AFP, publié le mardi 14 avril
AFP, publié le mardi 14 avril 2020 à 16h29
Le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux, confronté à l'hostilité des syndicats,
a refermé mardi le débat sur un allongement du temps de travail après le confinement
qu'il avait ouvert samedi.
Une augmentation du temps de travail "ne peut se faire que dans le dialogue social avec les syndicats, par
entreprise: j'ai lu leur réponse, donc le débat est clos d'une certaine manière, puisqu'ils ont tous répondu plus
ou moins fortement qu'il n'en était pas question", a expliqué sur Europe 1 le dirigeant de la principale
organisation patronale française.
"J'ai été un petit peu étonné de voir ce débat s'ouvrir, a indiqué ensuite Gilles Le Gendre, le chef de file des
députés LREM qui estime que "le moment n'est pas venu".
"L'esprit qui doit nous animer, cet esprit de rassemblement, de consensus large, de refondation, doit
commencer par une approche globale. Ensuite, on verra comment ça se décline", a-t-il ajouté.
Samedi, dans un entretien au journal Le Figaro, le patron des patrons avait jugé qu'"il (faudrait) bien se poser
tôt ou tard la question du temps de travail, des jours fériés et des congés payés pour accompagner la reprise économique et faciliter, en travaillant un peu plus, la création de croissance supplémentaire".
Car "l'important, c'est de remettre la machine économique en marche et de reproduire de la richesse en masse, pour tenter d'effacer, dès 2021, les pertes de croissance de 2020", évaluées à 8% du PIB français.
"Cette proposition de travailler plus, c'est totalement indécent", s'était indigné dimanche sur France 2
le numéro 1 de la CFDT Laurent Berger, tandis que plusieurs syndicats critiquaient une initiative "déplacée".
"Sur le +travailler plus+, entendons-nous bien: ce que j'ai dit, c'est que j'espère que dans quelques mois
la demande repartira", s'est justifié M. Roux de Bézieux.
"On peut espérer qu'après l'été ou en septembre, des entreprises auront du retard de production à rattraper.
Et l'idée était de travailler plus pour gagner plus, pas de travailler plus pour gagner moins, comme je l'ai lu",
a ajouté le patron du Medef, qui espère trouver "quand même un espace de discussion à la rentrée" avec
les syndicats.
Samedi, la secrétaire d'État à l'Économie, Agnès Pannier-Runacher, avait également pris position.
"L'enjeu, c'est de permettre à tout le monde de reprendre le travail plein pot. (...) Il faudra probablement plus
travailler que nous ne l'avons fait avant, il faut rattraper ce mois perdu, mais pour le faire il faut effectivement
donner de la trésorerie pour sortir la tête de l'eau des entreprises qui sont aujourd'hui à l'arrêt", avait-elle
estimé sur Franceinfo.
Cette déclaration "n'était pas une réponse aux propos du président du Medef mais concernait la situation
des indépendants et des petites entreprises", a cependant précisé lundi à l'AFP le cabinet de la secrétaire
d'Etat..