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4 septembre 2016 7 04 /09 /septembre /2016 21:53

L'Association des Tunisiens en France exprime sa solidarité eavec la communauté chinoise et sa solidarité avec la famille de la victime.

Le Bureau National de l'ATF

Manif

La communauté chinoise de Paris défile et réclame «la sécurité de tous»

Par LIBERATION, avec AFP — 4 septembre 2016 à 15:31 (mis à jour à 16:54)

Lors de la manifestation de la communauté asiatique à Paris, le 4 septembre. Photo François Guillot. AFP

La communauté chinoise de Paris défile et réclame «la sécurité de tous»

Plusieurs milliers de membres de la communauté chinoise étaient réunis dimanche à Paris pour réclamer «la sécurité pour tous» et dénoncer le «racisme anti-asiatique», après l’agression mortelle d’un des leurs, un père de famille de 49 ans, en banlieue parisienne. Quasiment tous vêtus d’un t-shirt blanc frappé du slogan «sécurité pour tous», les manifestants, regroupés Place de la République, brandissaient des drapeaux français, en scandant «sécurité, sécurité, sécurité».

A lire aussi, notre format «plein écran» Racisme : le blues des Chinois de Paris

Sur un grand écran était projetée une photo de la victime avec une tache de sang sur laquelle on pouvait lire : «Zhang Chaolin, mort pour rien. Qui sera le prochain ?». Parmi la foule, plusieurs élus comme Bruno Julliard, premier adjoint à la maire de Paris, Stéphane Troussel, le président PS du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, ou encore la présidente du conseil régional d’Ile-de-France Valérie Pécresse (Les Républicains).

Le collectif «Sécurité pour tous» avait déjà rassemblé plusieurs milliers de personnes en 2010 et 2011 dans le quartier parisien de Belleville pour protester contre la violence dont la communauté chinoise était la cible. La mobilisation, déclenchée par une agression lors d’un banquet de mariage, avait été marquée par des échauffourées.

La mort en août à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) d’un couturier de 49 ans, Zhang Chaolin, décédé après avoir été agressé par trois jeunes qui en avaient après le sac de son ami, a suscité un sursaut de mobilisation. «Sécurité pour tous» dénonce le climat de peur et d’insécurité qui règne à Aubervilliers et met en cause les «autorités» qui «ont préféré fermer les yeux sur cette délinquance grandissante» parce que les «Asiatiques constituent la cible principale de ces agresseurs».

Le collectif réclame notamment des effectifs policiers supplémentaires, des caméras de surveillance et la reconnaissance du racisme anti-asiatique.

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31 août 2016 3 31 /08 /août /2016 19:53

← De BDS à la CGT : Chronique d’une criminalisation par une politique de la peur

Leçons et conséquences d’un été révélateur : la construction progressive des conditions d’un pogrome

Publié le 31 août 2016 par bouamamas

Saïd Bouamama

L’été 2016 a été marqué par trois faits de nature différente : un ignoble attentat endeuille le pays le 14 juillet, une loi détruisant le code du travail massivement rejetée par la population et les travailleurs est votée le 21 juillet et un arrêté municipal interdisant l’accès à la plage pour les femmes portant un « burkini » est pris à Cannes, déclenchant en quelques jours une véritable épidémie d’arrêtés similaires dans d’autres villes. Les réactions sociales et les commentaires politiques et médiatiques qui ont suivis ces trois événements constituent un excellent analyseur de l’état de notre société, des contradictions qui la traversent et des intérêts qui s’y affrontent.

« Radicalisation rapide », stratégie de dissimulation et production d’une psychose collective

Dès le 16 juillet le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve évoque la thèse d’une « radicalisation rapide » du chauffeur meurtrier accompagnée d’une série de précisions angoissantes :

« Il n’était pas connu des services de renseignement car il ne s’était pas distingué, au cours des années passées, soit par des condamnations soit par son activité, par une adhésion à l’idéologie islamiste radicale […] Il semble qu’il se soit radicalisé très rapidement. En tous les cas, ce sont les premiers éléments qui apparaissent à travers les témoignages de son entourage […] des individus sensibles au message de Daesh s’engagent dans des actions extrêmement violentes sans nécessairement avoir participé aux combats, sans nécessairement avoir été entraînés […] La modalité de la commission de son crime odieux est elle-même nouvelle. » (1)

La thèse de la « radicalisation rapide » est lourde de conséquences. Elle accrédite l’idée que tous les musulmans sont susceptibles de se transformer rapidement et brusquement en terroriste. Le danger est désormais partout où sont présent des musulmans ou supposés tels. L’heure est donc à la méfiance à chaque fois que l’on croise un musulman réel ou supposé. Bien sûr, on ajoutera systématiquement « qu’il faut veiller à ne pas faire d’amalgame » soulignant ainsi la conscience des effets probables d’une telle thèse.

Le fait que le profil du tueur soit atypique (au regard de celui que nos médias dessinent depuis des années pour nous aider à repérer les « candidats au djihadisme ») renforce encore la production d’une psychose collective. On ne peut même plus reconnaître un musulman compatible avec la république à des faits simples comme « ne pas fréquenter une mosquée », « ne pas faire le Ramadan » ou « manger du porc ».

Pendant près de deux semaines, des « experts » se sont succédé sur nos plateaux pour nous convaincre d’un danger multiforme nécessitant une méfiance permanente vis-à-vis de certains de nos concitoyens. La perle pour les « spécialistes » revient une nouvelle fois à Mohamed Sifaoui présenté par BFM TV comme « journaliste spécialiste du terrorisme islamique », qui estime que la radicalisation peut-être « instantanée » :

« Elle peut s’accomplir [la radicalisation] le jour même de l’attentat; car il est dit par les idéologues islamistes que l’attentat kamikaze, l’attentat martyre fait pardonner l’ensemble des péchés. » (2)

Mais ce « spécialiste » ne se contente pas d’accélérer à l’extrême la rapidité de la radicalisation, il appelle dans la même émission ses confrères à ne pas chercher à comprendre le comportement du tueur à partir d’une « rationalité occidentale ».

Nous avons donc à faire à des individus qui ne fonctionnent pas ni ne raisonnent comme nous. Ils sont extérieurs à notre monde, non produits par lui et inexplicables rationnellement. C’est ainsi que se construit une psychose collective qui élimine une partie de la population du « Nous » social. Or à chaque fois qu’il y a des processus d’exclusion d’un « Nous » social, il y a autorisation au passage à l’acte. Les conditions de possibilité d’un pogrom se réunissent par ce type de processus.

Mais Mohamed Sifaoui ajoute un argument de taille : la stratégie de dissimulation. « La dissimulation est une technique que l’on apprend dans des manuels qui sont distribués par Daesh » développe-t-il dans la même émission. La thèse de la « préméditation dissimulée » s’ajoute immédiatement à celle de la « radicalisation rapide ».

Le procureur de la république de Paris, Louis Molins, déclare dans une conférence de presse le 21 juillet qu’« il apparaît que Mohamed Lahouaiej-Bouhlel a envisagé son projet criminel plusieurs mois avant son passage à l’acte ». (3) Il annonce également la mise en détention provisoire de cinq suspects soupçonnés de complicité. Sans attendre de précisions les média dominants s’emballent. Les téléspectateurs et les lecteurs des grands médias apprennent un nouveau mot arabe : « La Taqiya ». L’hebdomadaire Mariane titre « Taqiya : la dissimulation comme nouvelle arme de guerre » en expliquant en chapeau d’article :

« Certains terroristes l’utilisent comme stratégie pour passer sous les radars des renseignements, d’autres s’en servent comme un alibi pratique pour continuer de mener leur vie d’occidentalisés : dans tous les cas, la taqiya – l’art de la dissimulation – est prônée par l’Etat islamique pour ces « soldats de Dieu ». Enquête ». (4)

Du Figaro à Nice-Matin en passant par BFM ou RTL, ce nouveau mot angoissant entre dans le vocabulaire. Non seulement ils se radicalisent vite mais de surcroît ils se dissimulent pour ne pas être repérés. Décidément nous devons nous méfier de tous les musulmans ou supposés tels. Une dose supplémentaire de psychose est ainsi diffusée quelques jours après la première.

L’opposition de droite s’engouffre immédiatement dans la surenchère en ajoutant ainsi un troisième niveau de psychose. Le député Les Républicains Georges Fenech appelle à la création d’un « Guantanamo à la française ». L’ex-maire de Nice Christian Estrosi propose des « centres de rétentions préventifs pour les djihadistes présumés ». Sarkozy préfère lui le port du bracelet électronique pour tous ceux présentant un risque de radicalisation, mesure que l’on peut compléter par des assignations à résidence.

Bref, il n’est rien proposé d’autre que de considérer comme coupables des « suspects » avant même qu’ils n’aient commis le moindre délit. Une justice d’exception, tel est le fond commun vers lequel convergent toutes ces propositions.

Le « burkini » comme dissimulation du « djihadisme »

L’assassinat du prêtre Jacques Hamel dans l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray le 28 juillet achève de créer les conditions des dits « arrêtés anti-burkini ». L’arrêté municipal est pris deux jours après le drame mais un mois après le début de la saison. Pendant le mois de juillet la presse ne s’est faite le relais d’aucune difficulté sur les plages à propos des tenues vestimentaires. Une nouvelle fois une pratique sociale est désignée comme « problème » non pas par la population mais par une autorité politique. Le moment de l’arrêté indique son caractère opportuniste. Il s’agit simplement d’utiliser le contexte d’émotion intense lié aux deux drames de juillet pour faire avancer un agenda préétabli : imposer l’immigration et l’identité comme deux centralités de la présidentielle.

En reliant ces deux thèmes à la question du terrorisme la dimension problématique est posée. En faisant ce lien dans un contexte d’émotion publique intense, la nécessité d’une « urgence de l’action » est suggérée avec en implicite un appel à chaque citoyen à dénoncer les « fraudeurs ». C’est ainsi qu’un « problème » produit « par en haut » se transforme en problème « d’en bas » pour une partie de la population. L’épidémie de décrets qui suivent celui de Nice confirme le caractère sur-idéologisé du « problème ». Alors qu’en juillet aucune des trente villes qui prendront un décret n’a fait état d’un problème à propos du « burkini », voici que brusquement le problème apparaît partout.

L’ordonnance de référé du tribunal administratif du 13 août qui valide l’arrêté cannois (et ouvre à la prolifération de décrets similaires) est par son argumentaire significatif des enjeux. « Dans le contexte d’état d’urgence et des récents attentats islamistes survenus notamment à Nice il y a un mois, le port d’une tenue vestimentaire distinctive, autre que celle d’une tenue habituelle de bain, peut en effet être interprétée comme n’étant pas, dans ce contexte, qu’un simple signe de religiosité » (5) précise cette ordonnance.

Autrement dit, le « burkini » dissimule autre chose. Nous sommes de nouveau en présence de la thèse de la dissimulation que nous avons déjà rencontré à propos de l’attentat de Nice. Les femmes portant le burkini deviennent ainsi porteuses de toute autre chose : d’une négation des droits des femmes pour le mieux, du terrorisme pour le pire.

La prise de position immédiate de Manuel Valls légitime et renforce la « gravité » de la question et l’urgence d’adopter une posture de fermeté. « Ces arrêtés ne sont pas une dérive. C’est une mauvaise interprétation des choses. Ces arrêtés ont été pris au nom même de l’ordre public » (6) affirme notre premier ministre. Dans une interview au Journal La Provence il précise sa pensée :

« Le burkini n’est pas une nouvelle gamme de maillots de bain, une mode. C’est la traduction d’un projet politique, de contre-société, fondé notamment sur l’asservissement de la femme. […]Certains cherchent à présenter celles qui le portent comme des victimes, comme si nous mettions en cause une liberté … Mais ce n’est pas une liberté que d’asservir la femme. […] Face aux provocations, la République doit se défendre. […] Je soutiens donc ceux qui ont pris des arrêtés, s’ils sont motivés par la volonté d’encourager le vivre ensemble, sans arrière-pensée politique » (7).

Rarement la caricature et l’illogisme n’aura autant caractérisé le discours politique : c’est pour libérer la femme qu’il faut lui refuser un droit ; c’est pour le « vivre ensemble » qu’il faut exclure. Rarement également le caractère de « gravité » supposé de la situation n’aura été autant mise en avant : contre-société ; ordre public ; asservissement de la femme ; provocation ; nécessité de se défendre.

La conséquence était prévisible : à Nice et à Cannes des femmes se font verbaliser et humilier par des policiers municipaux simplement parce qu’elles portent un voile. Il ne s’agit pas de dérives mais d’une conséquence logique. On ne peut pas produire une police des habits basée sur le caractère de « dangerosité » supposée de certains vêtements et sur la thèse de la dissimulation et ne pas avoir en conséquence une chasse à ce qui est caché, masqué, dissimulé. La chose n’est pas nouvelle. Rappelons-nous lors de la loi sur le foulard de 2004 les débats ubuesques pour savoir si le « bandana » n’était pas un voile dissimulé.

Comme 2004 pour la loi sur le foulard, le nombre de burkini sur les plages françaises a été inversement proportionnel au nombre d’émissions, de prises de position et d’appel à la fermeté dans le discours politique et médiatique. Chaque citoyenne et chaque citoyen est appelé à avoir une opinion, alors même que la plupart d’entre eux n’ont jamais eu l’occasion de croiser une femme portant cette combinaison. Elles et ils découvrent cette tenue de bain à partir d’une question préalable : que dissimule-t-elle ?

La conséquence qui en découle une survisibilité du burkini. Alors qu’il était perçu par le citoyen quelconque comme une « tenue » de bain auparavant, il est désormais perçu comme problème. Alors qu’il était appréhendé comme relevant du choix individuel, il devient désormais une question publique et politique. Alors qu’on pouvait ne même pas le remarquer, il saute désormais aux yeux avec tout le background des débats et prises de position alarmantes entendus dans les médias.

Comme en 2004 à propos du port du foulard, une pratique aux motivations plurielles et aux significations diverses est ramenée à une causalité et à une signification unique et homogène à connotation problématique. Cela a un nom scientifique et un nom populaire. Il s’agit sur le plan théorique de la même démarche essentialiste que celle qui est massivement diffusée dans les discours politiques et médiatiques dominants depuis la décennie 1990.

Il s’agit plus simplement de la stigmatisation des musulmans réels et supposés diffusée largement par une multitude d’islamalgames : islam incompatible avec le féminisme, avec la laïcité, avec la république, etc. Même pour les femmes invoquant leur croyance religieuse pour porter cette tenue de bain les explications dominantes inversent la réalité. Alors que cette tenue est un signe d’une volonté de présence dans l’espace public, il est interprété comme « communautarisme ». Alors qu’elle est un indicateur d’une « intégration à la plage », elle est présentée comme « menace pour l’ordre public ».

Les débats de cet été qu’ont dû une nouvelle fois subir nos concitoyens musulmans ou supposés tels ont été marqués par trois postures qui sont révélatrices d’une société malade qui refuse de regarder sa maladie en face pour pouvoir la soigner. La première bien que minoritaire est de plus en plus fréquente : l’islamophobie décomplexée. L’irremplaçable Nadine Morano déclare ainsi le 12 août à Europe 1 que «les islamistes, tels que cette femme voilée intégralement sur le territoire national, sont comparables avec les nazis ». (8)

La seconde est celle de l’instrumentalisation en préparation des présidentielles. D’ores et déjà le burkini estival est relié à la question de « l’identité nationale » en danger qu’il faudrait protéger des « ennemis de l’intérieur » qui de surcroît sont devenus maître dans l’art de se dissimuler. Dès à présent le lien est fait avec les questions de sécurité et de terrorisme nécessitant un Etat d’urgence quasi-permanent et des « Guantanamo » à la française.

La troisième posture est celle de l’appel à la soumission et au renoncement aux droits. L’utilisateur du terme « sauvageon » pour désigner les jeunes des quartiers populaires, Jean Pierre Chevènement est sorti du placard. L’ancien ministre pressenti par Valls pour diriger la future « Fondation pour l’Islam de France » conseille au musulman « la discrétion » dans l’espace public. L’injonction à l’invisibilité pour une catégorie de citoyens a toujours été synonyme de domination. La lutte contre une oppression a toujours comportée des stratégies de visibilisation que ce soit pour le mouvement ouvrier, les luttes de libération nationale, le combat féministe ou encore les luttes des gays et lesbiennes.

Ces trois postures soulignent le danger de la séquence historique actuelle en France. Ce qui s’est passé cet été n’est rien d’autre que l’effritement de digues idéologiques et politiques à la fascisation. Si l’arrêt du conseil d’Etat invalidant les arrêtés est une bonne nouvelle, il n’est pas le remède à la maladie de la société française que révèlent les symptômes de cet été. D’ores et déjà les appels à une modification de la loi se multiplient et font partie des promesses de campagne des présidentielles.

La réunion progressive des conditions d’un pogrome

Plusieurs faits insignifiants en eux-mêmes mais significatifs pris ensemble ont également caractérisé l’été français. Ils marquent un seuil qualitatif nouveau dans la libération de la parole explicitement raciste. Un reportage de Louise Couvelaire à Nice dans Le Monde du 23 juillet en donne des exemples édifiants :

« Sandra, médecin et niçoise d’adoption depuis six ans, a la voix qui tremble et les mots qui se bousculent : « Ce qui est en train d’arriver, là, maintenant, après l’attentat, est d’une violence inédite» , se désole-t-elle.

« La montée de la haine envers les musulmans est terrifiante. » Pour la première fois, elle entend des « horreurs », notamment de l’une de ses meilleures amies : « Si j’en croise une avec un foulard, je la plombe, qu’elle rentre chez elle. » […] « Ce tragique événement a complètement libéré la parole des Niçois qui se disent de souche» , analyse Teresa Maffeis, de l’Association pour la démocratie à Nice (ADN), militante des causes humanitaires (Roms, réfugiés…). « Je suis très inquiète. »

Chauffeur de poids lourd depuis quatorze ans dans Nice et sa région, Karim attend que son agence d’intérim le rappelle. « Un Arabe au volant d’un camion, ça fait peur à tout le monde maintenant », souffle-t-il, en listant les insultes : « Sale connard », « Il faut tous les éradiquer », « Retourne chez toi »… « Les Arabes tout court, ils n’en veulent pas», renchérit Malik, 41 ans. « Il faut voir les regards noirs qu’on nous lance et les parents qui prennent leurs enfants par la main dès qu’ils nous voient. » (9)

La participation active de citoyens à la dénonciation de femmes portant le burkini, les appels téléphoniques à la police pour signaler leur présence sur une plage ou l’applaudissement des policiers lors des verbalisations sont des attitudes qui se sont multipliées au fur et à mesure du délire politique et médiatique de cet été. Elles nous renseignent sur l’enracinement de l’islamophobie dans une partie de la population française. Plus de vingt ans de discours médiatiques et politiques posant l’Islam comme problème pour la société française révèle aujourd’hui leurs effets. Deux décennies d’instrumentalisation politique donnent aujourd’hui des fruits amers et acides.

Ce qui s’est passé à Cisco n’est que ce qui s’annonce ailleurs et à une plus grande échelle si nous ne réagissons pas collectivement pour stopper la logique dominante actuelle. Une rixe entre des « maghrébins » et des « riverains » pour reprendre les termes de la presse, se transforme dès le lendemain en manifestation de plus de cinq cents personnes scandant des slogans significatifs comme « aux armes », « on est chez nous », etc.

Le même jour, le 14 août, un élu de la république, Charles-Antoine Casanova, maire de la commune de Guardale écrit sur sa page Facebook : «En tant qu’élu, je demande à mon collègue, le maire de Sisco, dans un premier temps, de prendre toutes les mesures nécessaires afin d’exclure définitivement de sa commune tous les maghrébins et leurs familles, qu’ils soient impliqués ou non dans ces incidents».

Précisant sa pensée sur le site d’extrême-droite Breizh-info, il complète : « Ce gouvernement ne nous protège pas, alors nous sommes obligés de nous protéger nous-mêmes et de nous défendre contre toute attaque d’où qu’elle vienne.» (19)

Quelles ont donc été les réactions de riposte à ces symptômes de l’enracinement de l’islamophobie dans une partie de la population française. Nous en distinguons trois : la condamnation compréhensive ; la thèse du racisme historique de la population française et la thèse de l’instrumentalisation.

La première a été largement dominante. Elle consiste à faire précéder (ou à faire suivre) la condamnation des actes islamophobes par une longue diatribe visant à condamner le « burkini », le « communautarisme », « l’islamisme », etc., selon les différentes déclarations. Ce type de déclaration pose de fait un lien entre les actes islamophobes condamnés et les objets de la démarcation. Ce faisant il accorde une écoute compréhensive et une légitimité implicite aux faits dénoncés qui enlève toute efficace à la condamnation qui suit ou qui précède. Pas plus que l’attitude des juifs n’a été la cause de l’antisémitisme dans la décennie 30, l’attitude des musulmans aujourd’hui n’est la cause de l’islamophobie.

La seconde réaction consiste en une vision essentialiste de l’islamophobie française. Le peuple de France serait congénitalement islamophobe et cela se révélerait dans des moments de difficultés sociales ou de crises sociales et économiques. Outre qu’elle ne peut produire que des postures d’impuissance politique cette thèse nie le caractère politiquement produit de l’islamophobie contemporaine. C’est par en haut que l’islamophobie contemporaine s’est développée en France à coup de débats et de lois successives désignant les musulmans ou les supposés tels comme problème et comme danger. L’hystérisation du débat est le fait des médias et d’une partie conséquente de la classe politique et non d’une brusque et soudaine épidémie d’islamophobie.

Cette seconde réaction comporte néanmoins un élément de vérité. Il existe dans la société française un héritage culturel islamophobe hérité de l’histoire coloniale française et qui n’a jamais été déconstruit et combattu sérieusement. Celui-ci n’est d’ailleurs qu’un segment d’un racisme colonial plus vaste construit en même temps que la pensée républicaine dominante. C’est ce qui explique la possibilité d’un « racisme républicain ». Cet élément de vérité est justement nié par la troisième réaction qui a marquée l’été français. Tout ne serait affaire que d’instrumentalisation pour masquer d’autres questions sociales telles que le vote de la loi El Khomri.

En fait le deux dernières thèses sont indissociables et ne peuvent être séparées. C’est parce qu’il existe un terreau hérité de l’histoire que des hommes et des femmes politiques font le choix d’une stratégie de diversion et d’instrumentalisation. A l’inverse l’instrumentalisation renforce systématiquement le terreau existant conduisant à la réunion progressive des conditions d’un futur pogrome. Ni simple racisme préexistant, ni résultat de la seule instrumentalisation, l’islamophobie contemporaine est le résultat de la logique infernale constituée par la juxtaposition historique de ces deux réalités. Le caractère infernal de la logique est encore renforcé par le contexte mondial des guerres pour le pétrole et de la théorie du « choc des civilisations » qui les légitime.

C’est aujourd’hui qu’il faut réagir pour détruire cette logique dominante. Cela passe par une véritable prise en compte de la lutte contre l’islamophobie dans les agendas politiques et militants. Sans une telle mobilisation nous assisterons impuissant à une fascisation de notre société et à la réunion progressive des conditions d’un pogrome à l’ombre desquels le projet ultralibéral pourra se déployer avec de moins en moins de contestation. Une telle logique ne disparaît pas seule ou par la « discrétion ». Elle ne s’arrête que par le rapport des forces.

Notes:

  1. Bernard Cazeneuve, déclaration du 16 juillet à 14 h 30, http://www.lejdd.fr/Societe/Attentat-de-Nice-l-enquete-se-poursuit-debut-des-trois-jours-de-deuil-national-797335, consulté le 29 août 2016 à 15 h 30.
  2. Mohamed Sifaoui, émission spéciale sur l’attaque de Nice du 16 juillet 2016 présentée par Pauline Revenaz et François Gapihan, http://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/attentat-a-nice-c-est-la-premiere-fois-qu-un-tel-profil-s-exprime-en-france-mohamed-sifaoui-843709.html, consulté le 29 août 2016 à 16 h 30.
  3. Conférence de presse de Louis Molins du 21 juillet 2016, http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/attentat-a-nice-ce-qu-il-faut-retenir-de-la-conference-de-presse-de-francois-molins-du-21-juillet-sur-les-avancees-de-l-enquete-7784179987, consulté le 29 août à 18 h30.
  4. Vladimir de Gmeline, Taqiya : la dissimulation comme nouvelle arme de guerre, http://www.marianne.net/taqiya-dissimulation-nouvel-art-guerre-100244631.html, consulté le 29 août à 19 h 00.
  5. Interdiction des burkinis : la justice conforte l’arrêté de la mairie de Canne, Le Monde du 13 août, http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/08/13/le-tribunal-administratif-valide-l-arrete-municipal-bannissant-le-burkini-a-cannes_4982397_3224.html, consulté le 30 août 2016 à 8 h 00..
  6. « Burkini » : Manuel Valls désavoue Najat Vallaud- Belkacem, http://www.lemonde.fr/religions/article/2016/08/25/burkini-manuel-valls-desavoue-najat-vallaud-belkacem_4987686_1653130.html, consulté le 30 août 2016 à 8 h 45
  7. Interview de Manuel Valls à La Provence, http://www.laprovence.com/article/politique/4078328/valls-sur-le-burkini-une-vision-archaique-de-la-place-de-la-femme-dans-lespace-public.html, consulté le 30 aout à 9 h 15.
  8. Interview de Nadine Morano du 12 août, http://www.tsa-algerie.com/20160812/video-france-ancienne-ministre-compare-femmes-voilees-aux-nazis/, consulté le 30 août à 9 h 45.
  1. Louise Couvelaire, A Nice, des tensions accrues après l’attentat, http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/07/23/a-nice-l-attentat-a-accru-les-tensions_4973862_3224.html, consulté le 30 août 2016 à 10 h 30.
  2. Interview de Charles-Antoine Casanova à Breizh-info, http://www.breizh-info.com/2016/08/25/48376/sisco-charles-antoine-casanova-maire-de-guargale-sexplique-propos-polemiques-interview, consulté le 30 août 2016 à 11 h 15.
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29 août 2016 1 29 /08 /août /2016 12:16

Laurent "choqué" par "l'overdose médiatique" autour de la candidature de Sarkozy

Politique

Primaire à droite : la candidature de Sarkozy accueillie avec prudence

AFP, publié le mardi 23 août 2016 à 10h46

PCF: Laurent "choqué" par "l'overdose médiatique" autour de la candidature de Sarkozy

Le secrétaire national du Parti communiste (PCF) Pierre Laurent s'est dit mardi choqué par "l'overdose médiatique" autour de l'annonce de la candidature de Nicolas Sarkozy, dont les propositions sont "très graves".

"Ce qui me choque depuis hier, c'est l'overdose médiatique à laquelle on assiste. Il n'y a aucune surprise dans son annonce, ça fait deux ans que l'on sait qu'il va être candidat à l'élection présidentielle", a réagi M. Laurent sur iTELE.

"On parle assez peu de ses propositions qui en grande partie sont très graves", a poursuivi le sénateur de Paris. "Nicolas Sarkozy propose visiblement dans son livre de multiplier par deux le CICE (crédit d'impôt compétitivité emploi). On a déjà donné 40 mds aux entreprises sans aucun résultat et Nicolas Sarkozy propose d'en donner 34 mds de plus. Pourquoi ? Pour rien en matière d'emploi".

L'ancien président "propose de supprimer l'ISF. Il y a les producteurs de lait qui sont en lutte en ce moment contre Lactalis. Le PDG de Lactalis fait partie du hit parade des fortunes françaises. Et bien Nicolas Sarkozy propose que cet homme-là ne paie plus d'impôt sur la fortune, alors que les producteurs de lait demandent qu'on paie leur travail à juste prix", a dénoncé M. Laurent.

La suspension, prônée par M. Sarkozy, du regroupement familial en attendant la signature d'un "nouveau Schengen", "c'est une mesure qui est contraire au droit international. Le regroupement familial, la possibilité pour les enfants de vivre avec leurs parents, c'est un droit reconnu par le droit international. C'est donc une mesure totalement régressive", a-t-il jugé.

Donc M. Sarkozy n'a pas changé ? "Il s'est plutôt aggravé, il a visiblement rechargé ses batteries mais pas au service de bons objectifs".

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29 août 2016 1 29 /08 /août /2016 12:11

Aux musulmans, Chevènement conseille la "discrétion" dans une "période difficile"

Jean-Pierre Chevènement à la sortie de l'Elysée le 9 janvier 2015 à Paris

©AFP, AFP

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Fondation pour l'islam : Chevènement est-il l'homme de la situation ?

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Jean-Pierre Chevènement : «La laïcité n'est pas tournée contre la religion»

AFP, publié le lundi 15 août 2016 à 11h54

Islam: Jean-Pierre Chevènement conseille aux musulmans la "discrétion" dans l'espace public en "cette période difficile"

Pressenti pour prendre la tête de la Fondation pour l'islam de France, Jean-Pierre Chevènement estime que les musulmans "doivent pouvoir pratiquer leur culte en toute liberté" mais conseille la "discrétion" dans l'espace public "dans cette période difficile".

"Les musulmans, comme tous les citoyens français, doivent pouvoir pratiquer leur culte en toute liberté. Mais il faut aussi qu'ils comprennent que, dans l'espace public où se définit l'intérêt général, tous les citoyens doivent faire l'effort de recourir à la +raison naturelle+", explique l'ancien ministre de l'Intérieur dans une interview parue dans Le Parisien lundi.

"Le conseil que je donne dans cette période difficile - comme le recteur de la mosquée de Bordeaux - est celui de discrétion", poursuit-il, alors que les polémiques se succèdent autour du port du voile et désormais du burkini.

Début août, François Hollande avait évoqué son nom de façon informelle pour prendre la tête de la nouvelle Fondation pour l'islam de France, que l'exécutif veut remettre sur les rails.

Relancer la fondation est "une bonne réponse à la poussée du terrorisme", estime M. Chevènement, répétant son intention de ne pas "se "dérober" à cette mission. Début août, il avait annoncé à l'AFP qu'il se prononcerait officiellement à la rentrée.

Le président Hollande avait souligné la nécessité pour cette fondation, créée en 2005 mais paralysée par des dissensions internes, d'exercer un contrôle notamment sur le financement de la construction des lieux de culte musulmans.

M. Chevènement a indiqué poser comme "condition" à son acceptation "que les financements étrangers soient prohibés afin que tout se passe dans la plus grande transparence et que l'islam de France dépende d'un argent collecté en France."

"Il me semble que l'islam de France, y compris dans sa version théologique où je n'ai pas à intervenir, doit pouvoir se développer avec des fonds français ou, en tout cas, qu'un mécanisme de transparence soit institué en l'absence de tout +fléchage+ de la part des donateurs", explique-t-il, alors que certains ont critiqué la possible nomination d'un non-musulman à la tête de la fondation.

C'est l'association cultuelle qui "sera adossée" à la fondation qui seule aura la responsabilité de "sélectionner les projets", insiste-t-il.

Concernant une éventuelle modification de la loi de 1905 qui interdit les subventions, M. Chevènement souligne que "le Premier ministre n'a fait que l'évoquer et le président de la République a rejeté toute modification."

"D'autre part, mon acceptation de principe ne signifie en aucune manière que je renonce à ma liberté d'expression en tant qu'homme politique au long cours", précise l'ex-candidat à la présidentielle.

Tahar Ben Jelloun parmi les membres de la future Fondation pour l'islam

L'écrivain Tahar Ben Jelloun, le 9 janvier 2008 à Paris, à l'enregistrement de l'émission littéraire "Vol de Nuit"

©AFP, AFP

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AFP, publié le lundi 29 août 2016 à 11h48

Islam: quatre personnalités, dont l'écrivain Tahar Ben Jelloun, entoureront Jean-Pierre Chevènement à la tête de la future Fondation pour l'islam

L'écrivain Tahar Ben Jelloun, l'islamologue Ghaleb Bencheikh, le recteur de la mosquée de Lyon Kamel Kabtane et l'entrepreneure Najoua Arduini-Elatfani seront au conseil d'administration de la Fondation pour l'islam de France, qui sera présidée par Jean-Pierre Chevènement, a indiqué lundi le ministère de l'Intérieur.

Cette fondation doit permettre de lever des financements pour des projets en matière profane (cultures islamiques, éducation, recherche, formation civique...), a-t-on confirmé place Beauvau, où le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a ouvert lundi matin une "journée de consultations sur l'islam de France".

Laïcité oblige, le volet religieux de la recherche de financements (formation théologique des imams, construction de mosquées...) sera entre les mains d'une association cultuelle (loi de 1905) administrée par des représentants musulmans, et dans laquelle l'Etat ne sera pas partie prenante.

Ni la fondation laïque ni l'association cultuelle qui lui sera adossée ne seront autorisées à recevoir des financements étrangers, a-t-on confirmé place Beauvau.

Un groupe de travail doit être mis en place prochainement pour déterminer les statuts et la composition de l'association cultuelle, selon l'Intérieur. Ce groupe aura aussi à engager une négociation avec la filière halal pour établir une "contribution volontaire" sur ce marché alimentaire juteux, dont les représentants musulmans espèrent faire une source de financement durable.

Contrairement à la Fondation des oeuvres de l'islam de France, mort-née en 2005 en raison de dissensions internes, la future Fondation pour l'islam de France, qui doit être officiellement créée par décret à l'automne, n'aura qu'un objet profane. L'ancien ministre de l'Intérieur Jean-Pierre Chevènement, 77 ans, en prendra la présidence.

Quatre autres "personnalités qualifiées", toutes de confession ou culture musulmane, siègeront à ses côtés au conseil d'administration de la fondation: l'écrivain Tahar Ben Jelloun en qualité de personnalité culturelle, un islamologue réformateur en la personne de Ghaleb Bencheikh, un gestionnaire de terrain reconnu, le recteur de la grande mosquée de Lyon Kamel Kabtane, et la cadre supérieure d'entreprise Najoua Arduini-Elatfani.

Le CA de la fondation comprendra en outre le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Anouar Kbibech - membre de droit - trois représentants de ministères (Intérieur, Education, Culture) et deux membres désignés par le "comité des donateurs" de cette structure.

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31 juillet 2016 7 31 /07 /juillet /2016 21:44

La loi CNTE en arabe

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22 juillet 2016 5 22 /07 /juillet /2016 16:35

http://www.assabah.com.tn/article/رغم-امتناع-المجتمع-المدني-ورفض-المعارضة-نواب-الشعب-أعضاء-في-مجلس-التونسيين-بالخارج

رغم امتناع المجتمع المدني ورفض المعارضة: نواب الشعب أعضاء في مجلس التونسيين بالخارج

رغم اعتراض السواد الأعظم من ممثلي جمعيات التونسيين بالخارج الذين تم استقبالهم مؤخرا تحت قبة البرلمان على أن يكون نواب الشعب أعضاء في المجلس الوطني للتونسيين المقيمين بالخارج، ورغم المخاوف التي أبداها هؤلاء من إمكانية تسييس مجلسهم وإخضاعه للتجاذبات الحزبية في صورة إقحام النواب فيه، فقد صادقت الجلسة العامة لمجلس نواب الشعب ظهر أمس بقصر باردو على نفس التركيبةالمغضوب عليها.. تركيبة لم يرفضها المجتمع المدني فحسب بل رفضها عشرة نواب واحتفظ 38 آخرين بأصواتهم وجلهم من الجبهة الشعبية والتيار الديمقراطي والاتحاد الوطني الحر.

محاولات رئيس كتلة الجبهة الشعبية النائب أحمد الصديق الاستجابة لمطلب ممثلي المجتمع المدني بالخارج تحصين مجلسهم من الساسة باءت بالفشل، إذ نسفت الأغلبية البرلمانية وخاصة نواب النهضة التعديل الذي اقترحه الصديق بمعية النواب عن نفس كتلته زياد لخضر وأيمن العلوي ومنجي الرحوي ومراد حمايدي والقاضي بحذف تمثيلية نواب الشعب.

ولاحظ الصديق أن طبيعة العضوية في مجلس التونسيين بالخارج تبين أنه ليست له صبغة تمثيلية بالمعنى السياسي والحزبي بل له صبغة تعنى بالمصالح وجهات الاختصاص وخصوصيات التونسيين بالخارج اي أنها على حد تفسيره تمثيلية تتعلق بمشاغل التونسيين بالخارج أما نائب الشعب فينتخب على أساس برنامج سياسي حزبي وعملية اقحامه وهو يمثل حزبه وبرامجه في مجلس استشاري قطاعي يعتبر ضربا في العمق لحيادية هذا المجلس ولاختصاصه القطاعي وسيؤدي الى انغماسه في المصالح الحزبية، وفي المقابل بين النائب عن حركة النهضة ناجي الجمل أن من يدافعون عن التونسيين بالخارج داخل مجلس نواب الشعب هم اعضاء المجلس عن التونسيين بالخارج لأنهم الأكثر اطلاعا على مشاغل الجالية وهم ادرى بما تريد.

وعلى نفس الايقاع عبر النواب عن الاتحاد الوطني الحر طارق الفتيتي والأمين كحلول وألفة الجويني وكمال الهراغي ونور الدين المرابطي ودرة اليعقوبي عن رغبتهم في حذف عضوية النواب من مجلس التونسيين بالخارج لأن الجلسة العامة تتكون من اعضاء منظمات نقابية وجمعيات وشخصيات وبالتالي فهؤلاء الأشخاص غير متحزبين وطالبوا بالنأي بالمؤسسة الجديدة التي انتظرها التونسيون بالخارج طويلا عن التجاذبات السياسية وفسروا أنه بالإمكان أن تقع دعوة النواب من قبل رئيس المجلس لحضور عدد من الاجتماعات وأكدوا ان وجود النواب هو سطو على مجلس استشاريوفي المقابل بينت دليلة الببة النائبة عن النهضة أن وجود النواب في المجلس هدفه ربط الصلة أكثر مع التونسيين بالخارج.

وحتى المقترح الذي قدمه النواب نعمان العش وغازي الشواشي وسامية عبو ورضا الدلاعي وسالم لبيض والمتمثل في امكانية الابقاء على عضوية نواب الشعب الذين تم انتخابهم على مستوى الدوائر الانتخابية بالخارج شريطة ألا يكون لهم الحق في التصويت، فقد تم إسقاطه واعترضت لطيفة الحباشي النائبة عن النهضة عليه مفسرة أن وجود نائب الشعب في هيكل استشاري لا يتعارض مع دوره التشريعي فالهيكل مستقل وله شخصيته القانونية وقالت ان مستقبل تونس ليس مستقبل تضاد وتنافر ولا داعي للخوف من الادارة والنواب لأن الجميع يجب ان يتعاونوا من اجل حل مشاكل أبناء تونس بالخارج وبين النائب عن نفس الكتلة ماهر مذيوب أن حذف تمثيلية النواب من مجلس التونسيين بالخارجسيتسبب في تحفظ عن تمثيلية النواب في بقية المجالس والهيئات واللجان أما النائب عن نداء التونسيين بالخارج رياض جعيدان فأكد على ضرورةأن يتكرب مجلس التونسيين بالخارج من اعضاء منتخبين لا معينين.

وعارضه النائب عن كتلة الحرة حسونة الناصفي مفسرا أن تنظيم هذه الانتخابات سيتطلب ميزانية ضخمة، وطمأن الناصفي أنه لا خوف على المجلس من التحزب لكنه نبه في المقابل الى أن الأحزاب السياسية التونسية عندما تنشط في الخارج فهي تفعل ذلك عن طريق الجمعيات وهذه الجمعيات هي التي ستكون ممثلة في مجلس التونسيين بالخارج.

وصادقت الجلسة العامة لمجلس نواب الشعب على مشروع القانون المتعلق بإحداث مجلس وطني للتونسيين المقيمين بالخارج وبضبط مشمولاته وتركيبته وطرق تسييره برمته وذلك بعد المصادقة عليه فصلا فصلا، بموافقة 117 نائبا واحتفاظ خمسة عشر ودون اعتراض وصادقت الجلسة على إضافة فصل جديد اقترحه النائب عن حركة النهضة رمزي بن فرج وينص على وجوبية التناصف، تناصف فسر أنه ليس في المجلس برمته بل عندما يتعلق الأمر بالأعضاء الذين يمثلون الجمعيات والأعضاء الخبراء وفي مكتب المجلس.

سعيدة بوهلال

تركيبة مجلس التونسيين بالخارج

يتركب المجلس الوطني للتونسيين المقيمين بالخارج طبقا للفصول التي صادقت عليها الجلسة العامة لمجلس نواب الشعب أمس بعد إدخال بعض التعديلات، من رئاسة المجلس ومكتب المجلس والجلسة العامة وإدارة المجلس: الرئيس سيكون الناطق باسم المجلس وسيترأس الجلسة العامة وسيشرف على حسن سير هياكل المجلس وإدارته، أما المكتب فيتركب من رئيس المجلس رئيسا ومن نائبين للرئيس عضوين، ومن عضوين يقع انتخابهما من الجلسة العامة.

أما الجلسة العامة، التي أثارت تركيبتها جدلا ساخنا، وطبقا للفصل الذي صادقت عليه الجلسة العامة بعد رفض جميع مقترحات التعديل المقدمة من نواب الجبهة الشعبية والتيار الديمقراطي وحركة الشعب والاتحاد الوطني الحر وآفاق تونس، فتتكون من الأعضاء الآتي ذكرهم:

ـ أعضاء مجلس نواب الشعب الذين تم انتخابهم على مستوى الدوائر الانتخابية بالخارج.

ـ عضو واحد عن المنظمة النقابية للعمال الأكثر تمثيلا.

ـ عضو واحد عن المنظمة النقابية لأصحاب العمل الأكثر تمثيلا.

ـ عضو واحد عن المنظمة النقابية للفلاحين الأكثر تمثيلا.

ـ ثمانية عشر عضوا عن الجمعيات والمجالس المنتخبة الناشطة في مجال التونسيين بالخارج والمقيمة بالخارج.

ـ عضوان عن الجمعيات الوطنية الناشطة في مجال الهجرة.

ـ ثمانية من الكفاءات التونسية المقيمة بالخارج في اختصاصات متنوعة.

ويمكن لرئيس المجلس أن يدعو عند الحاجة كل شخص يرى فائدة في حضوره أشغال المجلس وكذلك كلهيئة أو منظمة أو جمعية معنية. ويتم تعيين أعضاء الجلسة العامة من غير المعينين بالصفة لمدة خمس سنوات غير قابلة للتجديد بقرار من الوزير المكلف بشؤون التونسيين المقيمين بالخارج وباقتراح من الهياكل والمنظمات المعنية وبقرار من الوزير نفسه بالنسبة إلى الخبراء من الكفاءات التونسية المقيمة بالخارج مع مراعاة تنوع الاختصاصات. أما ممثلي الجمعيات فيتم اختيارهم طبقا لمقاييس يقع ضبطها بأمر حكومي مع مراعاة التوزيع الديمغرافي وتنفيل الجمعيات حسب التوزيع الجغرافي. وصادقت الجلسة العامة لمجلس نواب الشعب على أن تتولى لجنة خاصة تحدث بأمر حكومي، فرز الترشحات والإعلان عن قائمة الجمعيات المقبولة وإجراء عملية القرعة لاختيار ممثلي الجمعيات أعضاء في المجلس.

مجلس التونسيين بالخارج سيكون استشاريا مقره في تونس العاصمة وسيتمتع بالشخصية القانونية والاستقلالية الادارية والمالية وتلحق ميزانيته ترتيبيا بالميزانية العامة للدولة وتكون تابع لميزانية الوزارة المكلفة بشؤون التونسيين بالخارج.

مهام المجلس

وصادق نواب الشعب على أن يتولى المجلس ابداء الرأي في السياسة الوطنية في مجال العناية بالتونسيين بالخارج وسبل الاستفادة من خبراتهم وكفاءاتهم واقتراح التدابير التشريعية والترتيبية التي تساهم في تعزيز مساهمة التونسيين المقيمين بالخارج في التنمية الوطنية الشاملة واقتراح الآليات الكفيلة بتعزيز روابط الجالية بالوطن.

ويستشار المجلس وجوبا في كل من مشاريع النصوص التشريعية والترتيبية ومشاريع الاتفاقيات والمعاهدات الدولية المتعلقة بالتونسيين المقيمين بالخارج المراد إبرامها ويبدي رأيه في اجل شهر من تاريخ توصله بمشروع النص المعروض. ويتولى اعداد تقرير سنوي حول نشاطه وعرضه على رئيس الجمهورية ورئيس الحكومة ورئيس مجلس نواب الشعب في اجل أقصاه الثلاثية الأولى من السنة الموالية لسنة التقرير وينشر بالموقع الالكتروني الخاص به. وصادق النواب بمنتهى السلاسة ودون ادخال تعديلات جوهرية على جل الفصول المتصلة بطرق تسيير مجلس التونسيين بالخارج. وصفق العديد منهم بحرارة عند الاعلان عن نتيجة التصويت على مشروع القانون برمته فرحا بهذا المولود الجديد.

بوهلال

كلمات دليلية:

تونس

2016

نواب

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20 juillet 2016 3 20 /07 /juillet /2016 18:20

veuillez TROUVER CI-JOINT LE TEXTE DE LA LOI QUI A ETE VOTEE PAR L'ARP CET APRES MIDI DANS LE LIEN CI-JOINT

http://majles.marsad.tn/2014/lois/55d3addf12bdaa20aa5b44fc/texte?version=2

Envoyé depuis Yahoo Mail pour Android

Le mar. j juil. PM à 20:35, Mohmed-Lakhdar ELLALA

<ellala1@orange.fr> a écrit :

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20 juillet 2016 3 20 /07 /juillet /2016 16:48

DERNIÈRES NEWS

ARP : Adoption du projet de loi portant création d'un conseil national pour les Tunisiens résidents à l'étranger

publié le 20/07/2016 13:39

Le projet de loi N°51/2015 portant création d'un conseil national pour les Tunisiens résidents à l'étranger (TRE) impulsé par la commission de l’administration et des forces armées (commission permanente chargée de l’étude et la validation de ce projet de loi) a été approuvé à l’ARP ce mercredi 20 juillet 2016. Le vote a compté 110 voix pour, 15 abstentions et 0 contre.

L’élue Al Horra (France 1), Khawla Ben Aicha a félicité l’ensemble des Tunisiens résidents à l’étranger et a déclaré sur sa page officielle: « Chose promise, chose due…Un acquis pour les TRE mais nous ne nous arrêterons pas là. Nous continuerons à réclamer et défendre notre droit à une représentation indépendante et qui nous est dédiée au sein du gouvernement ».

Le projet de loi adopté fixe le mode de fonctionnement, la composition et les attributions de ce conseil national pour une meilleure représentativité des Tunisiens de la 3ème et 4èmegénération résidents à l’étranger et qui sont confrontés à un ensemble de problèmes.

A l’ARP, Khawla Ben Aicha rappelle et insiste sur le fait que les TRE ne doivent pas être considérés comme des citoyens de seconde zone, ni comme des Tunisiens « saisonniers ». Elle déclare : « Les TRE ont les mêmes droits et obligations que les Tunisiens autochtones, ce sont les ambassadeurs de leur pays d’origine dans leur pays de résidence, le vote de ce projet de loi est une première étape franchie mais l’objectif ultime est la création d’une instance nationale officielle en charge des TRE. La création de cette instance a été promise par les premier et deuxième gouvernements en Tunisie après la révolution mais la promesse est encore lettre morte ».

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20 juillet 2016 3 20 /07 /juillet /2016 16:46

Webmanger Center :http://www.webmanagercenter.com/actualite/societe/2016/07/20/170402/societe-des-deputes-au-sein-du-conseil-national-des-tunisiens-a-l-etranger-c-est-constitutionnel

Le projet de loi portant création d'un Conseil national des Tunisiens à l'étrange a été discuté, mardi 19 juillet, en séance plénière à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP).

  • A cette occasion, le député Hatem Ferjani a estimé que la représentativité des députés au sein dudit Conseil est contraire aux principes de la Constitution, et que les députés ne sont pas autorisés à faire partie d'une instance consultative afin d'éviter les tiraillements politiques.
  • Il a, à cet égard, appelé à accorder plus de chance à la société civile pour qu'elle soit représentée dans ce conseil et encadrer les jeunes tunisiens établis à l'étranger afin de les prémunir contre le fanatisme religieux.

    Mais pour Najia Ben Abdelafidh, la présence des députés dans ce Conseil est de nature à renforcer son rôle consultatif.

    Hassine Jaziri a, pour sa part, appelé à la création d'une structure gouvernementale officielle représentant tous les Tunisiens à l'étranger qui soit à l'écoute de leurs préoccupations et aspirations.

    Haikal Belgacem a mis l'accent sur la nécessité d'accorder l'intérêt qu'il faut au dossier de la réforme fiscale vu le chantage exercé sur les Tunisiens expatriés à l'étranger, appelant à réviser à la baisse le coût du billet d'avion et à prendre compte de la dégradation du pouvoir d'achat de cette communauté.

    De son côté, Mahed Madhioub a dénoncé le phénomène du vol des valises à aéroport Tunis-Carthage, jugeant indispensable de lutter contre ces pratiques.

    Enfin, Riadh Jaidane a fait remarquer que ce projet de loi ne "répond pas aux aspirations des citoyens à l'étranger", appelant à cet effet à le remettre à la commission concernée afin de le revoir et à mettre en place une stratégie nationale en faveur des Tunisiens à l'étranger.
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19 juillet 2016 2 19 /07 /juillet /2016 20:43


Paris, le 18 juillet 2016

Monsieur le Président de la Commission de l’organisation de l’administration et des forces armées,

Assemblée des représentants du Peuple- Le Bardo - Tunis -Tunisie

Vous avez bien voulu nous inviter le 04/06/2016 à une réunion rassemblant des représentants d'associations des Tunisiens à l'étranger et certains députés.

Nous vous remercions pour cette initiative.

Le 11/07/2016, vos collègues de la commission des Tunisiens à l'étranger de l'ARP ont appelé à une deuxième réunion. Mais, pour la plupart, nous n'avons pas pu y participer à cette réunion pour des raisons matérielles et de planning.

Ce qui nous est parvenu des dernières discussions nous a franchement déçus. Certains députés ont remis en cause ce que la quasi-majorité des intervenants du 04/06/2016 a exprimé relativement à la composition du Conseil.

De plus le communiqué diffusé par vos soins après la réunion du 11/07/2016 n’exprime rien des attentes et revendications des associations présentes le 04/06/2016 relativement à l’autonomie du CNTE.

Ainsi et en particulier, la position des associations refusant que les députés soient des membres de ce conseil avec droit de vote n'a même pas été reproduite dans votre communiqué.

Non Monsieur le Président,

Nos associations refusent la mise sous la tutelle des pouvoirs exécutifs et législatifs de ce conseil. Certains députés par des calculs politiciens cherchent à politiser le CNTE.

L’émigration tunisienne n'a pas commencé ses luttes pour la démocratie le 14/01/2011 et les associations dont la nôtre (ATF) ont payé cher leurs engagements qui remontent à il y a 40 ans. Bien sur les nouvelles associations doivent être prises en compte mais selon leur présence réelle sur le terrain et les services qu'ils fournissent à notre communauté dans les pays de résidence.

Lorsque vous avez conclu la première rencontre nous avons cru que nous avons été entendus mais il semble que des nouvelles lectures émergent dans les rangs des députés

Nous avons toujours un espoir que les députés prennent en exemple l'attitude du gouvernement qui a accepté que les représentants des Ministères et des administrations ne prennent pas part au vote au sein du CNTE et cherchent pas à confisquer l'autonomie de ce Conseil. La présence des députés ne favorise ni l'autonomie du CNTE, ni le dialogue franc, direct et respectueux des institutions entre les Associations et les divers pouvoirs.

Nous avons appris que vous allez présenter le texte en maintenant la présence des députés.

Si cela se confirmait, ce serait un coup de poignard porté à l’idée même d’un conseil des tunisiens à l’étranger représentatif des la société civile tunisienne à l’étranger dans sa richesse et sa diversité, ce pourquoi nous avons milité depuis 1989 lorsque nous avons réclamé et présenté un premier projet du Haut conseil des Tunisiens à l'étranger.

Nous espérons que votre commission et toutes et tous les députés-es prennent le temps de réfléchir afin que le futur CNTE subisse le même sort que le Haut conseil créé par le Gouvernement Ben ALI en 1990 et qui n’a jamais fonctionné.

Nous espérons que les députés qui sont les filles et les fils de la Révolution ne relèguent pas les Tunisiens à l'étranger au statut de citoyens de 2ième zone.

Cordialement.

Le Président de l'ATF

Mohamed-Lakhdar ELLALA

Tél:0685109440

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