Manuel Valls a affirmé mardi 23 janvier que "tout le monde sait que Jérusalem est la capitale d'Israël". Une déclaration à contre courant de la position de la France, qui a dénoncé la décision unilatérale de Donald Trump de le reconnaître.

Interrogé par BFMTV et RMC sur l'appel du président palestinien Mahmoud Abbas aux Européens à reconnaître la Palestine comme un Etat indépendant, l'ancien Premier ministre a déclaré qu'il "ne cro(yait) pas que ce serait la bonne solution".

"Je ne crois pas à des décisions unilatérales qui ne passent pas d'abord par une discussion directe entre la Palestine et les Israéliens", a-t-il expliqué, rappelant qu'"on a critiqué la décision unilatérale des États-Unis" de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël.

La décision de Trump "n'a pas fait avancer les choses"

A la question de savoir si lui-même critiquait cette décision, M. Valls a admis que "oui, parce que ça n'a pas fait avancer les choses". "Même si je sais, tout le monde sait, que Jérusalem est la capitale d'Israël et personne ne va le remettre en cause", a-t-il ajouté. 

"Mais toutes les décisions unilatérales ne font pas avancer les choses", a martelé le député (apparenté LREM) de l'Essonne, se disant "partisan d'un Etat palestinien et de deux Etats, l'Etat d'Israël et l'Etat palestinien vivant côte-à-côte".

En froid avec l'administration Trump, le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé lundi à Bruxelles les 28 Etats membres de l'UE à reconnaître "rapidement" la Palestine comme un Etat indépendant.

Principe de réalité

Interrogé par Europe 1 quelques minutes après son intervention sur BFMTV, Manuel Valls a nuancé ses propos. "Il ne faut pas confondre l'idée défendue par la communauté internationale, dans le cadre d'un accord de paix, de Jérusalem capitale des deux États, avec la réalité d'aujourd'hui. De fait, Jérusalem est la capitale d'Israël avec l'ensemble des institutions de ce pays. L'autorité palestinienne est à Ramallah", a-t-il dit.