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29 août 2017 2 29 /08 /août /2017 12:12
Ghanim à Ghannouchi : Tu es un traître !

Le prédicateur extrémiste Wajdi Ghanim a indiqué qu’il est innocent des accusations lancées contre lui par les Tunisiens.

Dans une vidéo publiée sur sa chaîne Youtube, dimanche 27 août 2017, le prédicateur égyptien réfugié en Turquie depuis mars dernier, connu pour être proche de la confrérie des Frères musulmans, classée organisation terroriste en Egypte, a déclaré, qu’il n’a jamais lancé un appel à la haine et au meurtre contre les Tunisiens qualifiés de mécréants.

«Je n’ai fait qu’expliquer ce qui est indiqué dans le Coran concernant l’égalité dans l’héritage entre l’homme et la femme et le mariage d’une Tunisienne musulmane avec un non-musulman», ajoutant : «Ceux qui ont prétendu que j’ai traité les Tunisiens musulmans de mécréants ne sont que des menteurs. Je remercie Allah pour tous les encouragements et le soutien de mes frères et sœurs de Tunisie. Ils savent que je dis la vérité», a indiqué le prédicateur extrémiste, condamné à 5 ans de prison par le tribunal du Caire, en Egypte.

Wajdi Ghanim a, par ailleurs, adressé un message particulier, et de manière indirecte, à son ami de longue date Rached Ghannouchi, président du mouvement islamiste Ennahdha et membre de l’Organisation internationale des Frères musulmans : «Tu prétends devant tout le monde que je suis ton frère devant Allah. Lorsque j’avais le plus besoin de toi, tu étais absent. C’est une trahison et jamais je te pardonnerais!», a-t-il lancé, par allusion au silence du dirigeant islamiste tunisien, qui a évité, jusque-là, de se prononcer sur la proposition du président de la république, Béji Caïd Essebsi, de réviser la loi pour instaurer l’égalité successorale entre l’homme et la femme et autoriser le mariage d’une tunisienne musulmane avec un non-musulman. Proposition qui avait suscité la réaction incendiaire de l’Egyptien et ses vociférations contre les «Tunisiens mécréants».

E. B. A.

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29 août 2017 2 29 /08 /août /2017 12:06
De la nécessité de renforcer les pouvoirs du chef du gouvernement

Ghannouchi, «Ayotallah et commandant suprême», continue de narguer le chef du gouvernement, Youssef Chahed, et de lui imposer leurs calendriers, priorités et logiques. 

Par Asef Ben Ammar *

De manière surprenante, le parti Ennahdha annonçait la semaine dernière que le remaniement ministériel, tant attendu, ne peut être que partiel, et que l’évaluation de la performance des ministres en exercice se fera uniquement à l’aune des engagements la Feuille de Route de Carthage (FRC), et aucunement au regard du discours d’investiture du chef du gouvernement Youssef Chahed, tenu à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), fin août 2016.

Des mauvaises nouvelles pour la Tunisie et un autre coup de massue pour la transition démocratique. Regardons pourquoi!

Un message codé, pour deux bravades !

En termes décodés, Rached Ghannouchi assène une double bravade au chef du gouvernement. La première bravade somme le chef du gouvernement de ne pas procéder à un remaniement ministériel élargi. Le parti de Ghannouchi ajoute qu’il faut attendre les élections municipales et passer, dans tous les cas, par les partenaires signataires de la FRC, avant de procéder à un remaniement élargi. Selon Ennahdha, le chef du gouvernement ne peut pas remanier son gouvernement et ne peut que pourvoir les postes ministériels vacants, ni plus ni moins!

La deuxième bravade a trait à l’évaluation de la performance des ministres en exercice. Ghannouchi postule que cette évaluation ne peut pas se faire au regard du discours d’investiture du chef de gouvernement, avec prise en compte des objectifs et mandats assignés par le chef du gouvernement aux ministres lors de leur nomination.

Ghannouchi prétend aussi que l’évaluation de la performance des ministres ne peut se faire qu’à l’aune des principes et critères de la FRC, ceux convenus avec des partenaires rassemblés de façon ad hoc (élus et non élus), et sous l’égide direct du président Béji Caïd Essebsi.

Ces déclarations tombent mal, coïncidant avec un contexte où toute la Tunisie attend impatiemment le remaniement ministériel, annoncé depuis le mois de juin. Encore une fois, Ghannouchi ose défier le chef du gouvernement en imposant son calendrier, ses priorités et sa logique. Il se permet d’agir en «Ayotallah et commandant suprême» qui décide et qui peut imposer ses diktats au gouvernement.

Cela tombe mal aussi parce que l’économie tunisienne commence à décrocher sérieusement, avec quasiment tous les voyants du tableau de bord qui ont viré au rouge (chômage, inflation, double-déficits, dettes, décote de la Tunisie, dévaluation, baisse des réserves en devise, etc.). Une situation économique qui impose de nouvelles approches et de nouvelles compétences ministérielles; impossibles à mobiliser autrement que par un remaniement ministériel élargi et urgent.

Ce que propose Ghannouchi déroge à l’esprit et à la lettre de la Constitution; celle-ci accorde au chef du gouvernement une marge de manœuvre plus importante, plus axée sur les résultats et éloignée des tiraillements partisans et autres marchandages occultes entre les partis politiques.

Feuille de route de Carthage, l’impasse!

Ghannouchi met de l’huile sur le feu! Il ajoute à la crise économique une crise politique, autrement plus néfaste. Valorisant sa majorité d’élus au parlement, suite à l’implosion du Nidaa, Ghannouchi bombe le torse et hausse le ton. Très probablement parce que la sous-performance des ministres issus d’Ennahdha est pointée du doigt, notamment au regard de l’échec patent en matière d’incitations au travail, de formation professionnelle, de création d’emplois ou encore en matière de réduction du déficit commercial et de promotion des exportations. Peut-être aussi que les candidats proposés par Ennahdha pour les postes clefs visés par le remaniement souhaité ont été jugés irrecevables et incompétents.

Cela dit, la posture d’Ennhadha déroge aux standards et aux principes régissant une gouvernance axée sur les résultats, motivée par la performance et évoluant dans la flexibilité des équipes ministérielles et des actions à mener.
Quasiment, tous les manuels de science politique nous apprennent qu’un gouvernement fonctionne comme une équipe de sport collectif, il faut un entraîneur qui motive, qui gronde et qui remplace, le cas échéant, les moins bons par d’autres, mieux entraînés et plus performants.

Tout indique qu’en agissant de la sorte, Ennahdha veut déconnecter le chef du gouvernement de ses engagements et promesses tenus lors du discours d’investiture. Le tout pour mettre la main sur le volant de la gouvernance (volant tenu en principe par Youssef Chahed); et imposer sa ligne de conduite sur les ajustements à venir, sur les décisions à prendre, sur la gestion des performances, sur la gouvernance des contingences et sur la définition des priorités de l’agenda politique.

La position de Ghannouchi en dit long sur son opportunisme politique et sur son incompréhension des enjeux de l’heure: une économie quasiment en panne d’avenir, des citoyens qui perdent espoir et une transition démocratique aux abois.
La posture de Ghannouchi a cependant un mérite. Elle met au grand jour l’impasse générée par la Feuille de route de Carthage.

Une bouée devenue un boulet!

La FRC est censée être un mécanisme ad hoc de coordination permettant d’outiller l’action gouvernementale d’une vision stratégique (orientations et objectifs), d’une démarche organisationnelle (partage des responsabilités, moyens, instruments, pouvoir) et d’une planification opérationnelle (qui fait quoi, qui apporte quoi, etc.).

Mais dans la pratique, la FRC est devenue progressivement un prisme de chantage, une plateforme de résistance aux changements et un magma d’incohérences dans l’action gouvernementale. La FRC était conçue et communiquée comme une bouée de sauvetage de l’économie tunisienne. Elle est désormais un boulet qui traîne vers le bas la gestion gouvernementale des politiques publiques, empirant encore plus les problématiques économiques.

Deux aberrations expliquent pourquoi FRC est passée de bouée à boulet.

La première a trait au caractère hétéroclite des partis présents au sein du gouvernement engendré par la FRC. Comme l’Arche de Noé, toutes les sensibilités politiques ont été embarquées dans le mécanisme de la FRC, certaines sensibilités non présentes au sein du parlement ont grâce à la FRC obtenu des postes ministériels importants leur permettant de gouverner sans disposer d’aucune légitimité issue des urnes.

Par le jeu de la négociation (véto, alliance, chantage, etc.) et par les contingences de l’exercice du pouvoir, les différentes sensibilités politiques présentes au gouvernement finissent par livrer des politiques publiques qui s’écartent des promesses électorales tenues par chacun des partis présents.

Il y a ici une grave rupture et un écart sans cesse grandissant (gap) entre les attentes citoyennes (exprimées par le vote) et les consensus obtenus au sein du gouvernement pour contrer un problème et le solutionner de tels ou tels autres instruments de politiques publiques.

Dit autrement la FRC trahit le vote du citoyen et lui propose des politiques publiques pervertis pour lesquelles il n’a pas voté. Ceci explique largement la déception et l’insatisfaction des citoyens face aux politiques gouvernementales et face au gouvernement de manière générale.

En somme la FRC a enfanté un mécanisme monstrueux basé sur une coalition atypique faisant cohabiter les plus incompatibles et les plus antinomiques, pour gouverner un bateau qui chavire de plus en plus! La FRC est basée sur une vision naïve de la coordination, puisqu’elle nivelle par le bas et met sur le même pied d’égalité des forces inégales en légitimité électorale et en compétence opérationnelle.

La deuxième aberration de la FRC tient au choix du chef du gouvernement. En l’état, le chef du gouvernement n’est pas un élu et est désigné pour gouverner, sans avoir la légitimité des urnes et savoir quelle cause défendre (en priorité) et quel type de politique il doit livrer pour honorer ses promesses électorales.

La FRC confie le poste du chef de gouvernement à un non-élu, tout en restant parrainée par Caïd Essebsi, un président élu démocratiquement pour 5 ans, et devant composer avec un régime politique plutôt parlementaire, où c’est le chef du gouvernement qui gère les politiques publiques.

Chahed face à l’arrogance de Ghannouchi

Dans les faits, la FRC a augmenté les pouvoirs du président et des partenaires au détriment de ceux du chef de gouvernement. Ce dernier apparaît de plus en plus comme un sous-traitant désigné pour constituer et diriger un gouvernement où chaque parti et partie prenante dispose d’un certain nombre de postes ministériels (quota fixe). De nombreux observateurs n’hésitent pas dénoncer la FRC, en tant que mécanisme ad hoc et inconstitutionnel.

Grâce à la FRC, les ministres peuvent jouent les agents doubles, agissant un peu pour le gouvernement et consacrant l’essentiel de leur effort (et actions) au service de leur parti (pour ne pas dire la rue et la dissidence).

Les ministres peuvent se permettre les erreurs, les abus et les incompétences sachant qu’ils relèvent plus d’un mécanisme politique (FRC), tout en ayant les pleins pouvoirs sur des mécanismes de gouvernance (ministère, etc.), sans s’exposer à la rigueur de l’évaluation de leur performance par le chef du gouvernement.

C’est un peu cela que le parti Ennahdha a voulu défendre et perdurer en s’attaquant aux pouvoirs du chef du gouvernement, en matière de remaniement et d’évaluation de ses ministres et politiques publiques.

Dans les faits, la FRC apparaît comme un mécanisme inconstitutionnel, un leurre et un piège tendu par certains partenaires, dont Ennahdha, pour grignoter toujours plus de pouvoir et de contrôle sur la gouvernance des politiques publiques.

Pour Ennahdha et pas seulement, la FRC constitue un levier qui permet d’avoir les pouvoirs qu’ils n’ont pas pu obtenir par les élections ou pour des raisons de séparation des pouvoirs dans la Tunisie démocratique.

Jusqu’à quand doit-on vivre les méfaits et les supplices de cette FRC et doit-on s’en défaire avant qu’il ne soit trop tard?

Répondre à ces questions permettra de renforcer les pouvoirs de gouvernance du chef du gouvernement. Cela permet aussi de faire barrage aux velléités de Ghannouchi et du parti Ennahdha, qui s’immiscent et avec arrogance dans les champs de compétences du chef du gouvernement.

* Ph.D, Analyste en économie politique.

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6 août 2017 7 06 /08 /août /2017 20:51
Nabil Karoui, spin doctor de Rached Ghannouchi

Entre Nabil Karoui, qui se rêve faiseur de présidents, et Rached Ghannouchi, qui se voit déjà au Palais de Carthage, s’est noué un pacte diabolique. Les Tunisiens ne se laisseront pas faire…

Par Chedly Mamoghli *

 

Il fut un temps où le communiquant faisait partie de la galaxie de Béji Caïd Essebsi (BCE). Il s’est imposé auprès de l’homme d’Etat charismatique comme le monsieur Com’ par excellence et ce depuis 2011. Déjà, à l’époque où BCE était à la Kasbah, il lui a mis à sa disposition Moez Sinaoui, ancien directeur de la communication de Nessma devenu conseiller porte-parole du chef du gouvernement. Et après avoir quitté la primature, «la chaîne de la famille» est devenue un relais médiatique pour celui qui était alors chef de l’opposition et qui accédera, après la présidentielle de 2014, à la magistrature suprême. Aujourd’hui, les temps ont changé et le tonitruant Nabil Karoui a changé de cheval de course.

Nabil Ghannouchi et Rached Karoui : «Rassin fi chéchia»

Certes, il a mis dans sa poche Hafedh Caïd Essebsi, le fils du président de la république, et l’a aidé à faire main basse sur le parti Nidaa Tounes, dont il se targue d’être le co-fondateur, mais aujourd’hui les rapports ne sont plus comme avant entre les deux hommes.

Egalement, Béji Caïd Essebsi n’est pas docile au goût de Karoui, surtout depuis l’avènement de Youssef Chahed à la tête du gouvernement, poste que ce même Karoui briguait le plus sérieusement du monde, et l’offensive du locataire du palais de la Kasbah contre la corruption, qui a vu la chute du copain de Nabil Karoui, le sulfureux Chafik Jarraya, poursuivi par le tribunal militaire pour trahison, atteinte à la sûreté publique et intelligence avec une armée étrangère (excusez du peu !).

Ces deux derniers sont devenus inséparables, «rassin fi chéchia» (deux tête dans un même bonnet), comme le dit si bien l’adage bien de chez nous.

Chassé du Palais de Carthage, Nabil Karoui va trouver refuge chez les islamistes, ses nouveaux protecteurs. 

Il convient aussi de rappeler, dans ce contexte, l’enquête publiée par l’Ong I Watch en juillet 2016 accusant le groupe Karoui & Karoui d’évasion fiscale via une nébuleuse de sociétés dans plusieurs pays, ce qui a donné lieu à l’ouverture d’une enquête par le parquet.

Tous ces éléments font que le vent a tourné. Le communicant se sent vulnérable et se cherche une protection donc la nouvelle stratégie c’est devenir le spin doctor, l’architecte de la communication politique de Rached Ghannouchi et d’en faire le prochain président en 2019.

Le numéro médiatique de la soirée du mardi 1er août 2017 sur Nessma, avec l’entretien du président du parti islamiste Ennahdha, en est la parfaite illustration. Se rendre indispensable aux islamistes et porter leur chef à la présidence est en soit le meilleur moyen pour se protéger et pour qu’ils lui deviennent redevables. Dans l’espoir que les dossiers ouverts par la justice sur ses activités financières pas très orthodoxes soient… enterrés, comme ont été enterrés ceux relatifs aux prévarications de Rafik Abdessalem Bouchlaka, ancien ministre des Affaires étrangères et, accessoirement, gendre de Ghannouchi, qui a dilapidé d’importants fonds publics. Et jusque-là impunément.

Le coup du «frère musulman cravaté»

Le numéro médiatique auquel nous avons assisté mardi dernier était sacrément «karouiste», jusqu’aux moindres détails. La cravate, c’était lui car l’image et son effet sont primordiaux pour les communicants. Surtout quand l’objet marketing qu’on présentait ce soir-là était le chef des islamistes en personne. Donc lui faire porter une cravate, c’est tout un symbole car chez les Frères musulmans, la cravate n’est pas un simple bout de tissu, c’est un symbole d’acculturation et d’aliénation à l’Occident.

Pour se la jouer moderne et réussir son numéro de bluff consistant à faire croire qu’Ennahdha a évolué, Ghannouchi s’est prêté volontiers au jeu préparé à l’avance. Mais comme ils aiment bien prendre les téléspectateurs pour des imbéciles, ils lui ont posé la question sur le choix du port de la cravate comme s’ils ne savaient rien. Peut-être que la cravate provient d’un dressing de Nessma ou de la garde-robe de Nabil Karoui lui-même?

Et le numéro de bluff continua, Ghannouchi nous demanda de ne plus parler d’islam politique, mais de parler de musulmans démocrates par référence aux chrétiens démocrates, comme si la comparaison pouvait, historiquement et idéologiquement tenir. Ce leurre ne trompera que ceux qui voudront bien se faire tromper. Et ils sont malheureusement foison les opportunistes toujours prêts à manger dans tous les râteliers : de Ben Ali à Ghannouchi, il n’y a finalement qu’un pas, et beaucoup l’ont déjà fait.

Monsieur Com’ propose ses services aux plus offrants.

N’est pas Jacques Pilhan qui veut

Le chef d’Ennahdha a, en tout cas, bien appris et bien récité sa leçon de Com’ dictée par Karoui. Ce dernier croit qu’il est le fabricant des présidents tunisiens. Il croit qu’il est devenu le Jacques Pilhan tunisien, celui qui était surnommé en France le sorcier de l’Elysée et qui fut le gourou médiatique de Mitterrand puis de Chirac.

Avec Gérard Collé, Pilhan a fait gagner Mitterrand en 1981. Le candidat socialiste avait une image qui lui collait à la peau, celle d’un homme ambigu, looser, ringard, bref d’un homme du passé, sauf que les deux communicants ont décelé en lui un produit mal exploité. Ils ont travaillé dans la plus grande discrétion et ont produit le document fondateur de la stratégie de François Mitterrand intitulé «Roosevelt contre Louis XV ou l’homme qui peut contre l’homme qui plait». Ce document confidentiel jetant la base de la communication politique moderne a été rendu public en 2016. Et ainsi doté d’une équipe de Com’ professionnelle et d’une stratégie implacable, «Tonton» a battu Giscard d’Estaing. Le même tandem a œuvré pour lui en 1988 et l’a fait réélire. En 1993, Pilhan s’est mis à rencontrer Chirac secrètement et l’a fait gagner en 1995 en établissant la stratégie pour inverser la tendance qui était au début en faveur d’Edouard Balladur.

Pilhan a formé Claude Chirac avant d’être emporté par un cancer en 1998. Après sa disparition, c’est la fille du président qui s’occupera de la communication de son père jusqu’en 2007 en appliquant les recettes apprises auprès de Pilhan.

Ceci est important et indispensable pour comprendre les enjeux de la communication politique. Nabil Karoui se rêve en Pilhan tunisien. Sauf qu’il y a un hic, lui et Rached Ghannouchi ont commis une grave erreur et se sont plantés. En disant que Youssef Chahed ne doit pas se présenter en 2019, Ghannouchi croyait choisir lui-même ses adversaires et se libérer la voie pour Carthage mais c’était une faute monumentale et une stratégie contre-productive car ceci n’a fait qu’augmenter la popularité de Chahed et accru les soupçons dans lesquels les Tunisiens tiennent le chef du parti islamiste, qui plus est coaché aujourd’hui par un orfèvre des volte-face, des mensonges et des retournements de veste.

Karoui toujours bien entouré : ici avec Chafik Jarraya, et l’islamiste Noureddine Bhiri. 

De toutes les façons, la partie est loin d’être terminée, Nabil Karoui peut tout entreprendre pour faire gagner Ghannouchi en 2019 et espérer qu’une fois ce dernier élu, il sera lui-même protégé et gagnera en puissance.
En mettant au pouvoir un président bleu et sans la moindre connaissance de l’Etat, il pourrait croire qu’il lui sera docile contrairement à Béji Caïd Essebsi, homme d’Etat sachant faire la part des choses.

Il peut jouer au gourou du gourou. Bilou Karoui peut devenir Cheikh Nabil mais les dès sont loin d’être jetés et la Tunisie n’acceptera pas de subir un destin «erdoganien», elle résistera avec tous ses anticorps et finira par rejeter les islamistes et les opportunistes qui les servent.

* Juriste.

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2 août 2017 3 02 /08 /août /2017 20:01

Un réseau spécialisé dans le vol des médicaments d’une clinique affiliée à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) a été démantelé. Tunisie

Une source a indiqué à Kapitalis que 20 employés de la CNSS ont été arrêtés, dans la soirée du lundi 31 juillet 2017, pour abus de pouvoir et détournement de biens publics.

La même source a affirmé que les 20 suspects seront traduits devant le pôle judiciaire et financier.

E. B.

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31 juillet 2017 1 31 /07 /juillet /2017 19:28
Les anciens de l’UGET : « Il faut réécrire l’Histoire »
étudiants tunisiens

 

L’histoire de la Tunisie indépendante n’a certainement pas encore dévoilé tous ses secrets. Celle de l’Union générale des étudiants tunisiens (UGET) l’est encore plus vu les  les différentes facettes qu’a  donné à voir
un mouvement qui demeure jusqu’aujourd’hui controversé.
Réécrire l’histoire de cette organisation qui a marqué de son empreinte l’Histoire contemporaine du pays,
telle est la tâche ardue à laquelle les anciens de l’UGET se sont attelés.
Invités par l’Association des anciens de l’UGET à se réunir hier, dimanche 30 juillet 2017, à Sousse, ils ont
été  nombreux à répondre présent à l’invitation. Parmi eux des personnalités de la génération des bâtisseurs
de l’Etat tunisien indépendant et moderne tels  Taher Belkhoja, l’ancien ministre de l’Intérieur sous Bourguiba, Mohamed Enaceur,  président de l’ARP, Mansour Moalla, ancien ministre des Finances et
du plan sous Bourguiba, Mustapha Ben Jaâfar, ex- président de l’ ANC (Assemblée nationale constituante),
Kamel Morjane, président du parti Al Moubadara et ancien ministre de la Défense et des Affaires
étrangères.
 Ils étaient tous là pour une rencontre que les organisateurs ont voulu  mémorable et surtout nostalgique,
mais qui s’est transformée en un vrai débat critique qui a porté sur le passé, mais aussi, et surtout, sur le présent.
« Il faut que nous arrivions à retracer l’UGET et l’histoire de l’UGET », c’était le mot d’ordre autour
duquel les présents étaient tous unanimes. Sa contribution extraordinaire au mouvement national et à la libération, son apport au rayonnement de la Tunisie dans son environnement maghrébin, arabe et africain
ont été inestimables. C’était l’époque où tout le monde parlait de l’UGET, au niveau national et  
international.   De nos jours, on n’en parle presque plus. C’est pourquoi, faire connaître cette histoire est
la première préoccupation des générations successives de l’organisation syndicale estudiantine.
Kamel Morjane : l’histoire glorieuse de l’UGET ne doit pas être jetée aux oubliettes
Le président du parti Al Moubadara s’est félicité de cette initiative qui représente une occasion de se remémorer l’histoire glorieuse d’une organisation qui a su marquer de son empreinte des phases importantes de l’histoire du pays. Ayant contribué au mouvement de libération nationale, elle a fourni au pays les cadres
qui se sont attelés à la tâche de l’édification de l’Etat tunisien indépendant et moderne. M. Morjane a fait
part de son souhait de voir les générations anciennes raviver la flamme de leur attachement à l’organisation
estudiantine et tisser les liens avec la génération actuelle afin de permettre à l’UGET de redorer son blason
et de de contribuer à relever les défis d’aujourd’hui.
 Taher Belkhoja : inutile de remuer le couteau dans la plaie
Pour Taher Belkhoja, ancien secrétaire général de l’UGET des années 60 et ancien ministre de l’Intérieur
sous Bourguiba,  la question cruciale est celle de savoir comment transmettre le flambeau des anciennes générations à la génération actuelle pour poursuivre la marche qui a commencé il y a voilà plus de soixante
ans.
Cependant, afin d’atteindre cet objectif, il faut cesser, selon lui, de faire une fixation sur les erreurs du passé,
« cela ne veut pas dire les ignorer, car il faut en tirer les leçons, car tous les congrès de l’UGET depuis sa création étaient controversés, il n’y a pas uniquement le congrès de 1971 ».
Concernant la rencontre d’hier, M. Belkhoja  estime que ce sont de belles retrouvailles entre des personnes
qui ne se sont pas vues depuis des décennies. Cela permet, selon lui, de raviver les souvenirs et de se remettre en question, mais surtout de se rappeler que le pays a une histoire pleine de réussites et d’échecs aussi. Il ajoute
qu’ on ne peut tirer les leçons de l’Histoire sans qu’on ne soit en possession d’une vision sérieuse pour
l’avenir.  : « Toutes les personnes ici présentes n’ont plus d’ambitions personnelles. Cela n’empêche
qu’elles soient prêtes à apporter leur contribution pour aider le pays à sortir de la crise actuelle.  N’oublions pas que l’UGET était la pépinière qui a formé les cadres de l’Etat et c’est avec une très grande amertume qu’on regarde où en sont arrivées les choses actuellement au sein de l’organisation ».
Ce qui manque à la génération actuelle c’est d’avoir un référentiel qui montre la voie. Ce référentiel
devrait être ressuscité tout en l’adaptant au contexte actuel.
Mohamed Ennaceur : la deuxième République a besoin de l’UGET
Mohamed Ennaceur, président de l’ARP, considère que l’ actuelle UGET devrait être en mesure de
se hisser à la hauteur des défis de la deuxième République. À ses débuts, l’organisation estudiantine
réunissait des militants de toutes les familles politiques et de toutes tendances idéologiques, unis autour
d’un rêve partagé, celui de bâtir une Tunisie libre et juste dont se souciaient les pionniers de la première
République. La deuxième République « pose de nouveaux défis liés aux mutations importantes que
connaît notre pays et le monde aussi et qui ont conduit à l’émergence de nouvelles revendications », notamment, l’emploi pour les diplômés universitaires au chômage.
Aïssa Baccouche : personne ne monopolise à lui seul la vérité
Se voulant critique vis-à-vis des péripéties du 18e congrès hautement controversé de l’UGET en 1971,
Aïssa Baccouche, ancien secrétaire général, n’a pas manqué de faire remarquer que l’UGET dans son
état actuel est à l’image de l’ensemble des institutions du pays. Elle ne peut pas faire exception. Cependant,
il estime que la nouvelle génération a besoin de connaître la vraie histoire du mouvement estudiantin avec
tous ses acquis et ses erreurs,  afin qu’elle puisse retrouver un nouveau souffle. Comme autrefois, l’UGET
a un rôle à jouer aujourd’hui.
Cependant, s’il est indispensable d’écrire l’histoire du mouvement estudiantin tunisien depuis sa
constitution, il faut avoir présent à l’esprit que personne ne peut prétendre détenir le monopole de la vérité. Pour lui, toutes les parties devraient apporter leur contribution  dans la reconstitution des faits pour
parvenir à la vérité.
Aïssa Baccouche n’a pas manqué de constater, non sans regret, que le congrès de Korba de 1971 était l’occasion ratée pour l’entame du projet démocratique dans le pays. « On a voulu au sein de UGET que ce congre soit l’occasion pour ouvrir les structures de l’organisation aux autres composantes du mouvement, mais malheureusement notre tentative a avortée », a-t-il dit.
Mustapha Ben Jaâfar : l’impératif d’une lecture critique de l’histoire de l’UGET 
L’ex- président de l’ANC, Mustapha Ben Jaafar a appelé a une lecture critique de l’histoire de l’UGET.
Une lecture qui, sans renier les acquis, doit mettre l’accent aussi sur les erreurs commises.
Selon lui, « si l’expérience démocratique actuelle a réussi, c’est parce que l’expérience post-indépendance
a réussi ». Toujours est-il que les erreurs commises ont causé un grand tort au pays. Le congrès du parti destourien en 1971, celui de l’UGET la même année, janvier 1978 et les élections de 1981 sont toutes des
dates sur lesquelles il faut s’arrêter pour qu’on puisse avancer. C’est l’unique base pour lui sur laquelle
devrait se réaliser la réconciliation avec l’Histoire.
Et M. Ben Jaâfar d’ajouter que « si l’UGET a réussi sa mission après l’indépendance, c’est parce qu’elle
était inclusive et ouverte à toutes les tendances, mais lorsqu’ il est devenu exclusif, ceci a suscité la dérive
qu’on connaît aujourd’hui, car il a dévié de sa mission initiale ».
Habib Kazdoghli : il faut réconcilier la génération des bâtisseurs et celle des contestataires
En historien expert de l’histoire tunisienne contemporaine, le doyen de la faculté des Lettres, des Arts et
des Sciences humaines de La Manouba, a considéré les 64 années de l’histoire de l’UGET comprennent  
deux grandes phases : la première de 1952 jusqu’à 1971 a duré 18 années pendant lesquelles l’organisation
a été une pépinière pour former les bâtisseurs de la République. La deuxième, beaucoup plus longue puisqu’elle s’est étalée sur 46 ans, a commencé  à partir de 1971 jusqu’à aujourd’hui. C’est la période
des contestataires de la République. Pour le doyen, cette nouvelle donne est à prendre en considération
dans la lecture de l’histoire de l’organisation.
Pour lui, la situation actuelle par laquelle passe l’université est pour le moins inquiétante. Les taux de participation des étudiants aux élections des conseils scientifiques varient entre 10 et 15 %, c’est parce
que l’activité syndicale universitaire est devenue hyper politisée.
« L’université a perdu sa vocation initiale d’être une école de citoyenneté à une époque où la vie culturelle
était au cœur de l’université », et c’est cette vocation qu’il faudrait faire renaître dans l’esprit et
les activités des étudiants d’aujourd’hui.
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29 juillet 2017 6 29 /07 /juillet /2017 22:06
Abdellatif Ghorbal: Hommage à Slimane Doggui
Abdellatif Ghorbal: Hommage à Slimane Doggui

Nous commémorons cette semaine, à Paris le 11 mars et à Bizerte  le 18 mars, avec recueillement et beaucoup d'émotion, le 40e jour du décès de Slimane Doggui. Slimane : l'ami, le frère, le camarade, le patriote, le militant authentique et désintéressé.

Dès son jeune âge, Slimane Doggui, né à Bizerte en 1937, consacre sa vie à agir pour autrui. Il adhère aux mouvements de jeunesse, il s'engage dans les partis politiques (le Néo- Destour, le PSD, puis le MUP), et il milite au sein des milieux associatifs et culturels, aussi bien en Tunisie qu'à l'étranger.

Son parcours politique, riche et varié, a toujours été très cohérent, car guidé par l'amour de la patrie, un souci constant de justice, une soif de liberté, et la volonté de vivre pour les autres, parfois au détriment de ses propres intérêts individuels ou familiaux. 

Toujours à l'écoute, constamment disponible, en permanence prêt à s'engager en faveur des grandes causes nationales et arabes, Slimane fut un homme de principes, de convictions, d'engagements et d'actions, mû par un esprit ouvert et un comportement militant.

Désintéressé, il n'était attiré ni par les avantages matériels ni par la recherche des honneurs, ni par la soif du pouvoir. Il s'enflammait toujours pour la justice à l'échelle individuelle et collective, pour les luttes de libération des peuples, et pour le progrès social. Il aimait la vie, savait garder la mesure, et pratiquait sereinement sa foi dans le respect total des croyances de l'autre.
 
Fidèle et loyal envers ses compagnons de lutte, il demeurait néanmoins prioritairement attaché à ses principes et ses valeurs.

Modeste et respectueux des autres, amical et réceptif, il tendait sans hésitation la main à celles et ceux qui lui demandaient assistance. Il les aidait au mieux, les accompagnait dans leurs épreuves et souvent prenait en charge leurs soucis et angoisses face à la maladie, dans le respect scrupuleux du serment d'hippocrate.

Slimane avait une personnalité à la fois unique et multiple. Il a su préserver des liens amicaux et affectueux avec la majorité de ceux avec lesquels il a milité durant les différentes étapes de son parcours. C'est pourquoi nous assistons aujourd'hui à ces multiples hommages qui lui sont rendus par ses amis de différents milieux et âges.
Personnalité ouverte, Slimane doit être considéré avant tout en tant qu'humaniste engagé.   

Sa vie scolaire et universitaire, débutée à l'école primaire franco-arabe de Bizerte, s'est poursuivie à la Zitouna, pour se terminer à l'Université de Moscou par l'obtention du diplôme de docteur en médecine, puis celui de neurologue.

Sa vie professionnelle, commencée à Moscou, en tant que chercheur-enseignant, a continué à Paris comme médecin résident dans les hôpitaux universitaires puis comme médecin hospitalo-universitaire, et en tant que enseignant-chercheur dans les sciences médicales.

Dès son jeune âge, Slimane a pris part à la vie associative de l'époque, d'abord dans le mouvement des scouts puis dans des associations culturelles et politiques. et enfin au sein du mouvement étudiant en tant que membre actif à l'UGET à partir de 1952 à Bizerte, avant de devenir membre de la commission administrative au niveau national.

Slimane s'est engagé tôt dans l'action politique, en adhérant au mouvement patriotique, et en organisant durant sa scolarité à Bizerte, des grèves et des manifestations sans jamais faiblir malgré la répression et ses nombreuses arrestations par les forces coloniales.

Il s'est particulièrement illustré, en 1961, par sa présence sur le terrain et son militantisme actif en organisant la résistance et la mobilisation populaire contre la présence étrangère à la base militaire de Bizerte, jusqu'à son évacuation par l'armée française en 1963.

En reconnaissance de son rôle actif lors de cet épisode de la lutte de libération nationale, Slimane a été décoré par le président de la République tunisienne Habib Bourguiba, au cours d'une réunion officielle et populaire à l'occasion de la première fête de l'évacuation du 15 octobre 1964.

Sa vie politique et militante s'est naturellement poursuivie dans les années soixante par son engagement indéfectible et son entier soutien à la politique de planification conduite par Ahmed Ben Salah jusqu'à son arrêt brutal par Bourguiba en septembre 1969, suivi de l'éviction de l'aile gauche du parti socialiste destourien et de l'emprisonnement de ses membres les plus actifs.

En 1970, Il part en exil en France, où il continue d'agir dans le prolongement de ses engagements antérieurs. 
D'abord en conduisant les actions de soutien et de défense d'Ahmed Ben Salah et ses compagnons emprisonnés depuis mars 1970. Ensuite en lançant en 1973 à partir de l'étranger, avec Ahmed Ben Salah et les autres membres fondateurs à l'étranger (entre autres Hichem Moussa, Kamel Sammari, et moi-même), le Mouvement d'unité populaire (MUP).

Ce nouveau mouvement politique patriotique et progressiste s'est développé et structuré à l'étranger, mais aussi et surtout en Tunisie. Il a connu sa première grande épreuve lors de l'arrestation et l'emprisonnement de ses membres et dirigeants en mars - juin 1977, qui furent condamnés à des peines allant jusqu'à 8 ans de prison, comme ce fut le cas pour Slimane.

Le rôle incontestable de Slimane fut très important, voire déterminant, dans cette phase de création et de développement du MUP, de la publication de son manifeste et de son journal ''l'Unité populaire'' puis ''El Wehda Ach-chaabia''.
Cette phase de la vie politique de Slimane a été ainsi particulièrement riche et dense.

Suite à l'amnistie accordée aux condamnés du MUP en 1981, Slimane put rentrer en Tunisie, et se marier avec sa bien aimée épouse Najet Daly.

Depuis lors, fidèle à ses convictions, Slimane n'a cessé de s'impliquer activement au sein des mouvements de l'émigration arabe en Europe, et de poursuivre son engagement indéfectible en faveur de la Palestine, de l'Irak, de la Libye, du Soudan et de la Syrie.

Merci Slimane d'avoir réussi à communiquer autour de toi un esprit militant fort, d'avoir su valoriser le sens de l'engagement et du dévouement dans l'action politique, et d'avoir pu maintenir haut le flambeau des causes justes pour lesquelles tu t'es si fortement impliqué, et qu'il nous faudra à toutes et à tous continuer à porter.

Adieu Slimane.
Tu resteras toujours présent dans notre coeur et notre souvenir.

Abdellatif Ghorbal

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16 juin 2017 5 16 /06 /juin /2017 18:12
Guerre contre la corruption : Le syndicat de la douane sur la défensive

Le syndicat unifié des agents de la douane soutient la guerre contre la corruption menée par le gouvernement dans différents secteurs, et notamment celui de la douane.

 

Invité, jeudi 15 juin 2017, de l’émission Studio Shems sur Shems FM, Ridha Nasri, son président, a rappelé l’appel lancé par le syndicat, depuis plusieurs années, au gouvernement pour assainir la douane tunisienne du fléau de la corruption qui la gangrène et de mettre en route les réformes nécessaires pour garantir le bon fonctionnement de ce service public.

Tout en affirmant que le syndicat a été informé par les médias des sanctions et mesures disciplinaires prises par le ministère des Finances à l’encontre d’un nombre important de douaniers, et en l’absence encore d’une liste officielle des douaniers concernés par ces mesures, il a fait part de sa crainte de voir la question de la lutte contre la corruption au sein du corps de la douane se transformer en «représailles et règlements de comptes» pour des raisons diverses.

Sans nier l’existence de la corruption au port de Radès, M. Nasri a insisté sur la nécessité de ne pas généraliser ce constat sur tous le corps de la douane, dénonçant, dans ce contexte, les pratiques de la direction générale de la douane qui manipule, selon lui, les données personnelles des agents et les utilise dans ce qu’il considère comme des règlements de comptes, et ce en envoyant des rapports confidentiels aux instances chargées de la lutte contre la corruption.

Ridha Nasri a indiqué, par ailleurs, que la douane est l’un des quatre corps qui interviennent au port de Radès, une manière de dire que la corruption n’est pas l’apanage des douaniers et qu’il va falloir aussi regarder à la loupe le comportement des autres corps opérant dans ce service public.

Il a aussi déploré le manque de volonté politique pour ouvrir, avec la sincérité requise, le dossier de la douane dans sa globalité, notamment les questions des procédures douanières et des méthodes de travail devenues archaïques et qui contrastent avec les exigences actuelles de l’économie tunisiennes.

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16 juin 2017 5 16 /06 /juin /2017 18:10
La présidence du gouvernement se penche sur le financement des associations
publié le 12/06/2017 15:39

La présidence du gouvernement a appelé, ce lundi 12 juin 2017, les associations légalement constituées à informer le secrétariat général du gouvernement de tout financement étranger, de sa valeur, de sa provenance et objet, en application du décret 88 du 24 septembre 2011 concernant les associations.

 

Cette donnée, précise un communiqué de la présidence du gouvernement, devra également être rendue publique à travers un média écrit dans un délai d’un mois à partir d’aujourd’hui.

 

La présidence du gouvernement appelle, en outre, les associations qui ont bénéficié d’un financement public à préparer un rapport annuel comprenant un inventaire détaillé des sources de financement et des dépenses qu’elles devront fournir à la Cour des comptes.

 

 
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16 juin 2017 5 16 /06 /juin /2017 18:03
NEWS - 14.06.2017
Un grand coup de pied dans la fourmilière de la Douane : 21 mises à l’écart, 35 traductions devant le conseil d’honneur et des enquêtes en cours
 Un grand coup dans la fourmilière de la Douane : 21 mises à l’écart, 35 traductions devant le conseil d’honneur et des enquêtes en cours
Youssef Chahed a bien caché son jeu. Donnant l’impression que les coups de filet contre les suspects de malversation allaient se ralentir, voir se réduire leur périmètre, il vient de frapper un grand coup contre des véreux de la Douane tunisienne. D’une seule salve, 21 douaniers de divers grades et fonctions sont déchargés de leurs fonction » ou éloignés de postes «sensibles », 35 autres sont déférés devant le conseil d’Honneur, l’instance de discipline du corps des Douanes. Mais, nous ne sommes jusque-là qu’à des niveaux intermédiaires. Pour les gros bonnets, des investigations sont poussées quant à des présomptions de malversation. Bref, dans le vif.

Pour respecter les formes en question, la décision a été annoncée ce mercredi par le ministère des Finances. Préparée depuis la fin de la semaine dernière, il aura fallu attendre le retour du ministre par intérim, Fadhel Abdelkéfi, mardi soir de Berlin, pour la rendre publique. Youssef Chahed n’a pas manqué de son côté de lui conférer la mise en avant nécessaire.

Mercredi matin, il s’était rendu au port de Radès où l’attendait un constat affligeant. Du côté des Douanes, comme pour ce qui est de l'acconage, de la manutentionet de la gestion portuaire. De retour à la Kasbah, il convoquera notamment les ministre du Transport, Anis Ghedira, des Finances par intérim, Fadhel Abdelkéfi,de l'Industrie et du Commerce, Zied Ladhari, ainsi que le secrétaire d'Etat au Commerce, Hichem Ben Ahmed et le directeur général des Douanes, Adel Ben Hassen. La machine s’emballe ! Pour les Douanes, des têtes commencent à tomber. Pour la gestion du port de Radès, des mesures impératives sont décidés. Au ministre du Transport d'en assurer le suivi d'exécution... sous le regard attentif de Youssef Chahed.
"Nous n’en sommes qu’au tout début", fuite un proche du sérail.
 
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16 juin 2017 5 16 /06 /juin /2017 17:55
Youssef Chahed en visite surprise au port de Radés
 
publié le 14/06/2017 10:21 , mis à jour à 13:08

Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a effectué dans la matinée du mercredi 14 juin 2017, une visite surprise au port de Radés.

 

Port de Radès : Curieux incendie après la visite de Chahed

Quelques heures après la visite-surprise du chef du gouvernement, Youssef Chahed, au port de Radès, un entrepôt a pris feu et l’incendie s’est propagé rapidement.

Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de cet incendie et vérifier s’il ne s’agit pas d’un acte criminel, d’autant que la visite inopinée du chef du gouvernement, a été suivie d’une réunion urgente, présidée par M. Chahed, au palais du gouvernement de la Kasbah, avec le directeur général de la douane et les ministres du Transport et des Finances, pour discuter des moyens d’assainir la situation du port commercial, gangrené par un système de corruption généralisée dont se plaignent tous les opérateurs économiques.

Quand on sait qu’après la visite du chef du gouvernement, 21 douaniers ont été suspendus et 35 autres convoqués devant le conseil d’honneur, suite à des suspicions de dépassements, on ne peut raisonnablement écarter la thèse de l’acte criminel.

Et si cet incendie était un message d’avertissement envoyé au chef du gouvernement qui a déclaré la guerre à la corruption et à la contrebande dont le port de Radès est devenu le plus important fief en Tunisie ?

Incendie au port de Radés : Youssef Chahed ordonne l’ouverture d'une enquête
publié le 14/06/2017 18:54

Une source gouvernementale a indiqué à l’agence TAP que le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a ordonné, aujourd’hui, mercredi 14 juin 2017, l'ouverture d'une enquête sur les causes de l’incendie qui a eu lieu au port de Radés.

 

La même source ajoute que M. Chahed avait chargé les ministres de l’Intérieur, des Finances et du Transport de superviser cette enquête. Cet incendie a eu lieu à la suite de la visite inopinée effectuée par le chef du gouvernement au port.

 
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