’excepte personne et aucune administration ou force publique qui pourraient être liées et impliquée dans cette entreprise mafieuse afin d’extirper de notre pays ce cancer.

· dénoncera tout détournement de cette bataille contre la corruption, la contrebande et tous les passe-droits.

· continuera son soutien aux revendications des mouvements sociaux pour l’emploi et le développement économique et social pour une vie digne,

L’ATF :

· déclare qu’elle reste mobilisée, vigilante et scrutera de près l’évolution de cette campagne pour dénoncer et lutter contre tout détournement de cette bataille contre la corruption et la contrebande et contre tous les passe-droits.

· appelle le Gouvernement à ce que les biens et capitaux séquestrés servent à lutter contre la pauvreté et le développement dans les régions marginalisées.

· appelle toutes les forces progressistes, démocratiques et patriotiques à s’unir pour contribuer à la réussite de cette bataille etjouer leur rôle de forces nationales sans hésitation et à transformer cette bataille en une victoire sur le terrorisme, les corrupteurs et leurs complices, les politiques et les partis corrompus et les ennemis de la révolution quels que soient leurs noms et leurs couleurs forces.

 

TRAVAIL, LIBERTE, DIGNITE

Vive la Tunisie libre et démocratique

 

Paris, le 29 mai 2017

P/° Le Conseil National de l’ATF

Le Président

Mohamed-Lakhdar ELLALA

 
Partager cet article
Repost0
24 mai 2017 3 24 /05 /mai /2017 16:25
Chronique des mouvements dans le sud tunisien Alain Baron, mercredi 24 mai 2017 à 11:30 1. Les débuts du mouvement à Tataouine 16 mars http://www.businessnews.com.tn/tataouine-youssef-chahed-refuse-les-20-de-la-production-petroliere-revendiquees-par-les-protestataires,520,71906,3 La section régionale de l’UGTT à Tataouine décrète une grève générale dans le secteur pétrolier, avec arrêt de la production suite à la dégradation de la situation à la société pétrolière canadienne Winstar. 5 avril http://nawaat.org/portail/2017/05/12/reportage-a-el-kamour-la-resistance-du-sud-se-radicalise-malgre-les-intimidations/ Les employés des sociétés pétrolières de Tataouine ont observé une grève générale sectorielle en soutien aux 24 ouvriers licenciés par la compagnie pétrolière canadienne Winstar. Après plusieurs négociations, la compagnie off-shore a refusé de réintégrer les ouvriers et n’a pas répondu aux appels des habitants à un engagement social sérieux dans la région. « C’est la goutte qui a fait déborder le vase », se rappelle Mahmoud Abdelnour, 25 ans, commerçant du centre-ville de Tataouine. 8 avril http://nawaat.org/portail/2017/05/12/reportage-a-el-kamour-la-resistance-du-sud-se-radicalise-malgre-les-intimidations/ Une dizaine de jeunes chômeurs ont allumé la mèche de la contestation populaire locale. Après un sit-in modeste de quelques dizaines de chômeurs au cœur de la ville, 64 sit-in ont occupé les routes de Tataouine empruntées par les camions de pétrole. 10 avril Propositions issues d'une réunion sous la présidence du chef du gouvernement, en présence de plusieurs ministres 11 avril Tataouine : Grève générale à l’appel des coordinations des jeunes https://tunisie14.tn/article/detail/tataouine-greve-generale-a-l-appel-des-coordinations-des-jeunes Toutes les activités sont bloquées, mardi, à Tataouine, à l’exception de quelques boulangeries, des pharmacies et de l’Hôpital régional, suite à l’appel à la grève lancé par les coordinations des jeunes à Tataouine. Les routes sont ouvertes à la circulation sauf pour les camions des sociétés pétrolières. Les protestataires se sont rassemblés, ce matin, Place du peuple, soutenus par des citoyens de la ville et des quartiers périphériques. Ils ont réitérés leurs revendications en faveur de l’emploi et du développement, appelant le gouvernement à un engagement réel pour l’amélioration du niveau de vie dans la région. Réunis lundi soir, les coordinateurs des sit-in à Tataouine, ont estimé que les décisions issues d’une réunion tenue le 10 avril sous la présidence du chef du gouvernement, en présence de plusieurs ministres, ne répondaient pas à leurs attentes. Ils ont exprimé l’attachement des jeunes au maintien de la grève générale annoncée, pour mardi. 11 avril Tataouine en grève générale http://www.businessnews.com.tn/tataouine-en-greve-generale,520,71500,3 La grève générale a finalement été observée à Tataouine le 11 avril 2017. Cette décision vient suite à l’échec des négociations entre les représentants des contestataires et la délégation gouvernement dépêchée sur place. Par conséquent, c’est une ville paralysée que les habitants de Tataouine ont trouvé ce matin. Les commerces et des banques étaient fermés ce matin. Le sit-in des protestataires se poursuit et plusieurs routes ont été fermées. 23 avril Des milliers de jeunes de Tataouine se dirigent vers la zone pétrolière http://www.businessnews.com.tn/des-milliers-de-jeunes-de-tataouine-se-dirigent-vers-la-zone-petroliere,520,71796,3 Des milliers de jeunes de Tataouine se sont dirigés, aujourd’hui, dimanche 23 avril 2017, vers la zone pétrolière protégée par les forces armées, El Kamour, pour un sit-in ouvert. Les jeunes protestent contre "le silence du gouvernement durant plus d’une semaine". A travers cette action, ils bloqueront la circulation des camions et des véhicules de transport pétrolier dans le désert pour maximiser la pression sur le gouvernement et les sociétés pétrolières. Jeudi 27 Avril 2017 Camions pétroliers bloqués, le Premier ministre attendu dans une atmosphère tendue et menaces d’aller vers plus de tension http://www.letemps.com.tn/article/102744/quand-le-d%C3%A9sespoir-cr%C3%A9%C3%A9-le-non-etat Cela fait plus de trois semaines que la situation ne cesse de se dégrader à Tataouine où les habitants ont installé, dimanche dernier, leur sit-in dans la zone d’El Kamour bloquant ainsi les camions de toutes les sociétés pétrolières se trouvant sur place. Depuis lundi dernier, plusieurs informations et intox ont circulé dans un silence assourdissant de la part des autorités. Un silence qui a fini par être brisé par le chef du gouvernement, Youssef Chahed, qui a promis de visiter la ville aujourd’hui même. La veille de cette visite a été un peu particulière dans la ville où nous sommes arrivés hier vers 5 heures du matin. Après avoir fait le tour de toute la ville, une seule patrouille de police a croisé notre chemin. Quelques heures plus tard, et en route vers El Kamour où se trouve le sit-in, toutes les patrouilles qui nous ont croisés étaient formées par des citoyens qui vérifiaient les visages des passagers. Mais avant El Kamour, une manifestation a été organisée, au centre ville, par les femmes de Tataouine qui ont souhaité exprimer leur soutien à leurs hommes se trouvant de l’autre côté de la ville. L’une des présentes a tenu à nous exprimer sa colère quant à ce que diffusent certains médias qui « accusent les sit-ineurs de protéger et de propager les idéaux des terroristes de Daech et qui assurent que le sit-in en question n’a été organisé, en réalité, qu’à cet effet ». Une autre dame présente sur les lieux a déploré ce qu’elle a considéré de vol avéré commis par les sociétés pétrolières étrangères qui, en dépit des conventions signées depuis plusieurs années, continuent d’ignorer ce qu’elles doivent à la région. Pour Walid, jeune militant au sein de la société civile de Tataouine, les sociétés étrangères agissent comme si la Tunisie était encore colonisée et cela présente un indice de l’Indépendance faussée de notre pays. Sur la route d’El Kamour, et même si les patrouilles des civils – armées à coup de pneus et de briques – communiquaient un sentiment d’insécurité totale, aucun incident n’a été relevé. Une fois arrivé sur place, l’accueil fût hésitant entre ceux qui n’hésitaient pas à exprimer leur méfiance à la vue d’un journaliste et les autres qui voulaient faire parvenir leur voix. Après un petit débat, nous avons fini par accéder au cœur du sit-in, sous la tente de la coordination générale. Les requêtes nous ont été brièvement présentées par Zied Khatib, membre de la Commission du sit-in de Tataouine : « Nous nous sommes installés sur ce site depuis dimanche. Il s’agit d’un emplacement stratégique utilisé par les sociétés pétrolières pour faire passer leur production. Nous sommes là pour bloquer ces camions et pour faire pression sur le pouvoir et les décideurs de ces mêmes sociétés. Depuis, les sociétés sont bloquées et sont en train de libérer leurs ouvriers en attendant que le chef du gouvernement arrive et nous réponde quant à nos attentes. Des requêtes urgentes ; l’emploi, l’emploi et l’emploi. Ensuite, nous voulons que 20% des gains des sociétés pétrolières soient consacrés à la région sous forme d’une caisse régionale indépendante. Pour la problématique du chômage, et au cas où on n’arrivait pas à faire travailler correctement, il faudrait penser à une pension de chômage. » De son côté, un autre membre, Chemseddine Goussouel, a indiqué que les protestataires demandent tout simplement à ce que la loi soit appliquée : une loi qui obligerait les sociétés pétrolières étrangères à investir 10% de leurs gains dans la région où elles sont implantées. Et d’ajouter que ces mêmes sociétés sont redevables de recruter 70% des jeunes chômeurs de la ville cela sans parler, toujours selon le concerné, de leur responsabilité sociétale. A la question de savoir s’il y a possibilité d’assouplir les requêtes une fois les négociations initiées avec les responsables de l’Etat, Chemseddine Goussouel a déclaré qu’après six ans d’attente, Tataouine ne peut plus présenter de signes de souplesse. Des déclarations qui posent, malgré l’atmosphère très tendue du sit-in, un signe d’espoir qui dépend totalement de ce qui sera décidé et annoncé par le chef du gouvernement aujourd’hui. Entre-temps, les protestataires continuent de s’organiser une meilleure visibilité tout en insistant sur leur totale indépendance par rapport à tous les partis politiques et à toutes les organisations qu’elles soient nationales ou autres. S. B. 2. La surdité du pouvoir 27 avril Tataouine - Youssef Chahed refuse les 20% de la production pétrolière revendiquées par les protestataires http://www.businessnews.com.tn/tataouine-youssef-chahed-refuse-les-20-de-la-production-petroliere-revendiquees-par-les-protestataires,520,71906,3 Une source gouvernementale bien informée a indiqué, ce jeudi 27 avril 2017, à Business News, que le chef du gouvernement refuse catégoriquement les 20% de la production pétrolière que revendiquent les protestataires. Les manifestants ont revendiqué, entre autres, que 20% de la production pétrolière soit consacrée au développement dans la ville de Tataouine. Le chef du gouvernement, qui annonçait ce matin des mesures en faveur de la région, a également refusé de voir de nouveau les protestataires au siège du gouvernorat à Tataouine. Il a mandaté pour les rencontrer les ministres des Affaires sociales et de l'Emploi. 27 avril Tataouine : La tension est à son comble, Youssef Chahed évacué des locaux du gouvernorat http://www.businessnews.com.tn/tataouine--la-tension-est-a-son-comble-youssef-chahed-evacue-des-locaux-du-gouvernorat,520,71891,3 La tension est à son comble en ce moment même à Tataouine. En visite ce jeudi 27 avril 2017 dans la région, le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a dû être évacué des locaux du gouvernorat où il annonçait 64 mesures prises en faveur de la région. Le chef du gouvernement a annoncé le recrutement, aujourd’hui même, de 500 jeunes de Tataouine dans une société environnementale avec une promesse d’employer 2 000 autres sur les prochains mois. Les mesures annoncées par Youssef Chahed comprennent également le financement de plus de 1 000 projets, l’ouverture d’un concours pour le recrutement de cadres supérieurs à la SITEP, ainsi que de nombreuses mesures visant à améliorer les conditions agricoles dans la région, l’amélioration de l’infrastructure, des transports à travers notamment l’ouverture de l’aéroport de Remada aux vols civils. Le chef du gouvernement a annoncé d’autres mesures pour la formation professionnelle, dans le domaine de la santé et notamment la réhabilitation et l’extension de l’hôpital de Tataouine, dans les domaines industriel, commercial, administratif et culturel ainsi que la préservation de l’environnement. Ces mesures n’ont pas eu l’accueil escompté. Les manifestants de Kamour se sont rués sur le siège du gouvernorat appelant à l’escalade. En ce moment toute la ville est en grève générale, les commerces sont fermés et des roues en feu bloquent les routes… 28 avril Visite de Youssef Chahed à Tataouine à la tête d’une importante délégation ministérielle à Tataouine sous tension http://lapresse.tn/component/nationals/?task=article&id=130076 Plus d’un mois après le début des protestations et des sit-in à Tataouine, le chef du gouvernement, Youssef Chahed, s’est rendu hier dans la ville accompagné d’une importante délégation ministérielle (l’Industrie, l’Environnement, les Domaines de l’Etat et les Affaires foncières, l’Equipement, l’Emploi, l’Energie, les Affaires sociales, l’Economie numérique, l’Investissement et bon nombre de conseillers). Avec des milliers de jeunes à quelques encablures des champs pétrolifères, le déplacement était délicat et le gouvernement Chahed, traînant comme un boulet les promesses non tenues des gouvernements qui l’ont précédé, se devait de répondre à cette détresse d’une ville dont l’économie ne tourne qu’autour des sociétés pétrolières et des entreprises de services y afférents. A Tataouine, le taux de chômage avoisine les 27%, et 36% chez les diplômés du supérieur, des taux largement supérieurs à la moyenne nationale. Principalement, Youssef Chahed est venu apaiser la tension et négocier avec les protestataires. Signe de tension, les négociations de la veille jusqu’à tard dans la nuit pour tenter d’annuler la grève générale ont échoué. Hier, Tataouine avait des allures d’une ville morte. La route menant au gouvernorat n’est pas facile à traverser, le convoi formé d’une vingtaine de véhicules a même emprunté une piste poussiéreuse pour contourner la route barrée par des jeunes en colère. La tension est palpable. En attestent les graffitis sur les murs de la ville qui parlent de « révolution du pétrole ». Plus tôt, en l’absence des journalistes accompagnant la délégation ministérielle, le chef du gouvernement s’est rendu à l’Iset de Tataouine pour y rencontrer des représentants du « Mouvement de Kamour », mais plus d’une heure après, Youssef Chahed sort bredouille, sous les sifflets. « En réalité, nous n’avions qu’un seul point de désaccord, ce sont les 20% des revenus du pétrole qu’ils réclament », nous explique une source proche de Youssef Chahed. Pendant le déjeuner, le chef du gouvernement aurait déclaré à ses proches : « Si cela pouvait résoudre le problème j’aurais signé tout de suite, sauf s’ils se contentaient de ces 20% de l’Etat central, ils perdraient au change ». En effet, le taux d’investissement de l’Etat par habitant à Tataouine dans le plan de développement 2016-2020 est de 4.500 dinars contre 1.200 dinars pour Tunis par exemple; elle est de loin la première région favorisée. Malgré les 64 mesures annoncées, dont une hausse de 5 millions de dinars du budget de la responsabilité sociale des entreprises pétrolières, l’accueil au siège du gouvernorat n’était guère meilleur. Le chef du gouvernement a beau rendre hommage aux résistants de la ville qui ont mené la bataille de Remtha en 1915 contre le colonisateur, le discours n’a pas séduit. « Nous refusons toutefois le régionalisme, quoi qu’il arrive nous devons rester unis », a-t-il prévenu. A la fin de son allocution, il est chahuté par quelques-uns qui se mettent à scander « Choghl, Horria, Karama Watania » (travail, liberté et dignité). Ils prennent à partie l’équipe gouvernementale et les députés de la région, les accusant de trahir Tataouine et estimant que les mesures décidées ne sont pas suffisantes. (…) Devant cette réunion qui dégénère, Youssef Chahed hésite, ne sachant pas s’il doit réagir ou quitter la réunion. Finalement, il décide de quitter les lieux avant de remettre officiellement des micro-crédits à plus de 300 jeunes porteurs de projets. Dehors devant le siège du gouvernorat, des centaines de jeunes chauffés à blanc, que la police arrive difficilement à contrôler, attendaient le chef du gouvernement pour le siffler. (…) 29 avril les négociations entre les sit-inneurs et le gouvernement (représenté par un ministre Ennahdha) ont pris fin samedi 29 avril avec le refus des premiers d’accepter la proposition gouvernementale de recruter immédiatement 150 employés dans les sociétés pétrolières et 350 dans un intervalle de trois mois, et l’augmentation des allocations du programme de responsabilité civile à 30 millions de dinars. 30 avril Tataouine : L’armée et la Garde nationale évacuent 700 employés des compagnies pétrolières http://www.webdo.tn/2017/04/30/tataouine-larmee-et-la-garde-nationale-evacuent-700-employes-des-compagnies-petrolieres/ Des unités de l’armée et de la garde nationale ont escorté hier, samedi 29 avril 2017, 86 voitures et 10 bus transportant près de 700 ouvriers des compagnies pétrolières se trouvant dans le désert de Tataouine. Selon Mosaique fm, ils ont été transportés à l’entrée de la ville. Les sit-inneurs de la région ont assuré l’évacuation des ouvriers dans les meilleures conditions, ajoute la même source. Rappelons que le Chef du gouvernement a décidé hier de limoger le gouverneur Mohsen Ben Ali dans le cadre des changements effectués suite à la visite de la délégation gouvernementale jeudi à Tataouine. 2 mai Sit-in El Kamour : Les propositions du gouvernement sont humiliantes ! http://www.businessnews.com.tn/sit-in-el-kamour--les-propositions-du-gouvernement-sont-humiliantes,520,71980,3 « Les propositions faites par le gouvernement sont au dessous du niveau demandé et sont carrément humiliantes ! », c’est ce qu’a déclaré Mongi Miiz, membre de la coordination du sit-in d’El Kamour, près de Tataouine, le 2 mai 2017. Le gouvernement, représenté par Imed Hammami, ministre (Ennahdha) de l’Emploi et de la Formation professionnelle, a proposé (le 29 avril) l’embauche immédiate de 150 personnes et de 300 autres personnes dans les 3 mois qui arrivent. M. Miiz a expliqué que les revendications des sitinneurs consistent à employer un membre de chaque famille, à savoir 4 000 personnes. Il a ajouté que la porte du dialogue reste ouverte avec le gouvernement. 7 mai Tataouine - Les manifestants poursuivent leur sit-in pour faire pression sur le gouvernement http://www.businessnews.com.tn/tataouine-les-manifestants-poursuivent-leur-sit-in-pour-faire-pression-sur-le-gouvernement,520,72085,3 Des citoyens de Tataouine ont organisé aujourd’hui, dimanche 7 mai 2017, une manifestation pour soutenir le sit-in d’El Kamour. Les manifestants ont affirmé qu’ils maintiennent leur sit-in jusqu’à la réalisation de leurs revendications et leurs demandes. « Nous voulons que les réponses du gouvernement soient à la hauteur de nos protestations », indique l’un des manifestants en s’adressant au gouvernement. 12 mai Reportage à El Kamour : la résistance du Sud se radicalise malgré les intimidations http://nawaat.org/portail/2017/05/12/reportage-a-el-kamour-la-resistance-du-sud-se-radicalise-malgre-les-intimidations/ Le sit-in d’El Kamour se poursuit depuis 18 jours. Installé entre un champ pétrolier et le chemin principal qui relie les puits de pétrole au reste du pays, le sit-in, fortement contesté par le pouvoir et les médias, revendique la création de 3 000 emplois et d’un fond régional de développement. Au moment où les sociétés pétrolières menacent de partir, les négociations entre les sit-inneurs et le gouvernement ont pris fin samedi 29 avril avec le refus des premiers d’accepter la proposition gouvernementale de recruter immédiatement 150 employés dans les sociétés pétrolières et 350 dans un intervalle de trois mois, et l’augmentation des allocations du programme de responsabilité civile à 30 millions de dinars. Dimanche 7 mai 2017, quelques milliers d’habitants se sont rassemblés à Tataouine en soutien aux sit-inneurs d’El Kamour contre la diabolisation médiatique et les pressions politiques. Reportage. De loin, les tentes blanches d’El Kamour évoquent un No DAPL des indiens d’Amérique du Nord luttant contre le colonialisme pétrolier. À une centaine de kilomètres de Tataouine, au milieu de nulle part, sous un soleil de plomb, plus de 50 grandes tentes ont été dressées autour d’un immense drapeau national. Nous avançons difficilement sur une terre rocheuse vers les visages mats des fils des « fellagha » du Sud. Le slogan « Résistance jusqu’à la victoire » [الرخ لا] domine le décor, qui rappelle les sit-ins occupant les margelles confisquées de l’or noir en Afrique ou en Amérique Latine. Comme les Algériens, les Boliviens, les Equatoriens ou les Péruviens, les Tunisiens du Sud posent à leur tour des questions longtemps éludées par le pouvoir politico-médiatique : richesses naturelles ? Pour qui ? Pourquoi ? Et comment ? En ce jeudi 4 mai, nous sommes au 12ème jour de l’occupation d’un des carrefours-clés de l’industrie fossile en Tunisie. Tout a commencé le 5 avril, quand les employés des sociétés pétrolières de Tataouine ont observé une grève générale sectorielle en soutien aux 24 ouvriers licenciés par la compagnie pétrolière canadienne Winstar. Après plusieurs négociations, la compagnie off-shore a refusé de réintégrer les ouvriers et n’a pas répondu aux appels des habitants à un engagement social sérieux dans la région. « C’est la goutte qui a fait déborder le vase », se rappelle Mahmoud Abdelnour, 25 ans, commerçant du centre-ville de Tataouine. Le 8 avril, il était là quand une dizaine de jeunes chômeurs ont allumé la mèche de la contestation populaire locale. Après un sit-in modeste de quelques dizaines de chômeurs au cœur de la ville, 64 sit-in ont occupé les routes de Tataouine empruntées par les camions de pétrole. « Maintenant, ils sont près de 1 200 sit-inneurs à El Kamour et autant dans la ville », affirme Mahmoud. Mahmoud a suivi de près l’évolution du mouvement. « Ça a été un mois chargé en mobilisations et en réflexions sur ce que nous devons revendiquer, auprès de qui et par quels moyens. Dès les premiers jours, nous avons pensé à occuper El Kamour car nous savions déjà que le Nord ne nous écouterait que sous pression. Mais faute de moyens, l’occupation d’El Kamour a été retardée jusqu’au 26 avril. En concertation avec les habitants, les chômeurs ont décidé de passer à l’acte », explique Mahmoud, qui assure, avec d’autres membres, la collecte de l’argent et des réserves alimentaires pour le sit-in, auprès de ceux qui soutiennent le mouvement à Tataouine, à Tunis et au sein de la diaspora tunisienne. Autour d’une grande citerne d’eau, un groupe de sit-inneurs s’est réuni pour adoucir la chaleur caniculaire du désert. Certains lavent leur linge, d’autres discutent des dernières nouvelles en provenance de la ville. « Les négociations ont pris fin samedi 29 avril avec le ministre de l’Emploi. Nous sommes en train de réfléchir en commun aux prochaines étapes », explique Saddem Katouch, 26 ans, diplômé en soudure et chômeur depuis 6 ans. Le manque d’expérience, le grand nombre des sit-inneurs et la diversité des attentes n’ont pas empêché le sit-in d’El Kamour d’avoir une discipline infaillible. Les sit-inneurs ont élu des coordinateurs qui ont élu à leur tour un porte-parole. Chaque décision est discutée collectivement en assemblée où les coordinateurs relaient les propositions des sit-inneurs. Chaque décision est prise après un vote effectué au niveau de chaque représentation du sit-in puis au niveau de la coordination générale. « Nous essayons de rester transparents et de respecter la volonté de chaque sit-inneur. Cela est possible à travers les votes et les concertations entre nous. Nous passons tout notre temps à discuter de tous les détails de nos demandes et des solutions que nous proposons au pouvoir », explique Khelifa Bouhaouach, 26 ans, membre de la coordination. Dans la cour du sit-in, Fethi Boufalegha, 22 ans, s’immisce dans la discussion en proposant un thé sous sa tente. « Tout ce que vous avez vu à Tataouine, depuis les routes, les écoles, les postes, les administrations jusqu’au terrain de foot ou au souk, tout a été bâti par les habitants eux-mêmes. Nos parents et nos frères, ouvriers à l’étranger, ramènent depuis des décennies des devises. Ce n’est pas de l’argent que nous demandons mais le développement. Le pétrole, le sel, le phosphate, l’eau et toutes les richesses naturelles doivent revenir à la Tunisie, alors que nous sommes convaincus que nos richesses sont confisquées par une élite nationale corrompue par les capitaux étrangers », dénonce Fethi. Comme beaucoup de ses camarades, il suivi des formations professionnelles liées aux métiers des forages pétroliers. En 2012, il décroche un diplôme en pompage et un permis de conduire des semi-remorques. « Les jeunes ici n’ont qu’une seule ambition, travailler dans le désert [les sociétés pétrolières], mais les décideurs préfèrent recruter des étrangers ou des diplômés pistonnés de Sfax, de Tunis et des grandes villes. Sur des milliers de postes, seules quelques centaines sont attribués aux jeunes de Tataouine », dénonce Abdelhalim Katouch, 26 ans, sit-ineur. Sous la tente, Fethi et ses compagnons sirotent le thé et se partagent des cigarettes fraîchement venues de la ville. La discussion porte sur les négociations et les leçons à tirer des erreurs du passé. « Il ne faut rien laisser au hasard ! », s’exclame l’un des chômeurs, « nous devons écrire tous les détails et ne signer qu’une fois que l’accord est clair et engageant ». En 2013, comme dans la plupart des régions, un sit-in « Massir » a eu lieu suite à l’assassinat de Mohamed Brahmi. « Après des mois d’occupation de la place centrale de la ville, on nous a baratiné avec une dizaine de postes provisoires dans un chantier appartenant à Bouchamaoui. Les contrats sans couverture sociale ont pris fin au bout de six mois », explique Fethi avant d’assurer que « les barons du Prix Nobel n’auront plus de décisions à prendre sur nos revendications. Ni société civile, ni partis politiques, ni UGTT ne négocieront à notre place », s’exclame-t-il. Le soir approche et le rafraîchissement de l’air apaise le sable brûlant. Torses nus, deux jeunes préparent le dîner alors que d’autres se préparent à la réunion de la coordination. « Les gens d’El Kamour sont conscients des enjeux sécuritaires et politiques. Nous avons un règlement intérieur infaillible et nous nous partageons les tâches de garde et de contrôle que nous assurons jour et nuit pour protéger le sit-in et le pays. Nous documentons tous les dons venus en soutien et nous avons une comptabilité transparente. Nous sommes ici en tant que contestataires pacifiques et patriotiques, pour améliorer le niveau de vie de tous les Tunisiens », insiste Khelifa, avant que Tarek Hadded ne conclue : « avec le soutien des habitants de tout le Sud et d’ailleurs, les sit-inneurs ne reculeront pas. Non seulement le sit-in se poursuivra mais en plus nous allons avancer vers le désert ». 48 heures après le discours de BCE, la volonté des sit-inneurs est toujours la même. Comme le pouvoir choisit le dialogue de sourds, la résistance se radicalise encore plus… 3. La mobilisation convergente de la région de Kebili 1er mai Douz : sit-in au siège de la compagnie pétrolière Perenco http://www.mosaiquefm.net/fr/actualite-regional-tunisie/133515/douz-sit-in-siege-compagnies-petrolieres-perenco D’après notre correspondante, Hana Karous, un nombre de protestataires à Douz qui bloquaient la route de Matmata se sont rendus au siège de la compagnie pétrolière Perenco dans le désert de Douz et ce à bord de camions et de voitures. Ces protestataires ont entamé un sit-in au siège de ladite compagnie pétrolière. 9 mai Tunisie : Arrêt de la production de gaz de Perenco suite à des manifestations locales. https://www.lediplomate.tn/perenco-tunisie-arret-de-production-de-gaz-de-perenco-suite-a-manifestations-locales/ Dans deux de ses champs de production de gaz, la société Perenco a été contrainte d’arrêter ses travaux et cela à cause des manifestations locales assidues qui réclament l’emploi, le développement et l’investissement dans la région. L’arrêt a concerné les champs de Baguel et Tarfa, des coentreprises de production de gaz basées dans le sud. Perenco est une compagnie franco-britannique indépendante fondée en 1975 et active dans plusieurs régions du monde. 14 mai Reprise de la production 16 mai El Faouar : Nouveau sit-in devant le siège d’une compagnie pétrolière http://www.webdo.tn/2017/05/16/el-faouar-nouveau-sit-in-devant-siege-dune-compagnie-petroliere/ A EL-Faouar, gouvernorat de Kébili, des jeunes ont décidé, à l’issue d’une réunion tenue ce mardi 16 mai 2017, d’observer un sit-in de deux jours devant le siège de la compagnie pétrolière Perenco et ce à partir de ce jour. L’un des représentant des sit-inneurs a confié à Mosaïque FM que les protestataires menacent le gouvernement d’escala 16 mai http://www.shemsfm.net/fr/actualites_tunisie-news_news-regionales/166933/des-protestataires-d-el-golaa-ont-ferme-les-vannes-de-gaz-de-la-societe-perenco. Quelques protestataires, de la région Golaa, à Kébili, ont fermé, mardi 16 mai 2017, les vannes du gaz de la compagnie Perenco, qui viennent d'être ouvertes depuis deux jours. Le porte-parole de la coordination des sit-inneurs, Ali Rabeh, a déclaré que c'est un mouvement de soutien aux protestataires d'El Faouar et de Douz. 4. Le pouvoir agite le bâton et la carotte, flottements dans le mouvement 10 mai Béji Caïd Essebsi : L’armée assurera la protection des sites de production ! http://www.businessnews.com.tn/beji-caid-essebsi--larmee-assurera-la-protection-des-sites-de-production,520,72150,3 « Ceux qui veulent protester doivent le faire dans le cadre de la loi, et non en bloquant la production et les routes. Pour toutes ces considérations, l’armée protègera les sites de production. Cependant, je tiens à mettre en garde, que l’armée sera ferme dans sa mission. (...) Il est inadmissible de bloquer les routes et la production » 15 mai 3500 recrutements et 50 MD, prix de la levée du sit-in d’El Kamour http://www.businessnews.com.tn/3500-recrutements-et-50-md-prix-de-la-levee-du-sit-in-del-kamour,520,72270,3 Lors d'une réunion avec une délégation les sitinneurs de la région de Tataouine, le ministre (Ennahdha) de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Imed Hammami a proposé : - 1 000 recrutements dans les sociétés pétrolières à partir de juin 2017, - 500 autres recrutements avant fin 2018, - 1 000 recrutements dans les sociétés environnementales, - 1000 recrutements supplémentaires à partir de janvier 2018. - une dotation de 50 millions de dinars par an pour un fonds d’investissement, - l’absence de toute poursuite judiciaire - le fait de donner la priorité dans tous ces arrangements aux manifestants d’El Kamour. 16 mai (20h21) Sit-in El Kamour : La majorité de la coordination accepte les propositions du gouvernement http://www.businessnews.com.tn/sit-in-el-kamour--la-majorite-de-la-coordination-accepte-les-propositions-du-gouvernement,520,72297,3 La coordination du sit-in d’El Kamour a annoncé aujourd’hui, mardi 16 mai 2017, que la majorité des sit-inneurs ont accepté les propositions du gouvernement. Moez Bouîch, représentant de la coordination a affirmé, dans une déclaration à la Radio Nationale, que les différents membres du sit-in ont voté en faveur des propositions (66 pour et 10 contre), soulignant qu’ils ont fait primer l’intérêt suprême de l’Etat. 17 mai El Kamour : Probable retrait des sit-inneurs après une offre intéressante du gouvernement http://directinfo.webmanagercenter.com/2017/05/17/el-kamour-probable-retrait-des-sit-inneurs-apres-une-offre-interessante-du-gouvernement/ Les sit-inneurs qui se trouvaient à proximité des sociétés pétrolières à El Kamour ont décidé de procéder à un vote pour décider de leur sort. Suite au vote, la majorité a décidé de suspendre le sit-in. Certains de ces manifestants ont souhaité mettre la pression sur leurs compagnons pour poursuivre le sit-in mais la décision a été prise. Il est cependant important de mentionner que les sit-inneurs n’ont pas publié un communiqué pour annoncer leur retrait de la zone d’El Kamour. Ces derniers ont même bloqué la route n°19 dans la région de Rakba, au sud de Tataouine et ont mis le feu à des pneus. Le blocage de la route n’a pas duré longtemps. 16 mai Le gouvernement trouve un accord avec les protestataires de Kébili http://www.businessnews.com.tn/le-gouvernement-trouve-un-accord-avec-les-protestataires-de-kebili,520,72275,3 Après l’accord passé avec les protestataires de Tataouine, le gouvernement vient d’en passer un autre avec ceux de Kébili. 5. Le mouvement repart de plus belle à Tataouine 17 mai El Kamour (Tataouine) : Une minorité des manifestants tient à l’escalade http://africanmanager.com/tunisie-el-kamour-une-minorite-des-manifestants-tient-a-lescalade/ "Une minorité de manifestants a choisi l’escalade et s’est dirigée vers la station de pompage du pétrole d’El Kamour" a-t-il ajouté à l’issue d’une réunion élargie tenue par la coordination du sit-in et consacrée à l’examen des décisions annoncées par le chef du gouvernement. 18 mai Les sit-inneurs d'El Kamour lancent un ultimatum au gouvernement http://www.jawharafm.net/fr/article/les-sit-inneurs-d-el-kamour-lancent-un-ultimatum-au-gouvernement/90/51992 Les sit-inneurs d'El Kamour qui poursuivent leurs protestations à la station de pompage de pétrôle de Tataouine, ont lancé un ultimatum de 48 heures au gouvernement pour répondre à leurs revendications. Les protestataires ont annoncé, à l'issue d'une réunion tenue ce matin, que leurs revendications autour de l'emploi de 1 500 personnes dans les sociétés pétrolières et 3 000 individus dans la société de l'environnement tiennent toujours. Selon la correspondante de Jawhara FM dans la région, les protestataires appellent également à consacrer 100 millions de dinars chaque année au fonds de développement de la région. 19 mai Tataouine : Blocage, grèves générale et de la faim à El Kamour http://www.webdo.tn/2017/05/19/tataouine-blocage-greves-generale-de-faim-a-el-kamour/ Attendant encore la réponse du gouvernement à leurs revendications, les protestataires d’El Kamour ont annoncé qu’une grève générale pourrait avoir lieu lundi 22 mai, si leurs demandes ne sont pas acceptées. Le passage des camions des sociétés pétrolières a été interdit depuis hier, jeudi 18 mai et cinq manifestants opposés à l’offre du gouvernement, ont également entamé une grève de la faim, accordant ainsi 48 heures aux autorités pour satisfaire leurs demandes. Selon Said Dabbabi, sit-inneur, le nombre de contestataires qui se trouvent près de la station de pompage du pétrole, s’élève, à l’heure actuelle, à 1 000 personnes et l’on s’attend à ce que le nombre des grévistes de la faim augmente considérablement dans les prochains jours. (…) Dabbabi a qualifié de ” civique ” le mouvement de protestation d’El Kamour en allusion à une éventuelle confrontation avec les forces de la garde nationale et de l’armée qui assurent la protection de la station de pompage du pétrole. 19 mai Tunisie : Les grèves ont coûté à l’Etat 6 000 barils de pétrole! http://africanmanager.com/12_tunisie-les-greves-ont-coute-a-letat-6-000-barils-de-petrole/ Dans une interview accordée ce vendredi à Africanmanager, le PDG de l’Entreprise tunisienne des activités pétrolières (ETAP), Moncef Mattoussi, a indiqué que les pertes de l’État suite à l’arrêt de la production dans les champs pétroliers installés dans les gouvernorats de Tataouine et Kébili sont estimées à 6 mille barils de pétrole. Le responsable a également précisé que ces pertes sont réparties comme suit : 5 000 barils de pétrole dans le champs de Bir Tarter, au gouvernorat de Kébili et 1 000 pour l’ensemble des champs pétroliers du gouvernorat de Tataouine. Il est à rappeler à ce propos que le gouvernement avait, récemment, proposé aux sit-inneurs d’El Kamour le recrutement de 1 000 chômeurs dans les compagnies pétrolières au cours de l’année 2017 en échange d’un arrêt des protestations. (…) Il a ajouté que l’arrêt de la production cause à la société des pertes quotidiennes estimées à 2 Millions de dinars, une somme qui équivaut, a-t-il-ajouté, à un (1) jour d’importation de gaz algérien. 19 mai Tunisie-El Kamour : Menace de grève générale http://africanmanager.com/12_tunisie-el-kamour-menace-de-greve-generale/ La coordination des sit-inneurs d’El Kamour à Kébili a annoncé qu’elle a décidé d’interdire le passage des camions des sociétés pétrolières à partir de ce jeudi 18 mai 2017. Une marche féminine sera organisée dans la journée du vendredi 19 mai et une grève générale pourrait être organisée le lundi 22 mai si les revendications ne seront pas satisfaites. 19 mai El-Kamour : Les manifestants opposés à l’offre du gouvernement entament une grève de la faim http://africanmanager.com/51_el-kamour-les-manifestants-opposes-a-loffre-du-gouvernement-entament-une-greve-de-la-faim/ Cinq manifestants d’El-Kamour, opposés à l’offre du gouvernement, ont entamé, jeudi, une grève de la faim, accordant ainsi 48 heures aux autorités pour satisfaire leurs demandes. Selon Said Dabbabi, sit-inneur, le nombre de contestataires qui se trouvent près de la station de pompage du pétrole, s’élève, à l’heure actuelle, à 1000 personnes et l’on s’attend à ce que le nombre des grévistes de la faim augmente considérablement dans les prochains jours. Dans une déclaration à la TAP, Dabbabi a souligné que les manifestants réclament la création de 1500 emplois dans les compagnies pétrolières, 3000 dans la Société de l’environnement et du jardinage, outre une allocation de 100 millions de dinars au profit du Fonds du développement de la région. Dabbabi a qualifié de » civique » le mouvement de protestation d’El Kamour en allusion à une éventuelle confrontation avec les forces de la garde nationale et de l’armée qui assurent la protection de la station de pompage du pétrole. Quelques jours plus tôt, la majorité des sit-inneurs, se sont déclarés, favorables à la fin des protestations. Une minorité de manifestants a, toutefois, choisi l’escalade et s’est, dirigée vers la station de pompage du pétrole où elle a entamé un deuxième sit-in à 10 km de la région où a eu lieu le premier mouvement de protestation. Le gouvernement avait, récemment, proposé aux sit-inneurs le recrutement de 1000 chômeurs dans les compagnies pétrolières au cours de l’année 2017 et de 500 autres en 2018, outre le recrutement de 2000 demandeurs d’emploi dans la Société de l’environnement et du jardinage. Le gouvernement s’est également engagé à mobiliser une enveloppe de 50 millions de dinars au profit du Fonds de développement de la région de Tataouine. 6. Redémarrage du mouvement dans la région de Kebili 17 mai http://lapresse.tn/index.php?option=com_nationals&task=article&id=130918 Les jeunes de Faouar ont qualifié «d’absence de sérieux» l’examen de leurs revendications lors d’une réunion tenue avec le pouvoir. L’armée est déjà à l’œuvre pour protéger les sociétés pétrolière. (…) L’armée est intervenue «pour assurer la réouverture de la vanne du gazoduc exploité par la société Perenco et interdire aux manifestants de se diriger vers la société pétrolière Winstar implantée à Faouar-Sud». 19 mai http://www.businessnews.com.tn/el-faouar-veut-aussi-sa-part-du-butin,520,72361,3 La coordination du sit-in de la délégation a décidé d’interdire la sortie des camions transportant des hydrocarbures, à partir d’hier jeudi 18 mai 2017. Les chômeurs de la région en sit-in devant les locaux de la société pétrolière Perenco estiment que le gouvernement ne les prend pas au sérieux puisqu’il n’a pas fait de conseil ministériel pour étudier les demandes de la région dans les dernières 48 heures. La coordination annonce, sur sa page Facebook, une escalade dans son mouvement si le gouvernement continue à ignorer les revendications de la région. Elle serait obligée de déclarer une grève générale, lundi 22 mai 2017, qui touchera tous les secteurs à l’exception de ceux de la santé et de l’éduction, lit-on dans ce même post. En parallèle, les femmes de la région se rassembleront ce vendredi 19 mai 2017 devant le siège de la délégation, pour protester et collecter des dons au profit des sitinneurs. 21 mai Douz-Sud : Fermeture de la vanne du gazoduc au niveau d’El Argoub http://www.jawharafm.net/fr/article/douz--sud-fermeture-de-la-vanne-du-gazoduc-au-niveau-del-argoub/90/52094 Des jeunes protestataires à Douz-sud ont fermé, samedi, la vanne du gazoduc au niveau de la localité d’El Argoub, affirme, dimanche, à l’agence TAP leur porte-parole, Fakher Ajmi. Cette action coïncide avec le mouvement de tension observé, à El Kamour, près du champ pétrolifère au Sahara de Tataouine, ajoute-t-il. La vanne qui a été fermée permet l’acheminement du gaz vers la station de pompage relais d’Om Chiyah qui conduit à la raffinerie de Skhira. Les protestataires qui observent, depuis une semaine, un sit-in près du gazoduc, réclament la nationalisation des richesses minières du pays et rejettent la marginalisation de leur région. Des représentants de la ” majorité ” des protestataires à Douz, Faouar et Kalaa (gouvernorat de Kébili) et des militants associatifs se sont réunis, dimanche, pour unifier leurs positions et créer une coordination régionale chargée de défendre leurs revendications en faveur du développement, indique la même source soulignant le refus des jeunes de Douz l’exclusion d’une quelconque partie, de la réunion ministérielle devant se tenir, prochainement, dans la région. 22 mai 14h22 Kébili : Grève générale à El Faouar et marche pour le droit au développement http://www.jawharafm.net/fr/article/kebili-greve-generale-a-el-faouar-et-marche-pour-le-droit-au-developpement/90/52119 La délégation d’El Faouar (gouvernorat de Kébili) est entrée, lundi, dans une grève générale. Les locaux commerciaux et les institutions publiques ont été fermés à l’exception des établissements d’enseignement et de santé ainsi que des boulangeries, a indiqué le membre de la coordination du sit-in d’El Faouar, Zaid Ben Maâtoug. Une marche pacifique a démarré, devant le siège de la délégation, et parcouru les principales artères de la ville. Les participants ont scandé des slogans appelant au droit au développement et à l’emploi, ainsi qu’au renforcement du programme de responsabilité sociétale des compagnies pétrolières, à Kébili. A travers l’intensification de leur mouvement de protestation, les habitants d’El Faouar veulent exprimer leur détermination à défendre le droit au développement et à poursuivre leur sit-in observé depuis plus d’une semaine devant le site pétrolier de la société Perenco (El Faouar-ouest), a-t-il ajouté soulignant l’adhésion des villages avoisinants. Selon la même source, les jeunes de la région se dirigeront vers chott-El Franig (El Faouar-ouest) près des champs pétroliers, notamment, ceux de Winstar et Perenco. ” Un sit-in y sera observé visant à mettre plus de pression sur ces entreprises et à soutenir les manifestants à Tataouine “, a ajouté Maâtoug. 22 mai 16h25 Tunisie : Les sit-inneurs ferment les vannes de Winstar et de Perenco à Kébili https://africanmanager.com/16_tunisie-les-sit-inneurs-ferment-les-vannes-de-winstar-et-de-perenco-a-kebili/ Les sit-inneurs d’El-Faouar à Kébili ont fermé les vannes de gaz des deux compagnies Winstar et Perenco dont les employés ont quitté les installations après la fermeture des locaux, rapporte Mosaïque fm. 7. Tataouine : l'affrontement et le drame 20 mai L’armée tire (en l’air) pour empêcher le blocage d’une station de pompage http://africanmanager.com/categorie/presse-locale/ Aussitôt dit aussitôt fait. Le chef de l’Etat, Béji Caid Essebsi, avait sifflé la fin des protestations et autres sit-in qui paralysent les sites de production du pays en demandant à l’armée de sévir, s’il le faut. Chose faite ce samedi 20 mai 2017 à Tatouine, rapporte Mosaïque FM. Les militaires ont fait usage de leurs armes, en tirant en l’air, pour tenir en respect les jeunes manifestants. Ces derniers s’étaient mis en tête de bloquer une station de pompage de gaz installée dans le désert. Les manifestants, piqués au vif, se sont repliés pour aller barrer la route faisant la jonction entre la région et Remada… Les protestataires observant depuis plusieurs semaines un sit-in à El-Kamour sont divisés en deux camps: - une partie a accepté les propositions du gouvernement, faites la semaine dernière, - une autre campe sur ses positions et reste attachée aux revendications exprimées dès le début du mouvement. 21 mai Pour empêcher les sit-inneurs d’envahir le site pétrolier, l’armée entre en action. Les soldats tirent des coups de semonce en l’air http://lapresse.tn/index.php?option=com_nationals&task=article&id=131103 Selon un témoin sur place, des protestataires ont tenté d’envahir le site pétrolier où des négociations, entre quatre sit-inneurs qui exigeaient la fermeture des vannes et des ingénieurs qui attendaient la décision de leur direction centrale, ont tardé. Les unités de l’armée chargées de la protection du site ont tiré des coups de semonce en l’air pour disperser les manifestants. Des renforts militaires ont été dépêchés sur les lieux, alors que des hélicoptères survolaient le site. Une source médicale à l’hôpital régional, à Tataouine, indique, à l’agence TAP, que deux jeunes d’El Kamour ont été admis à l’hôpital. L’un deux ayant fait la grève de la faim souffre d’une hypoglycémie et le second a été légèrement blessé par des fils barbelés en tentant d’investir le site pétrolier. 21 mai, 19:22 Youssef Chahed ordonne la réouverture de la vanne d’El Kamour http://www.businessnews.com.tn/youssef-chahed-ordonne-la-reouverture-de-la-vanne-del-kamour,520,72408,3 Suite à la fermeture de la vanne de pompage de pétrole d’El Kamour. Youssef Chahed aurait donné des instructions pour que la vanne soit réactivée quels que soient les moyens à mettre en œuvre. Il est à noter que des renforts sécuritaires importants ont été acheminés cet après midi dans la zone d’El Kamour. 21 mai 22:00 Les installations pétrolières d’El Kamour sont entièrement sécurisées, assure le ministère de la Défense http://africanmanager.com/les-installations-petrolieres-del-kamour-sont-entierement-securisees-assure-le-ministere-de-la-defense/ Actualités Le ministère de la Défense nationale a prévenu contre les dommages physiques que peuvent subir les sit-inneurs en cas de recours progressif à la force, d’agression de militaires ou d’accès forcé aux installations pétrolières, déjà, sous protection de l’Armée. "Tout contrevenant s’expose à des poursuites judiciaires, conformément aux dispositions de la loi en vigueur", souligne encore le ministère dans le même communiqué. Par ailleurs, le département de la Défense a affirmé avoir appelé, jeudi, un spécialiste pour réduire, de manière provisoire, la pression dans l’unité de pompage du pétrole en raison de la tension qui régnait dans la région. » Le pompage du pétrole a retrouvé, dimanche, son rythme habituel, assure le ministère. 22 mai Nuit de tension à Tataouine : Des protestataires manifestent leur soutien aux sit-inneurs d’El Kamour http://www.businessnews.com.tn/nuit-de-tension-a-tataouine--des-protestataires-manifestent-leur-soutien-aux-sit-inneurs-del-kamour,520,72413,3 Des citoyens de Tataouine ont organisé une manifestation nocturne pour exprimer leur soutien au sit-inneurs. Leur revendication : le retrait des renforts sécuritaires du site d’El Kamour. 22 Mai 2017 09:11 Tataouine: Nouvelle tentative d'accès à la station de pompage http://www.mosaiquefm.net/fr/actualite-regional-tunisie/143589/tataouine-nouvelle-tentative-d-acces-a-la-station-de-pompage Les manifestants qui entament un sit-in au désert de Tataouine ont décidé ce lundi 22 mai 2017 d'envahir de nouveau la station de pompage du pétrole gardée par l'armée et les unités sécuritaires. Les unités sécuritaires ont riposté en utilisant le gaz lacrymogène pour leur interdire l'accès à cette station. Cette tentative d'accès a été organisée en parallèle à une grève générale au gouvernorat de Tataouine. La coordination des sit-in d'El Kamour a appelé à cette grève. 22 mai Tataouine : Un manifestant succombe à ses blessures Le correspondant de Jawhara FM à Tataouine vient de confirmer le décès d'un manifestant après qu'il ait été percuté, un peu plus tôt dans la journée, par une voiture de police. Blessé, il a été transporté à l'hôpital régional de Tataouine où il a succombé à ses blessures. http://actu.orange.fr/monde/risque-d-escalade-en-tunisie-apres-la-mort-d-un-manifestant-dans-le-sud-CNT000000Iyjdb.html Une cinquantaine de personnes ont également été hospitalisées pour asphyxie au gaz lacrymogène ou fractures, lors de heurts entre manifestants et forces de l'ordre à El-Kamour et Tataouine, sa préfecture, a indiqué à l'AFP le ministère de la Santé. http://www.webdo.tn/2017/05/22/tataouine-mort-de-nombreux-blesses-dont-deux-securitaires/ L’hôpital régional de Tataouine, débordé est en train d’accueillir de nombreux autres blessés et se trouve en rupture d’ambulances et de bouteilles d’oxygène.
Partager cet article
Repost0
23 mai 2017 2 23 /05 /mai /2017 16:23
Tunisie : des milliers de personnes en colère à l'enterrement d'un manifestant
Tunisie : des milliers de personnes en colère à l\'enterrement d\'un manifestant
 

Des milliers de personnes en colère ont afflué mardi près de Tataouine, dans le sud tunisien en ébullition, pour assister aux funérailles du manifestant tué la veille lors d'affrontements avec les forces de l'ordre à proximité d'un complexe pétrolier.
 
De leur côté, les autorités ont mis en garde contre un dérapage de la situation dans cette région de Tataouine (500 km de Tunis) où un calme précaire régnait à la mi-journée, au lendemain de heurts inédits depuis plus d'un an dans le pays.

Selon une journaliste de l'AFP, un flux ininterrompu de véhicules était pendant ce temps enregistré à Bir Lahmer, la localité d'origine du manifestant tué, à 30 km de Tataouine.

"Avec nos âmes, avec notre sang, nous nous sacrifierons pour le martyr", ont scandé les milliers de personnes présentes, dans l'attente des funérailles prévues dans l'après-midi.

Après un mois d'un sit-in pacifique motivé par des revendications sociales, ce jeune manifestant a été tué lundi -"accidentellement" selon les autorités- par un véhicule de la Garde nationale (gendarmerie), à proximité du site pétrolier d'El-Kamour, à deux heures de route de Tataouine.

La tension y était montée durant le week-end, les forces de l'ordre faisant ensuite usage lundi de gaz lacrymogène pour empêcher des protestataires d'entrer dans le complexe, une première depuis que le président Béji Caïd Essebsi a solennellement demandé le 10 mai aux militaires de protéger les sites de production du pays.
 

 - "Incitation" -

Selon un correspondant de l'AFP, aucun nouvel incident n'a été observé mardi matin à El-Kamour, où certains manifestants continuent de réclamer une meilleure répartition des richesses et des recrutements prioritaires dans les sociétés pétrolières malgré des annonces gouvernementales.

Un calme précaire prévalait aussi à Tataouine, où des heurts violents avaient également éclaté la veille.

Ces violences ont fait des dizaines de blessés, dont une vingtaine de membres des forces de l'ordre, et des bâtiments publics ont été incendiés.

Dans un pays secoué par de fréquents troubles sociaux depuis la chute de la dictature en janvier 2011, il s'agit des événements les plus sérieux depuis début 2016.

A l'époque, l'unique pays rescapé du Printemps arabe avait connu la plus importante contestation sociale depuis la révolution après la mort d'un jeune lors d'une manifestation pour l'emploi à Kasserine, une autre région défavorisée.

"Il y a de l'incitation sur les réseaux sociaux (...), des appels à la désobéissance civile (...) et même au coup d'Etat dernièrement", a déploré lundi soir le porte-parole de la Garde nationale, Khalifa Chibani, sur la radio Mosaïque FM.

Le ministre de l'emploi Imed Hammami, chargé des négociations sur le dossier El-Kamour/Tataouine, avait auparavant accusé -sans les nommer- "des candidats à la présidence et des partis en faillite" d'être derrière ces évènements.

Selon Mosaïque FM, des heurts nocturnes ont eu lieu à Kébili, à plus de 200 km au nord-ouest de Tataouine. Une grève générale a été décrétée mardi dans la ville voisine de Douz. Et, en matinée, une centaine de personnes se sont rassemblées à Gafsa (centre), reprenant le slogan de Tataouine "on ne lâche rien", d'après un correspondant de l'AFP.
 

 - Essebsi "responsable" -

"La période par laquelle passe la Tunisie est délicate", a commenté Mohamed Ennaceur, le président du Parlement, où une session plénière a été consacrée à la situation.

Le gouvernement doit s'attaquer aux problèmes "qui font ressentir aux Tunisiens que rien n'a changé depuis le 14 janvier 2011. Sinon le pire est à craindre", a plaidé le quotidien La Presse.

A Tunis, où des manifestations ont eu lieu lundi, certains slogans de la révolution ont ressurgi, dans un contexte où le pouvoir est déjà vivement décrié pour un projet de loi d'amnistie -sous conditions- des faits de corruption.

"Le chef de l'Etat est responsable de ce décès, de ce qui s'est passé à Tataouine et se passera dans d'autres régions, surtout après son discours" sur le recours à l'armée, a réagi la Coordination nationale des mouvements sociaux.

Le porte-parole du gouvernement Iyed Dahmani a lui rappelé sur Shems FM que la Tunisie était "aujourd'hui un régime démocratique": "Dans toutes les démocraties, il n'y a pas d'autre solution que d'appliquer la loi et de dialoguer avec les manifestants", a-t-il dit.
Partager cet article
Repost0
22 mai 2017 1 22 /05 /mai /2017 17:28
Accueil  Societe  La main de Fatma toute une symbolique en Tunisie
La main de Fatma toute une symbolique en Tunisie
2192
 
 
Vous n’avez pas pu passer à côté de la main de Fatma, c’est une amulette en forme de main ouverte.

On en retrouve des représentations dans toute la Tunisie, ainsi qu’en Afrique du Nord et ce depuis l’époque des Carthaginois.
Peu à peu l’usage de cette amulette de protection contre le mal s’est répandu dans toute l’Afrique du Nord jusqu’aux frontières de l’Asie. On retrouve la main de Fatma jusqu’en Inde et au Pakistan ! La main de Fatma (ou Fatima) s’appelle aussi « La Khamsa ».

La main de Fatma est une amulette protégeant contre le mauvais oeil. Elle est aussi associée au chiffre 5. Cette amulette de protection n’est pas un symbole religieux juif ou musulman, mais chaque culture y a associé une symbolique différente.

Pour les musulmans l’origine de la main de Fatma et du chiffre 5 est liée au prophète Mohamed. Pour les juifs d’Afrique du Nord le chiffre 5 est associé à la lutte contre l’Aïn, le « mauvais œil », celui du regard de l’envieux, de la pensée du jaloux qu’il faut absolument contrer à l’aide d’une amulette. La main grande ouverte oppose un stop au mauvais oeil.

La main de Fatma se retrouve sur de nombreux objets en Tunisie :

 

 

Symbole du don et du langage écrit. La main est l’une des plus vieilles représentations mythologiques connues dans le monde de l’Islam, jouant toujours un rôle protecteur contre le mauvais oeil.

 

 

 

ET SI VOUS METTIEZ VOTRE GRAIN DE SEL ?
 
Partager cet article
Repost0
4 mai 2017 4 04 /05 /mai /2017 19:44
 ‎مانيش مسامح Manich Msamah
 
Rassemblement à Paris contre la loi de la réconciliation
jeudi 11 mai à 17:30 UTC+01
25 Rue Barbet de Jouy, 75007 Paris, France
Partager cet article
Repost0
20 avril 2017 4 20 /04 /avril /2017 15:24

Auteur : Propos recueillis par Olfa Belhassine

Actualités : Nation

Souhayr Belhassen :

« On continue à virevolter autour de Bourguiba comme des derviches tourneurs »
 
 

Journaliste pendant plus de vingt ans, Souhayr Belhassen s’engage très tôt pour la cause des droits de l’Homme. En 2007, elle est élue à la présidence de la Fédération internationale des droits de l’Homme (Fidh), devenant ainsi la première femme arabo-musulmane à prendre sa direction. En collaboration avec l’historienne Sophie Bessis, elle publie entre 1988 et 1989 une biographie de Bourguiba* en deux parties. L’ouvrage, très fouillé, foisonnant de croustillants détails sur la vie, l’action, la personnalité et l’entourage de Bourguiba, reste parmi les références les plus sérieuses sur le « Combattant suprême  ».

Sublimé par les uns, diabolisé par les autres, héros et zaim pour les uns, despote et réformateur autoritaire pour les autres, qui est le vrai Bourguiba ? 
Bourguiba réunit tout cela à la fois. C’est essentiellement un politique, au sens noble du terme. C’est-à-dire un visionnaire, qui fait preuve d’audace lorsqu’il veut mettre en application un projet. En même temps, le personnage est capable d’actes condamnables, voire odieux. Sa technique consistait autant à convaincre et mobiliser ses camarades de lutte qu’à instrumentaliser et réduire des personnalités non dépourvues d’intelligence ni de sens politique : Mohamed Masmoudi, Béchir Ben Yahmed, Ahmed Ben Salah, Mahmoud Messaadi... Quand il pressentait des menaces pour son pouvoir, il n’hésitait pas à exclure, à bannir et même à éliminer. En une seule année, 1961, le nombre de condamnations à mort exécutées pour youssefisme se comptent par dizaines. Il était tellement habitait par ses desseins pour la Tunisie, à savoir « détruire les archaïsmes » et « investir la modernité », qu’il considérait l’assassinat d’un Ben Youssef, la pendaison haut et court de dizaines de personnes ou l’exécution d’un coup d’Etat contre Lamine Bey comme des détails de l’histoire. Certes, l’exercice du pouvoir n’est pas que vertu. Le pouvoir, et notamment le pouvoir absolu, rend souvent le détenteur de celui-ci absolument effrayant. In fine, il ne faut pas juger Bourguiba en fonction d’une dimension de sa personnalité mais plutôt en tant qu’homme d’Etat. Si on se référait à lui en le comparant à Ben Ali, je pense que l’histoire va oublier son successeur, qui est resté un flic à l’allure d’un videur de cabaret. Par contre, l’histoire retiendra de Bourguiba, le grand réformateur malgré l’exercice personnel parfois exécrable du pouvoir. Elle enregistrera qu’il a mis ce pays sur les rails de la modernité et du progrès, mais pas de la démocratie. 

Bourguiba : mythe ou démon ? Cette question vous a-t-elle interpellée alors que vous démarriez votre travail sur lui, Sophie Bessis et vous ?
Nous n’avions pas eu ce questionnement a priori. Nous avions commencé à travailler sur Bourguiba à la fin de l’année 1985, il était encore au pouvoir. Son hagiographie envahissait alors sa dramatique fin de règne : son autobiographie d’une part à travers ses discours et la saga transcrite par Mohamed Sayah d’autre part. Pour nous, il fallait revisiter le personnage alors que des témoins étaient encore en vie. Difficile entreprise. Rien ne pouvait en effet être réellement clair, les réponses des uns et des autres étaient biaisées, car le poids de Bourguiba pesait sur tout le monde sans exception, opposants comme thuriféraires. Nous avions accumulé documents, témoignages et interviews et on s’est dit s’il y avait moyen d’en faire un portrait un peu plus vrai que ce qui avait été publié jusque-là. Faire le tour du personnage en montrant les deux faces de Janus. Comment en fait s’est construite la statue ? Au prix de quelles avanies et de quels coups d’éclat ? Et où l’épopée a remplacé l’histoire ?

Avez-vous fait des découvertes sur le personnage ?
Oui comme d’avoir retrouvé le magnifique discours du capitole à Rome, lors de son voyage officiel en Italie. Lumineux d’intelligence, étonnant de clarté, il remonte l’histoire et explique avec brio ce qu’il décèle chez le Tunisien de romain, d’humain et donc d’universel. Au détour d’une phrase, et en citant Lénine il dira : « Il faut accepter beaucoup de choses pour pouvoir en changer quelques-unes ». 

Avez-vous décelé d’autres moments où s’exprime le côté inattendu du personnage ?
Par exemple lorsqu’il cherchait l’affrontement avec de Gaulle au sujet de Bizerte pour le provoquer et prouver à Nasser et Ben Bella, poussés par Ben Youssef, qu’il ne fuyait pas l’affrontement avec la France. Il appelle Béchir Ben Yahmed, son ancien ministre de l’Information, et lui demande d’écrire à de Gaulle pour réclamer l’évacuation de Bizerte. Ben Yahmed lui répond : « Que voulez-vous qu’il vous réponde, oui ou non ? ». « Non ! », réplique Bourguiba. Cet épisode résume bien le personnage : il a toujours su ce qu’il voulait, restant calme et se maîtrisant devant des situations parfois impossibles, alors que ses violences et ses colères sont homériques. Il ne s’attendait pas visiblement à ce que les évènements tournent à ce point au drame. De Gaulle a été ferme et Bourguiba se retrouve tout seul face à un carnage. Alors comment s’en sortir ? Il se rend le 3 septembre 1961 au sommet des Non-Alignés à Belgrade. Là on lui ramène la déclaration de De Gaulle sur Bizerte, lors d’une conférence de presse tenue le même jour : «  Il faut qu’un jour soit négocié le retrait des troupes...Mais la situation ne comporte pas une telle issue ». Bourguiba ne retient que la première partie de la phrase et la juge très positive, de Gaulle lui-même doute de ce qu’il a pu dire et demande qu’on lui apporte le texte de sa conférence pour vérifier ses propos. Pour tenter de surmonter le tragique faux pas de Bizerte, Bourguiba, selon son habitude, reprend sa lecture unilatérale des évènements. La tragédie de Bizerte résume tout Bourguiba. Le personnage surprend toujours, car on le retrouve là où on ne l’attendait pas. 

Pendant longtemps, Bourguiba a fait corps avec l’histoire de la Tunisie, notamment pendant la lutte anticoloniale et la construction de l’Etat moderne. Comment avez-vous abordé cette relation entre un homme et son pays tellement magnifiée dans les discours du « Combattant suprême » ?
Il est en effet quasi impossible de séparer Bourguiba de la geste nationale. D’où les difficultés de faire une histoire objective à ce niveau. Parce qu’il a voulu être l’élément constitutif du mouvement national en effaçant tous les autres, en racontant et en construisant cette geste tout en se faisant assister par Mohamed Sayah. Il va continuer à la nourrir et à la fabriquer tous les jours, comme pour l’épisode du sommet de Belgrade. D’autre part, chez lui vie publique et vie privée sont totalement imbriquées. Pour ceux qui travaillent sur sa biographie, il est très difficile de dissocier entre la vie personnelle de Bourguiba et l’Histoire. On a par exemple l’impression que le carnage de Bizerte lui donne une telle énergie et un tel appétit de vivre qu’il va, coup sur coup, épouser Wassila Ben Ammar, assassiner Salah Ben Youssef et se réconcilier avec de Gaulle !

Qu’est-ce qui rend, à votre avis, Bourguiba aussi prégnant dans la vie, le référentiel et l’imaginaire des Tunisiens dix-sept ans après sa disparition ?
En fait, il est devenu une icône. La bourguibamania est d’abord entretenue par la Deuxième République, cela va de la réappropriation de l’image physique de Bourguiba par Béji Caïd Essebsi à la réinstallation de la statue équestre au cœur de Tunis. En vérité, ce régime est incapable de produire des icônes. Les soulèvements sont encore trop proches ! Or, le pays ne peut apparemment pas s’en passer d’autant plus que nous sommes en période de transition. La Tunisie semble avoir besoin d’icône pour combler le déficit de visions d’avenir, de programmes et d’équipes politiques solides. Le socle sûr, face à ce vide laissé par l’éclatement que représente un soulèvement, se cristallise désormais autour de Bourguiba, y compris pour Ennahdha et les partis de gauche. D’ailleurs aucun n’ose toucher aux fondamentaux mis en place par Bourguiba. Il reste le seul référentiel parce qu’il a aussi tout fait pour créer le vide face à lui en empêchant les autres de développer et de structurer une idéologie ou une pensée. C’est pour cela qu’on continue à virevolter autour de lui comme des derviches tourneurs. Or, on ne peut revisiter Bourguiba sans scruter ce qu’il nous a légué comme pleins et vides. Les pleins sont remplis par cette vision de la modernité et les vides réfèrent à ses décisions liberticides sur par exemple les associations et les partis politiques. Décisions dont on continue à payer la facture aujourd’hui parce qu’on n’a pas eu le temps d’apprendre les principes d’une démocratie. En Tunisie, on a sauté une génération, la mienne, qui, au lieu d’entrer en dissidence avec le pouvoir, aurait pu exercer une opposition beaucoup plus saine et organisée. Elle aurait pu assurer le lien et le passage entre les époques politiques de la Tunisie si Bourguiba n’avait pas été un dictateur. Aujourd’hui, on ne sait toujours pas comment remplir ces vides. 
Quel rôle peut jouer, à votre avis, l’Instance vérité et dignité (IVD) pour réajuster la « vérité » sur le parcours et la vie de Bourguiba ?
Je pense que l’IVD reste une institution majeure de la transition qu’il faut protéger. Mais il faut aussi qu’elle se protège elle-même en gardant une vigilance absolue par rapport au contenu de ses auditions publiques. Or, je n’ai pas trouvé lors de la dernière séance du 24 mars consacrée au youssefisme la neutralité et l’objectivité qui lui sont demandées. Le film documentaire présenté à cette occasion aurait pu être plus complet. A aucun moment, on n’y évoque la guerre civile, qu’a entraînée la crise entre les deux chefs, qui étaient déterminés à se détruire, Bourguiba et Ben Youssef. Une vraie guerre civile avec des assassinats, des enlèvements et des milices des deux côtés. Béchir Ben Yahmed avait publié le 17 mars 2016 un document datant d’avril 1956 attestant que Ben Youssef devait envoyer à Ben Guerdane une armée financée entre autres par Nasser, « l’Armée de libération de la Tunisie ». De ce combat de chefs, l’IVD ne nous montre, à travers son documentaire, qu’un seul point de vue, celui des youssefistes. L’Instance, à mon avis, aurait pu se suffire des témoignages, qui sont une parole libérée qu’il faut respecter en les contextualisant avec rigueur et neutralité.


*Bourguiba : Sophie Bessis et Souhayr Belhassen, Groupe Jeune Afrique Paris, pour la première édition 1988 et 1989 et Editions Elyzad, Tunis 2012 pour la seconde édition.

 

 
 

 

 
Partager cet article
Repost0
12 avril 2017 3 12 /04 /avril /2017 10:27
En Tunisie, les panarabes bougent toujours
lundi 10 avril 2017 
par  Jules Crétois 
popularité : 33%
 

En Tunisie, les militants baathistes et nassériens sont toujours actifs et parviennent encore à attirer des jeunes. Ce alors même qu’à l’étranger, ces référentiels sont le plus souvent mis à mal depuis 2011. Décryptage d’un paradoxe.

Ils se sont rassemblés pour protester contre les bombardements américains sur la Syrie ce vendredi 7 avril, sur l’avenue centrale de Tunis. C’est un fait qui étonne souvent les voisins marocains et algériens : en Tunisie, les panarabes bougent toujours.

Baathistes, nassériens, socialistes arabes, « pros-syrien » ou « pros-irakien »… Ils sont encore des milliers de militants, répartis dans une myriade de petits partis, pour la plupart adhérents à la coalition de gauche, le Front Populaire. Et comptent des députés dans leurs rangs. À titre d’exemple, le Mouvement du peuple, nassérien, revendique quelques 16 000 adhérents d’après un décompte fait début mars 2017 lors de son congrès et a trois députés.

Comment expliquer le succès d’un mouvement dont on aurait pu penser que les bouleversements de 2011 remettraient en question le logiciel ?

Un attrait historique

« Historiquement, il y a toujours eu un attrait en Tunisie pour le mouvement panarabe », constate le sociologue et homme politique Salem Labiadh.

Chacun sait le soutien du président égyptien Gamal Abdel Nasser à la lutte tunisienne, ou même, avant cela, la solidarité des Tunisiens sous tutelle ottomane à la révolte arabe contre Constantinople. Les liens sont anciens et le mouvement national a été « profondément influencé par l’expérience nassérienne et les promesses du socialisme arabe », remarque le chercheur.

Dans le cadre de sa rivalité l’opposant à Bourguiba, le leader Salah Ben Youssef usera, de manière sincère pour certains, opportunément pour d’autres, d’un langage empreint d’accents panarabes, sentant bien la force de ce référentiel.

Bourguiba n’était pas un chaud partisan des idées panarabes ou baathistes, mais nous recevions tous des livres scolaires imprimés en Irak.

« Et le régime tunisien, durant l’ère Bourguiba, n’était pas non plus vierge de paradoxes » soulève Hassène Kassar, chercheur et ancien militant du Mouvement Baath tunisien. Ce dernier illustre : « Bourguiba n’était pas un chaud partisan des idées panarabes ou baathistes, mais nous recevions tous des livres scolaires imprimés en Irak, la gloire de la nation arabe. » En clair, les idées panarabes ont toujours nourri la vie intellectuelle et politique tunisienne.

Au point de former des cadres dynamiques et estimés même par leurs adversaires, à l’instar d’Ahmed Seddik, député du Parti d’Avant-garde arabe démocratique. Cette génération de cadres va, durant l’ère Ben Ali, nourrir le mouvement et entretenir sa flamme. Résultat : dans certaines corporations comme l’enseignement ou chez les avocats, dans quelques régions comme Gafsa et bien sûr au sein de la puissante Union générale tunisienne du travail (UGTT), les panarabes sont restés influents.

En 2011, si la révolution propulse des acteurs politiques jusqu’ici méconnus ou marginalisés, libéraux et islamistes en tête, les panarabes et baathistes sont là. Quelques analystes peu amènes sous-entendent que la survivance de mouvements d’inspiration panarabiste est peut-être due au « gel » de la vie politique sous Ben Ali.

Ce n’est pas le point de vue d’Abdennaceur Laaradh, militant au Mouvement du peuple, nassérien : « Les jeunes se forment au sein des syndicats étudiants et ils rejoignent vite un monde encadré par des partis d’obédience panarabe, ou au moins influencés par cette idée, comme le Watad. »

Les questions qu’ont posé les nassériens ou les baathistes sont toujours d’actualité et choquent toujours autant les Tunisiens

Et d’ajouter : « Par ailleurs, les questions qu’ont posé les nassériens ou les baathistes sont toujours d’actualité et choquent toujours autant les Tunisiens. Preuve en est, les mobilisations populaires contre les deux invasions de l’Irak et en solidarité avec la Palestine. » On se souvient à ces mots du martyr Chokri Belaïd, leader du Watad, des portraits de Saddam Hussein à la main dans les rues de Tunis.

Les meilleurs opposants des islamistes

Mais il n’y a pas que la réthorique anti-impérialiste qui explique l’influence toujours réelle de ce large mouvement en Tunisie. En observant bien, on remarque que ce dernier répond en fait à des attentes politiques nationales.

Nicolas Dot-Pouillard, chercheur qui étudie de près la gauche tunisienne, remarque : « Il y a en Tunisie, une gauche qu’on caricature facilement comme francophile, détachée des questions économiques et des classes populaires… À côté, les panarabes paraissent plus connectés au peuple, notamment grâce à leurs références culturelles, leur attachement à la langue arabe et leur présence dans l’UGTT. »

En Tunisie comme ailleurs au Maghreb, le camp progressiste apparaît en effet comme trop « hors sol ». Les panarabes, eux, sont bien « endogènes », jusque dans leurs apparitions publiques : les hommes portent souvent une moustache fournie, un certain nombre de militantes assument un port « culturel » du voile et les discours sont truffés de références historiques propre au monde arabo-musulman.

Face aux islamistes notamment, les panarabes apparaissent comme des opposants farouches.

« Face aux islamistes notamment, les panarabes apparaissent comme des opposants farouches. Ils sont favorables à la laïcité, tout en intégrant largement la culture islamique, et surtout, en la maîtrisant parfaitement » remarque Hassène Kassar.

Quant aux rêves d’union arabe, eux, ils peuvent aussi paraître toujours opérants : « Aujourd’hui, on peut très bien utiliser le lexique panarabe pour prôner, par exemple une meilleure intégration régionale, ou la création d’une union économique. C’est tout à fait moderne comme attente », plaide Abdennaceur Laaradh.

« Pas de révolution en Syrie »

Reste que l’année 2011, si elle a révélé les capacités toujours bien réelles de mobilisation d’un mouvement vieux de plusieurs décennies, l’a aussi mis à l’épreuve. La dynamique, en effet, pouvait paraître contre-intuitive : les artisans de la révolution tunisienne qui a inspiré les peuples de la région ont le plus souvent condamné sans appel le soulèvement syrien.

En 2013, à Tunis, le Forum social mondial a été le théâtre de bagarres entre des militants souvent étrangers et favorables à la révolution syrienne et des Tunisiens partisans du régime baathiste de Bachar al-Assad.

La Syrie est avant tout menacée par des acteurs étrangers.

Abdennaceur Laaradh, qui se revendique de Nasser et non du baathisme syrien reste pour autant prudent : « Certes, il y a eu une insurrection en Syrie, mais aujourd’hui, on ne peut pas parler de révolution : la Syrie est avant tout menacée par des acteurs étrangers. »

Le secrétaire général de son parti, Zouhair Maghzaoui, s’est rendu à Damas en 2016 pour une rencontre sur le terrorisme… « Chacun choisit ses ‘bonnes révolutions’ », remarque encore Nicolas Dot-Pouillard, qui ajoute : « On soutient un soulèvement quand le programme va avec. Et pour cette frange de la gauche tunisienne, ce soulèvement ne cadrait plus avec sa lecture anti-impérialiste. »

Les partis panarabes, eux, assument. Pas question de rompre avec leur référentiel.

Partager cet article
Repost0
7 avril 2017 5 07 /04 /avril /2017 18:44

 

Merci de faire parvenir vos signatures rapidement à l'adresse à: 

atf.bn@wanadoo.fr 

Pas de réconciliation sans justice transitionnelle

Paris, le 03 avril 2017

 

 

لا مصالحة بدون محاسبة ولا لتقنين الفساد

تصر رئاسة الجمهورية على إعادة عرض مشروع ما سمي باطلا بقانون المصالحة الاقتصادية والمالية على أنظار مجلس نواب الشعب، بعد أن فشلت في تمريره في

مناسبتين منذ تقديمه في أوت 2015 وقد تصدت له القوى الديمقراطية والشبابية من أحزاب ومجتمع مدني.

ويتم تقديم مشروع تبييض الفساد على أنه الحل والمخرج الوحيد للنهوض بالاقتصاد وتحقيق التنمية، وذلك من خلال مصالحة مغشوشة بالعفو عمن تورطوا في الفساد المالي وسوء التصرف في المال العام من مسؤولين وموظفي الدولة ورجال الأعمال الضالعين في الفساد والنهب وحققوا ثروات طائلة تحت غطاء التهرب الضريبي والتهريب.

إن هذا المشروع يعد تهديدا لمسار العدالة الانتقالية المنبثق عن هيئات قانونية ودستورية ويتعارض مع اتفاقية مكافحة الفساد للأمم المتحدة (القرار 4/58 المؤرخ في 31 أكتوبر 2003) الذي صادقت عليه تونس في 2008.

إن هذا القانون، إن تمت المصادقة عليه، سيساهم في تواصل تكريس ثقافة الفساد والإفلات من العقاب وسيطرة عصابات و مافيات المال والاقتصاد (التي نخرت تنخر الاقتصاد الوطني والمال العام) لسنوات. كما أنه سيطلق عنان المال السياسي الفاسد لتشويه المشهد السياسي وتعطيل الانتقال الديمقراطي بما يستجيب الشعارات المركزية للثورة «شغل، .«حرية، كرامة وطنية

إن المصالحة الحقيقية لا يمكن أن تتحقق إلا في إطار احترام مسار العدالة الانتقالية الذي يضمن المساءلة، والمحاسبة، والاعتذار، وجبر الضرر ورد الاعتبار.

وعليه فإن قوى المجتمع المدني والأحزاب التقدمية التونسية بالهجرة

تستنكر إصرار رئاسة الجمهورية على تمرير قانون لتبييض الفساد الذي سبق وأن أسقط شعبيا وسياسيا، وتدعوها لسحبه الفوري ضمانة للسلم الاجتماعي

إطار تؤكد على تمسكها بالمصالحة بشرط المحاسبة والمكاشفة ومصارحة الشعب في مسار العدالة الانتقالية

توجه الدعوة لنواب الشعب، القوى السياسية التقدمية، المجتمع المدني والشخصيات الوطنية للتصدي لتمرير هذا المشروع

تدعو الحكومة إلى تفعيل شعار "مقاومة الفساد" وذلك بفتح الملفات المغلقة والكشف عمن يتستر عن الفساد وتفعيل آليات استرجاع المال العام المنهوب والمهرب

تؤكد على مواصلتها التنسيق مع كل القوى الوطنية والتقدمية بتونس وبالخارج لتوحيد الصفوف لإسقاط قانون المصالحة مع الفاسدين والانقلاب على مطالب الشعب التونسي في التغيير والانتقال الديمقراطي تحت شعار "لا مصالحة بدون محاسبة ولا لتقنين الفساد"

 

PREMIERS SIGNATAIRES

Partager cet article
Repost0
16 mars 2017 4 16 /03 /mars /2017 13:03
Tunisie : Saisie d'un parchemin rare de la Torah datant du 15ème siècle
publié le 11/03/2017 10:56

 

La brigade anticriminelle de la Garde nationale de Ben Arous a démantelé, hier vendredi 10 mars 2017, un réseau international de trafic du patrimoine qui tentait d'acheter puis de revendre un manuscrit de la Torah en hébreu datant du 15ème siècle.

 

Les experts de l'Institut national du patrimoine qui ont authentifié le rouleau en cuir de veau qui fait une longueur de 37 mètres sur une largeur de 47 centimètres, ont attesté de la rareté et de la valeur inestimable de la pièce en question. Selon le chef de la brigade anticriminelle, il s'agirait même du plus long parchemin hébraïque au monde.

 

Les experts en langue hébraïque ont, pour leur part, indiqué que les inscriptions en hébreu, écrites par des scribes, étaient relatives au chiffre zéro dans son ancienne version avant l'avènement du zéro contemporain que nous utilisons aujourd'hui.

Une découverte archéologique majeure qui donne des détails sur l'histoire scientifique du judaïsme ancien.

 

K.H

 
 
Partager cet article
Repost0
16 mars 2017 4 16 /03 /mars /2017 12:58
Tunisie – Découverte paléontologique majeure à Nefta
publié le 15/03/2017 16:15

Un communiqué publié par le ministère des Affaires culturelles, ce mercredi 15 mars 2017, fait état d’une découverte archéologique d’envergure dans la région du Chott El Jerid à Nefta. Des outils de l’âge de pierre et des ossements de gros animaux tels que le rhinocéros, le zèbre, les bovidés, les carnivores et l’autruche ont été découverts.

 

Leurs dates remonteraient entre 80 et 100 mille ans av.J.-C. Les fouilles qui ont été menées par un groupe d’archéologues de l’Institut national du patrimoine (INP), des chercheurs des Universités d’Oxford et de Londres ainsi que de l’université de Sousse suggèrent également que la région de Nefta était autrefois un lac et qu’il y avait une activité humaine intense. La découverte signifie également que l’Homo sapiens a peuplé cette région en utilisant les lacs comme zone de rassemblement avant de se disperser à travers l’Afrique.

 

A cette occasion, un point presse a été organisé sur les lieux de la découverte hier, mardi 14 mars 2017. Des représentants du ministère des affaires culturelles et de la Chambre de développement du tourisme oasien et saharien (CDTOS) de Tozeur y ont assisté et ont mis en valeur l’impact de cette découverte sur notre héritage national. Nabiha Aouadi, la co-directrice du projet, a ainsi déclaré que « La découverte de cette concentration d’espèces humaines représente un écosystème subsaharien et de savane qui est très différent de celui qui existe aujourd’hui». Elle a également ajouté que les pierres éparses et les os d’animaux découverts prouvent que des humains chassaient dans la région.

 

K.H

 
Partager cet article
Repost0