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23 février 2017 4 23 /02 /février /2017 11:38
Camps de réfugiés : Merkel en Tunisie pour tenter de faire «plier» le gouvernement 
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Camps de réfugiés : Merkel en Tunisie pour tenter de faire « plier » le gouvernement

 

Deux semaines après la visite du Chef du gouvernement Youssef Chahed à Berlin, la Chancelière allemande Angela Merkel est attendue à Tunis pour le 3 mars prochain. Selon certains observateurs, elle a du mal à accepter le refus de la Tunisie  l’installation de camps sur son territoire pour accueillir des réfugiés de toutes les nationalités indésirables en Allemagne. Critiquée dans son pays pour la gestion du dossier de réfugiés et mise en difficulté à l’approche des élections, elle veut trouver au plus vite une solution à ce problème épineux.

Après le report de sa visite en Algérie initialement prévue pour le 20 février courant en raison d’une « bronchite aigue » du président Abdelaziz Bouteflika, elle garde encore l’espoir de faire plier le gouvernement tunisien et entend revenir à la charge avec le président Béji Caid Essebsi. Elle n’a pas du tout apprécié la fin de non-recevoir que lui a opposé Youssef Chahed sur ce point précis.

Pourtant au cours de sa rencontre avec lui,  le 15 février, Angela Merkel a obtenu l’accélération des procédures pour le retour des ressortissants tunisiens en situation illégale. la Tunisie a été accusée de tergiversations sur ce dossier et le cas d’Anis Amri l’auteur de l’attentat contre un marché de Noel à Berlin le 19 décembre dernier est souvent cité comme pour faire endosser la responsabilité aux autorités tunisiennes. Or, ce terroriste a été radicalisé dans une prison italienne, et la réponse de Chahed a été claire sur ce point.

Après le rejet de l’idée de création de camps pour réfugiés en Libye en raison de l’instabilité, la chancelière va tenter de faire pression sur la Tunisie en conditionnant l’aide allemande et le soutien de son gouvernement à la transition économique. Elle va, également, proposer des aides plus substantielles en cas d’acceptation de la Tunisie d’abriter ces camps.

B.O

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23 février 2017 4 23 /02 /février /2017 11:29
"Les nouveaux mouvements antiracistes dans les pays du Maghreb",
Association des Tunisiens en France

Une conférence

 Universités
  • Autres publics
 
  • Débat
 
  • Commune
Intervenants:

M. Abdelkrim ALLAGUI, Historien, Professeur d'Université, a publié

"Juifs et musulmans en Tunisie, des origines à nos jours"- 2016,

Ed. Tallandier/Aladin, Paris

Mlle Maha ABDELHAMID, doctorante en géographie sociale et

militante contre le racisme;

M. Tawfik ALLAL, syndicaliste et militant associatif;

M. Mohamed OUACHEKRADI, ancien président de l'Association

des Travailleurs Maghrébins en France (ATMF);

M.Fabien Didier YENE, Militant associatif, "Afrique Echanges

Migrations".

Comme toutes les cultures, les cultures maghrébines ont connu

et connaissent encore des rolents du racisme qui a des origines

historiques. Deux phénomènes perdurent le racisme antinoir

et antijudaisme avec des degrés divers.

Ces pratiques racistes se sont amplifiées dans les dernières années

d'une part à cause de la non solution de la question palestinienne;

d'autre part la transformation des pays maghrébins de pays

d'émigration à des pays d'immigration des populations de travailleurs

africains. Le vent de liberté a libéré la parole dans ces pays.

Des nouveaux mouvements de la société civile dirigés par des jeunes

et des moins jeunes ont émergé et cassent les tabous autour de ces

questions.

Nous pensons que les migrants et leurs enfants sont influencés par

cette nouvelle vague et pourraient jouer une croie de transmission et

s'allier avec des mouvements antiracistes en France et en Europe

à condition que leur parole soit entendu, écoutée et aidée.

Nom de la structure / du porteur de projet
Association des Tunisiens en France (ATF)
Nom et prénom du porteur de projet
Mohamed-Lakhdar ELLALA
Coordonnées du porteur de projet
Tél: 0145960406; Mail: atf.bn@wanadoo.fr
Url du projet/site web/réseaux sociaux
Site http://www.atf-federation.org / page face book association des Tunisiens
en France
, Lutte contre les racismes
 
A propos du lieu
3-5, rue Louis Blanc, 75010 Paris
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11 février 2017 6 11 /02 /février /2017 12:03
Trump promet un peu facilement la victoire de son décret migratoire
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 Le président américain Donald Trump à Washington, le 10 février 2017
 

Le président américain Donald Trump à Washington, le 10 février 2017

 
1/3
© AFP, Brendan Smialowski

AFP, publié le samedi 11 février 2017 à 07h32

Etats-Unis: après deux revers judiciaires, Trump se déclare certain de remporter la manche décisive sur son décret anti-immigration

Après avoir essuyé coup sur coup deux revers judiciaires sur son décret anti-immigration, Donald Trump se déclare certain de remporter la manche décisive. Sa mesure emblématique a pourtant du plomb dans l'aile et la bataille s'annonce ardue.

Instauré à la surprise générale le 27 janvier, son décret de fermeture partielle des frontières a subi en deux semaines deux coups d'arrêt dans l'ouest des Etats-Unis: le 3 février, un juge de Seattle en a bloqué l'application. Jeudi, la cour d'appel de San Francisco a maintenu cette suspension.

Irrité par ce double camouflet, M. Trump a immédiatement dénoncé une "décision politique" et sonné la riposte. "RENDEZ-VOUS AU TRIBUNAL", a-t-il tweeté. Vendredi, il a répété n'avoir "aucun doute" sur sa victoire finale en justice.

L'examen des options disponibles pour l'exécutif et l'étude de l'arrêt de la cour d'appel ne justifient pas un tel optimisme.

Au terme d'une journée à évaluer la meilleure stratégie à suivre, la Maison Blanche trahissait d'ailleurs vendredi soir une impression de grande hésitation.

Le gouvernement a dans un premier temps annoncé se résoudre à ne pas demander l'intervention de la Cour suprême, renonçant ainsi à la voie la plus rapide pour obtenir une éventuelle annulation de l'arrêt d'appel.

Pour M. Trump et son administration, ce choix est en effet risqué, la plus haute juridiction américaine restant composée de huit magistrats équitablement partagés entre progressistes et conservateurs. 

Une décision de la haute cour à égalité quatre contre quatre laisserait valide l'arrêt des juges de San Francisco. Soit un troisième camouflet --au sommet cette fois-- pour le nouveau président.

- Hésitation et volte-face -

Plus tard, la Maison Blanche a fait savoir par son secrétaire général Reince Priebus que toutes les cartes restaient sur la table. C'est-à-dire soit un recours devant la Cour suprême, soit un éprouvant combat sur le fond du dossier devant les juridictions inférieures.

Jeudi, les trois juges de San Francisco n'ont en effet répondu qu'à la question de savoir si l'ordonnance de suspension prise en urgence par le juge fédéral James Robart de Seattle devait être annulée ou pas. La cour d'appel n'a abordé que partiellement la question fondamentale de la validité du décret.

L'hypothèse d'une audience sur le fond ouvrirait la voie à de multiples requêtes et recours, devant un tribunal qui doit encore être fixé: soit le juge Robart de Seattle, soit les trois juges de San Francisco ou, dernière possibilité, cette même cour d'appel fédérale siégeant en formation collégiale avec 11 magistrats. 

Comme s'il était besoin d'en rajouter dans le compliqué, Donald Trump a évoqué vendredi une autre piste: dans son avion le menant en Floride, il a dit envisager une nouvelle mouture de son décret. 

Face au danger que cela soit vu comme un aveu d'échec, le président pourrait enrober ce texte remanié de nouvelles mesures. Il l'a annoncé pour la semaine prochaine au nom de "la sécurité du pays". 

Mais, quel que soit le terrain de l'affrontement juridique appelé à se poursuivre, l'arrêt rendu jeudi va peser lourd.

Dans leur décision de 29 pages rendue à l'unanimité, les magistrats de San Francisco enfoncent des coins profonds dans les arguments du président américain.

- Arguments massue -

La cour a notamment estimé que le gouvernement n'avait pas démontré l'imminence de graves atteintes à la sécurité des Etats-Unis.

Elle a rejeté l'affirmation gouvernementale selon laquelle la mise en place du décret n'avait imposé des contrôles renforcés qu'à seulement 109 personnes. Parlant d'un impact "étendu", la cour a évoqué les milliers de visas abruptement annulés, les centaines de voyageurs interdits d'embarquer et les détentions. 

La cour a balayé l'argument de l'exécutif selon lequel la fermeture temporaire des frontières était une prérogative absolue du président des Etats-Unis. "La justice fédérale conserve la faculté de se prononcer sur la constitutionnalité des décrets", a-t-elle souligné.

Enfin, les magistrats ont refusé de trancher la question de savoir si le décret présidentiel, qui vise sept pays à forte majorité musulmane, était discriminatoire sur le plan religieux. 

"Tout en reconnaissant que les affaires de sécurité nationale étaient du ressort du président, la cour d'appel a refusé de faire l'autruche et a au contraire considéré la réalité des faits, c'est-à-dire les conséquences du décret présidentiel et les déclarations univoques et discriminatoires du président", résume à l'AFP le juriste et diplomate David Pressman.

AFP, publié le vendredi 10 février 2017 à 07h40 

Etats-Unis: la cour d'appel de San Francisco a maintenu la suspension du décret anti-immigration

La cour d'appel de San Francisco a maintenu jeudi la suspension du décret anti-immigration de Donald Trump, mais sans que la justice se soit prononcée sur le fond du dossier, la bataille judiciaire étant appelée à se prolonger.

Les trois juges fédéraux n'ont en effet répondu qu'à la question de savoir si l'ordonnance de suspension prise en première instance et en urgence par le juge fédéral James Robart de Seattle le 3 février devait être annulée ou pas.

Ils ont répondu à l'unanimité par la négative, en arguant que le ministère de la Justice défendant le décret n'avait pas démontré l'imminence de graves atteintes à la sécurité des Etats-Unis du fait de la non-application temporaire du décret.

Ils ont rejeté l'argument de l'exécutif selon lequel la fermeture temporaire des frontières était une prérogative absolue du président des Etats-Unis.

"Même si les tribunaux doivent un respect considérable aux politiques du président dans les domaines de l'immigration et de la sécurité nationale, il ne fait aucun doute que la justice fédérale conserve la faculté de se prononcer sur la constitutionnalité des décrets de l'exécutif", ont écrit les juges.

La cour d'appel a tranché après avoir mis dans la balance différents intérêts nationaux.

"D'une part, il est dans l'intérêt supérieur du public de compter sur une sécurité nationale et sur la capacité d'un président élu à mener sa politique", ont jugé les magistrats. "D'autre part, il est également dans l'intérêt du public de permettre la libre circulation, d'éviter la séparation des familles et de protéger des discriminations".

"Le gouvernement n'a pas fait la preuve qu'un étranger d'un des pays visés ait perpétré un attentat aux Etats-Unis" par le passé, a souligné la cour d'appel.

"Ce n'est pas notre rôle de tenter de réécrire le décret", ont également rappelé les magistrats, tandis que certains républicains ont conseillé à Donald Trump de revoir sa copie. 

Donald Trump a annoncé son intention de poursuivre le combat pour son décret devant les tribunaux.

Lui et son administration peuvent décider soit de livrer bataille sur le fond devant le tribunal de première instance dans quelques jours ou bien demander l'intervention de la Cour suprême en contestant rapidement la décision rendue jeudi par la cour d'appel de San Francisco.Mais, et c'est un point crucial, les juges ont ouvert la porte à ce que dans les futurs débats d'audience, les opposants du décret puissent citer les multiples déclarations anti-musulmanes de M. Trump et de ses conseillers.

Donald Trump durant une conférence à la Maison Blanche, à Washington (Etats-Unis), le 10 février 2017. (JOSHUA ROBERTS / REUTERS)

        franceinfo avec AFP

       France Télévisions

 

Mis à jour le publié le Après deux revers judiciaires, sa mesure emblématique a du plomb dans l'aile. Mais le président américain Donald Trump a affirmé, vendredi 10 février, qu'il envisageait plusieurs options pour "gagner la bataille" de la sécurité, alors que son décret anti-immigration actuellement bloqué par la justice. 

Interrogé pour savoir s'il allait publier un nouveau décret, il a répondu : "Ça pourrait vraiment être le cas. Nous devons aller vite pour des raisons de sécurité, donc ça pourrait tout à fait être le cas." Le président est resté cependant flou sur ce qu'il prévoit d'amender dans l'actuel décret. "Nous allons aller très fort sur la sécurité", a-t-il rajouté, précisant qu'il n'y aurait pas de nouvelle mesure avant la semaine prochaine, "peut-être lundi ou mardi".

 

 

Vers un examen du décret à la Cour suprême ?

Instauré à la surprise générale le 27 janvier, son décret de fermeture partielle des frontières, surnommé "Muslim Ban", a subi en deux semaines deux coups d'arrêt dans l'ouest des Etats-Unis : le 3 février, un juge de Seattle en a bloqué l'application. Jeudi, la cour d'appel de San Francisco a maintenu cette suspension.

Irrité par cette décision, Donald Trump avait donné "RENDEZ-VOUS AU TRIBUNAL" sur son compte Twitter, semblant ainsi envisager de saisir la Cour suprême des Etats-Unis, la plus haute instance judiciaire du pays.

Selon des responsables américains, cette option n'est pas complètement abandonnée. "Nous gardons la porte ouverte à toutes les options", ont-ils déclaré. Pour Donald Trump et son administration, ce choix est toutefois risqué, la plus haute juridiction américaine restant composée de huit magistrats équitablement partagés entre progressistes et conservateurs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

franceinfo avec AFPFrance Télévisions

Mis à jour le publié le Après deux revers judiciaires, sa mesure emblématique a du plomb dans l'aile. Mais le président américain Donald Trump a affirmé, vendredi 10 février, qu'il envisageait plusieurs options pour "gagner la bataille" de la sécurité, alors que son décret anti-immigration actuellement bloqué par la justice.

Interrogé pour savoir s'il allait publier un nouveau décret, il a répondu : "Ça pourrait vraiment être le cas. Nous devons aller vite pour des raisons de sécurité, donc ça pourrait tout à fait être le cas." Le président est resté cependant flou sur ce qu'il prévoit d'amender dans l'actuel décret. "Nous allons aller très fort sur la sécurité", a-t-il rajouté, précisant qu'il n'y aurait pas de nouvelle mesure avant la semaine prochaine, "peut-être lundi ou mardi".

Vers un examen du décret à la Cour suprême ?

Instauré à la surprise générale le 27 janvier, son décret de fermeture partielle des frontières, surnommé "Muslim Ban", a subi en deux semaines deux coups d'arrêt dans l'ouest des Etats-Unis : le 3 février, un juge de Seattle en a bloqué l'application. Jeudi, la cour d'appel de San Francisco a maintenu cette suspension.

Irrité par cette décision, Donald Trump avait donné "RENDEZ-VOUS AU TRIBUNAL" sur son compte Twitter, semblant ainsi envisager de saisir la Cour suprême des Etats-Unis, la plus haute instance judiciaire du pays.223 163 j

Selon des responsables américains, cette option n'est pas complètement abandonnée. "Nous gardons la porte ouverte à toutes les options", ont-ils déclaré. Pour Donald Trump et son administration, ce choix est toutefois risqué, la plus haute juridiction américaine restant composée de huit magistrats équitablement partagés entre progressistes et conservateurs.

 

 

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2 février 2017 4 02 /02 /février /2017 06:35
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Hélène Garçon

À l'heure où les claviers d'ordinateur et de smartphone ont remplacé les stylos, et les écrans, le papier, vivre sans wifi semble pratiquement impossible. Si pour bon nombre de personnes, Internet est devenu comme une seconde nature, pour d'autres, il reste toujours une science impénétrable. Voici quelques conseils qui devraient vous aider à prendre le train du digital en marche.

Les bons logiciels et applications à télécharger

Lorsque vous achetez un ordinateur ou un smartphone, ceux-ci ne disposent en général que d'un système d'exploitation. Il est donc nécessaire de télécharger des logiciels, ou des applications si vous êtes sur smartphone, pour optimiser l'utilisation du produit. Sur ordinateur, de nombreux logiciels gratuits sont disponibles pour vous faciliter la vie au quotidien. Parmi ces programmes incontournables, la suite bureautique Open Office Writer qui permet de rédiger et de mettre en page des documents, le tableur Open Office Calc pour créer des feuilles de calculs et le logiciel de retouche photo Photofiltre. Côté smartphone, un large choix s'offre à vous : musique, santé, voyage, météo, banque, réseau sociaux... Quels que soient vos besoins ou vos envies, une application existe ! Il suffit de la télécharger depuis le Play Store si vous êtes sous Android, ou depuis l'App store, si vous êtes sous iOS.

De l'importance des réseaux sociaux

Vous l'aurez certainement remarqué : peu de personnes prennent encore la plume pour donner des nouvelles. Aujourd'hui, tout se passe en effet sur le web, et notamment via les réseaux sociaux où la communication n'a jamais été aussi rapide et facile. Votre petit-fils est en voyage en Inde ? Demandez- lui directement comment se passe son séjour en engageant une conversation vidéo en temps réel sur Skype ! Vous souhaitez retrouver de vieux amis que vous avez perdus de vue ? Tentez votre chance sur le site des Copains d'avant. Enfin, n'oubliez pas de vous créer un compte sur Facebook, où vous ne perdrez plus une miette de l'actualité de vos proches et connaissances, photos et vidéos à l'appui, et où vous pourrez échanger avec eux directement grâce à un système de messagerie instantanée.

Repérer les sites sécurisés

Comme les arnaques sont monnaie courante sur le web, il est important d'être vigilante quant à la fiabilité du site sur lequel vous souhaitez faire des achats. Avant de rentrer vos identifiants et codes de carte bleue, assurez-vous que la page est bien sécurisée. Pour cela, vérifiez en haut à gauche dans la case de l'URL que les lettres "http" soient bien suivies à la fois par un "s" (pour "securised") et par un cadenas. Enfin, certains navigateurs sont dotés d'un code couleur pour vous informer sur le degré de sécurité du site consulté : si la case de l'URL est verte, cela signifie que le site internet est géré par une société bien légale. Si, au contraire, une couleur jaune ou rouge s'affiche, mieux vaut éviter de fournir vos identifiants bancaires, parce que le système de paiement est non valide ou non authentifié.

Bien choisir ses mots de passe

Pour vous connecter à votre session d'ordinateur, pour payer en ligne ou accéder à vos comptes, des mots de passe vous sont systématiquement réclamés sur Internet. Garants de votre sécurité, ils vous assurent de garder votre vie privée et vos identifiants personnels secrets. Mais encore faut-il les choisir avec soin ! Dans un premier temps, veillez à choisir un mot de passe différent pour chaque site. Idéalement, chacun de vos mots de passe doivent être formés de huit caractères au minimum, puisés dans les lettres, chiffres et symboles, caractères que vous allez mélanger afin que les pirates du web ne puissent les craquer. N'oubliez pas de les noter sur un support papier, plutôt que de les stocker dans l'ordinateur si celui-ci n'est pas équipé d'un logiciel sécurisé, pour les retrouver rapidement et les mémoriser.

Connaître les bons mots-clés

Se mettre au digital peut paraître angoissant, surtout si vous ne maîtrisez pas le langage web (qui signifie "toile" en anglais). La plupart des mots-clés utilisés en informatique sont d'ailleurs des anglicismes, et à moins d'être totalement bilingue, la signification de certains d'entre eux vous échappe peut-être encore. Si par exemple vous ignorez ce qu'est un "chat", qui reste pour vous un animal de compagnie, ou ce qu'un "cookie" vient faire sur Internet, c'est qu'il est temps de réviser vos gammes, voire même de les apprendre. De petits quizz ludiques existent sur la toile afin de tester vos connaissances sur le langage Internet, et vous livrent pour chaque question la définition du mot ainsi que le contexte dans lequel il est généralement employé. Plus question de passer pour une bille en informatique !

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26 janvier 2017 4 26 /01 /janvier /2017 11:33
 
Donald Trump s’attaque aux villes qui protègent des immigrés sans papiers

Le président menace de couper les vivres aux villes qui refusent de coopérer avec la police fédérale sur l’immigration.

LE MONDE | • Mis à jour le | Par Corine Lesnes (San Francisco, correspondante)

 

 

Des travailleurs mexicains passent la frontière à pied dans la banlieue de Tijuana.

Depuis l’investiture de Donald Trump, Greisa Martinez sait qu’un couperet risque de tomber d’un jour à l’autre. « Je me réveille, je ne sais pas comment ma vie va changer. » Responsable d’une association de défense des immigrants, elle est l’une des quelque 740 000 « dreamers », de jeunes étrangers qui sont arrivés enfants aux Etats-Unis et n’ont jamais obtenu de papiers d’identité.

En 2012, Barack Obama avait régularisé leur situation par décret. Avant de quitter la Maison Blanche, le 20 janvier, il a mis en garde son successeur contre la tentation de le révoquer. Mercredi 25 janvier, Donald Trump n’a pas directement modifié la situation des « dreamers » dans sa série de mesures sur l’immigration. Mais il a décidé de s’en prendre aux « villes sanctuaires », ce qui pour les jeunes immigrants, revient à s’attaquer à leurs parents.

« Trump dit qu’il ne va expulser que les criminels, mais il lui suffit de déclarer que nos familles sont en infraction. Une attaque contre l’un de nous est une attaque contre tous », dénonce Greisa Martinez, la responsable de l’association United we Dream à Washington.

Lire aussi : « Obamacare », libre-échange, avortement… Les premières mesures prises par Donald Trump

300 villes et quatre Etats « sanctuaires » aux Etats-Unis

Les villes « sanctuaires » sont quelque trois cents aux Etats-Unis, dans vingt-cinq Etats. Ces localités protègent les immigrants sans papiers en refusant de coopérer avec la police fédérale, qui est l’autorité chargée de l’immigration. Dans ces villes (ou comtés), les agents municipaux ont interdiction de vérifier le statut des habitants au regard de l’immigration. Un policier appelé dans un foyer pour une question de violence domestique, par exemple, n’est pas censé contrôler les titres de séjour.

Les autorités locales estiment que cette mesure permet d’améliorer la confiance de la population dans la police. Les immigrants n’ont pas peur d’inscrire les enfants à l’école ou de signaler les crimes dans leur quartier. Quatre Etats – démocrates – sont entièrement « sanctuarisés » (Californie, Connecticut, Nouveau-Mexique et Colorado). Un choix décidé pour nombre de municipalités sous l’administration Obama pour faire face à l’intensification des expulsions (2,5 millions entre 2009 et 2015). Les maires ont alors ordonné à leurs polices de ne pas servir d’auxiliaires aux forces de l’ordre chargées de l’immigration (ICE), sauf dans le cas d’affaires criminelles.

Pendant sa campagne, Donald Trump a fait de la lutte contre ces « sanctuaires » une priorité. Dès juillet 2015, six mois avant le début de la primaire, il avait saisi le prétexte du meurtre d’une promeneuse à San Francisco par un sans-papiers mexicain, qui avait déjà été expulsé cinq fois des Etats-Unis, pour dénoncer les immigrants qui apportent « la drogue, le crime et les viols ». L’affaire avait entraîné un débat dans la ville californienne sur les excès de prudence et de rétention de l’information dus à la « sanctuarisation ». Au plan national, les collectivités « refuges » ont rejeté depuis 2014 plus de 21 000 demandes de la police de l’immigration de détenir des clandestins accusés de crime ou considérés comme des menaces.

Lire aussi : Des villes américaines se font sanctuaires pour les sans-papiers

Réduire les subventions aux collectivités qui ne signalent pas les clandestins

Elu président, M. Trump en a fait une promesse d’action pour ses cent premiers jours, à la satisfaction de la base « nativiste » qui en a fait depuis longtemps l’un de ses chevaux de bataille. Mission accomplie : dans son décret présidentiel, il ordonne au département de la sécurité intérieure d’étudier les moyens de réduire les subventions aux collectivités qui ne signalent pas les clandestins aux autorités fédérales. Les militants anti-immigration n’ont pas obtenu en revanche dès mercredi la mise à l’index des « dreamers ».

La priorité a été donnée aux « gens qui posent une menace », a expliqué Sean Spicer. Le sujet n’est que reporté : la Maison Blanche prépare « un plan pour avancer » sur le sujet, a-t-il ajouté. Et « le président comprend l’ampleur du problème. Il a grand cœur ».

Légalement, cependant, rien n’oblige les collectivités locales à consacrer une partie de leur budget « sécurité » à aider les opérations de la police de l’immigration dans les quartiers latinos. Les municipalités, généralement républicaines, qui ont accepté de collaborer, ont dû d’ailleurs conclure au préalable un mémorandum de coopération avec le gouvernement (appelé programme 287G). D’où la menace du président Trump de recourir à l’arme financière.

« Anticonstitutionnel »

Le Congrès avait déjà essayé en 2015 de faire adopter une loi coupant les ressources des villes sanctuaires. Les démocrates avaient pu s’y opposer au Sénat. Cette fois, l’administration Trump dispose de tous les leviers du pouvoir. San Francisco, qui abrite quelque 44 000 sans-papiers, pourrait perdre 1 milliard de dollars sur un budget de 9,6 milliards. Le métro, l’aide aux sans-abri, l’assurance santé des plus pauvres pourraient être affectés.

A New York, où la population sans papiers est estimée à 574 000 personnes, l’aide fédérale s’élève à 6 milliards de dollars, soit 9 % du budget, dont l’essentiel est consacré à l’aide temporaire aux familles dans le besoin. Certaines des municipalités visées ont déjà préparé leur défense : couper les fonds est « anticonstitutionnel », a rétorqué Kevin de Leon, le chef démocrate du sénat de Californie. « A bientôt au tribunal. »

Malgré les menaces, des centaines de collectivités se sont déclarées « sanctuaires » depuis l’élection de M. Trump. Vingt-six villes, de New York à Los Angeles, ont réaffirmé leur engagement à rester « sanctuaire ». Les maires de San Francisco, Seattle, Boston, Santa Fe, Denver, Washington et d’une dizaine d’autres villes ont exprimé leur refus de participer aux éventuelles « déportations » de clandestins. « La dernière chose que nous voulons, c’est nous tourner contre nos voisins », a déclaré le maire de Seattle, Ed Murray.

« Nous ferons tout ce que nous pouvons pour résister »

Le chef de la police de Los Angeles, Charlie Beck, a réaffirmé que ses agents n’entendaient pas se priver des renseignements obtenus dans les quartiers, grâce aux immigrants, en participant à des raids qui leur aliéneraient la communauté hispanique. « J’ai besoin qu’ils travaillent avec leur commissariat de quartier, qu’ils témoignent en cas de crime violent. Jouer le rôle de police de l’immigration déchire ce tissu social. »

Le maire de New York, Bill de Blasio, a même assuré qu’il détruirait la banque de données où sont portés les noms des sans-papiers bénéficiant de cartes d’identité de la ville (qui leur permettent d’ouvrir des comptes bancaires), si l’administration Trump cherchait à s’en emparer. « Nous n’allons pas sacrifier un demi-million de personnes qui vivent parmi nous, a-t-il dit. Nous ferons tout ce que nous pouvons pour résister. »

Sur les campus, un vaste mouvement de solidarité s’est également mis en place en faveur des « dreamers ». Les étudiants se demandent avec angoisse s’ils doivent tenter de renouveler leur permis venu à expiration, au risque de se signaler aux autorités. S’ils doivent renoncer à leur semestre d’études à l’étranger, sans avoir la certitude de pouvoir revenir. Si les policiers fédéraux ont le droit d’entrer sur les campus, etc. « Il ne faut surtout pas paniquer, essaie de rassurer Greisa Martinez. On a le pouvoir du nombre. On va s’organiser. »

 

 


En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/01/25/donald-trump-s-attaque-aux-villes-qui-protegent-des-immigres-sans-papiers_5069161_3222.html#iKXT37o76kt3kujE.99
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18 janvier 2017 3 18 /01 /janvier /2017 12:47
Le Conseil National des tunisiens résidents à l’étranger, Une loi pour répandre la cendre dans les yeux

Le Conseil National des tunisiens résidents à l’étranger,

Une loi pour répandre la cendre dans les yeux

 

Article de Wided Othmani tiré de la revue TRE (Tunisiens résidents à l’étranger) numéro décembre 2016 

Depuis des décennies, la diaspora tunisienne demande la constitution d’un conseil national des Tunisiens à l’étranger  :  elle voulait qu’il soit une entité morale indépendante du pouvoir exécutif et législatif, loin des magouilles, des combines politiques et des calculs électoraux. Elle y voyait une instance représentative des expatriés tunisiens qui se pencherait sur leur affaires à l’étranger comme en Tunisie, et qui constituerait un lien social, culturel, économique et civilisationnel capable de maintenir et de développer des relations solides avec la patrie mère.

La nouvelle loi concernant ce conseil, adoptée  par les représentants du peuple «  l’ARP » à la fin de mois de juillet, représente-t-elle une réponse satisfaisante à  ce propos ?

A ce propos, la revue a rencontré des acteurs de la société civile tunisienne en France,  représentant  différents profils et spécialités et recueilli leurs avis à ce sujet.

Hassane Karkar : Professeur d’Université, membre fondateur de l’association des Chercheurs enseignants tunisiens en France(ACETEF) et membre actif dans des cadres d’expatriés tunisiens en France

« A mon avis, le texte adopté par l’assemblée des représentants des peuples «  l’ARP » le 23  juillet, pour la création d’un Conseil National des Tunisiens à l’étranger «  CNTE » est resté, malgré la mobilisation mal organisée de la société civile tunisienne pour l’améliorer en deçà des espoirs de la plupart des acteurs associatifs tunisiens à l’étranger.

En effet, de par sa composition les 18 députés représentant les tunisiens à l’étranger et 8 « experts » aux cotés de 18 représentants des associations et 5 représentants des organisations nationales tunisiennes (UGTT, UTICA, syndicat des agriculteurs, deux associations nationales actives dans le domaine de l’immigration) le CNTE traduit une volonté des partis majoritaires  qui cherchent à  le domestiquer en faire une sorte d’antichambre de l’ARP alors que la majorité des acteurs associatifs , après la révolution comme avant,  ont revendiqué la création d’une instance représentative de la société civile dans sa diversité autonome des partis politiques et des enjeux électoraux.

des partis majoritaires à l’ARP  sont incapable d’ accepter l’autonomie d’un tel conseil, en dit long sur leur conception du rôle des tunisiens à l’étranger et la place qui peut leur être faite dans des instances fussent-elles consultatives. Elle en dit encore plus long sur l’approche que peuvent avoir ces partis des instances consultatives pour peu qu’elles soient institutionnelles, conçues comme terrain à conquérir aussi au nom d’une légitimité électorale, largement ternie, par leur échec à donner de l’espoir aux Tunisiens de sortir le pays de la crise dans laquelle ils s’enfoncent chaque jour un peu plus.

une autre vision de la place et du rôle de nos concitoyens, vivant à l’étranger, dans le développement de la nouvelle Tunisie et   une nouvelle approche des politiques migratoires dans laquelle nos concitoyens vivant à l’étranger sont un élément stratégique à la fois politique, économique et culturel et un Conseil national des Tunisiens à l’étranger, autonome, composé pour l’essentiels d’acteurs de la société civile doté de compétences consultatives en matière de politique migratoire.

 les mouvements associatifs des tunisiens résidents en France  ont demandé  à l’ANC  un autre projet qui avait  l’ambition de faire du Conseil national des Tunisiens à l’étranger une instance constitutionnelle sans y parvenir, les islamistes y étaient opposés. Lors de la campagne en 2014, un Conseil national des Tunisiens à l’Etranger composé pour l’essentiel de représentants des associations actives au service des tunisiens à l’étranger, figurait en bonne place.

Le projet adopté par l’ARP est loin, bien  loin des ambitions qu’ont les Tunisiens vivant à l’étranger pour le pays… La jeunesse, et  toutes les composantes de la communauté tunisienne à l’étranger débordent d’envie de s’impliquer et de servir leur pays,  et ce projet ne prend pas cela en compte !! la présence des élus avec droit de vote dans cette instance réduit le CNTE a une chambre d’enregistrement de décisions politiques prises par l’ARP, ou de légitimation des décisions a à  venir devant l’ARP ! »

Mohamed Lakhder Ellela : Président de l’association des Tunisiens  de France (ATF), la plus grande association en nombre de filiales sur le territoire français, est dotée de la plus importante assise auprès de la diaspora tunisienne en France :

lakhder ellala« On a constaté une première avancée par rapport au premier projet de loi présenté par le gouvernement puisque le pouvoir exécutif a accepté que les représentants des ministères n’auront pas le droit de voter  les 18 députés représentants des Tunisiens à l’étranger se  sont accrochés de manière bizarre pour intégrer le conseil, ce qui signifie  pour nous que certains partis politiques  ne croient pas à l’indépendance de ce conseil, on peut déduire qu’ils veulent utiliser le CTNE comme tremplin pour des fins politiques et idéologiques , il y a un conflit d’intérêts claire avec le législateur puisque les députés ont un double vote au sein de l’ARP et du CNTE

On n’a pas vu ou entendu dire que les députés des tunisiens à l’étranger vont à la rencontre de la diaspora tunisienne à l’étranger, les rares rencontres qui ont lieu en France se font sur la base  d’appartenance au même parti politique, c’est dire sur une base partisane alors que les associations côtoient la diaspora de façon continue.

On a aussi constaté que le nombre des personnalités indépendantes au sein du conseil a augmenté au nombre de 8 alors qu’ils étaient 4 personnalités, et on a vu certains députés proposé deux sièges pour le Qatar, alors qu’on sait pertinemment que les tunisiens au Qatar ne dépassent pas 20 milles personnes, un nombre  inférieur à celui des Tunisiens résident à la ville de Marseille  ou Nice

Aujourd’hui on s’interroge sur  les critères  de choix des associations qui vont siéger au CTNE, ces critères qu’on espère objectifs seront sujet de discussions  entre les associations et  les  députés de l’ARP  et le prochain gouvernement, L’instance du CTNE a été voté de manière démocratique, on est obligé de l’accepter. On fera tout notre possible pour équilibrer le rapport de forces au sein du CNTE et préciser le rôle que vont jouer les associations au sein de l’CTNE »

Syrine Ben Youssef : Consultante Senior en Stratégie et Responsable du pôle initiative au sein de l’association des tunisiens des grandes écoles (ATUGE) :

syrine_ben_youssef« L’ATUGE a assisté à la séance  de consultation avec la société civile consacrée à la loi du Conseil National des Tunisiens résidant à l’étranger sous la coupole de l’ARP le 4 juin 2016.

Nous ne sommes pas contre la participation des députés des circonscriptions de l’étranger car nous pensons que leur présence renforcera l’impact sur(le) terrain et l’efficacité opérationnelle de ce conseil. Cependant nous insistons sur le fait que l’ATUGE trouve le texte de loi incomplet puisqu’ il n’a pas précisé les critères de nomination des représentants des associations; ces critères auraient  du être inscrits directement dans le texte de la loi et non pas par circulaire ministériel; nous estimons que pour pouvoir intégrer le CNTE, le seuil minimum de critères à requérir pour les personnalités associatives et indépendantes est la neutralité politique en France et à l’étranger et la résidence à l’étranger pendant au moins cinq ans.

Même si nous saluons les efforts de l’ARP pour concrétiser la démocratie participative, nous sommes globalement déçus de cette loi dont la version promulguée n’a quasiment pas connu de progrès par rapport à la version initiale mis à part l’article13 qui exige (l’équité)l’égalité homme-femme dans le conseil.

De ce fait, nous nous posons des questions sur le sérieux et la pertinence des consultations qui ont eu lieu  avec la société civile tunisienne à l’étranger sous la coupole de l’ARP. Les zones de flou sont non seulement nombreuses au niveau du texte de loi mais aussi au niveau de l’organisation des consultations et du calendrier prévisionnel de la mise en place du conseil : à titre d’exemple, deux séances consultatives avec la société civile ont eu lieu respectivement le 4 juin et le 11 juillet mais nous avons été invités uniquement à la première séance sachant que nous avons soumis notre proposition de modification du texte de loi en février 2016. Malgré ce flou organisationnel, un représentant de l’ATUGE  s’est présenté le jour j à cette séance sans invitation pour exprimer notre mécontentement quant au manque de coordination et de continuité au niveau de la collaboration entre la société civile et l’ARP

Par ailleurs, plusieurs associations présentes aux séances des consultations ont présenté des amendements  pertinents de la loi qui n’ont pas été pris en considération.

L’un des amendements majeurs que l’ATUGE a proposé sans qu’il soit pris en compte est au niveau de l’article 15 qui stipule des pouvoirs étendus octroyés au directeur administratif et financier du CNTE; afin d’équilibrer les pouvoirs et de palier aux éventuelles possibilités de conflits d’intérêts et de blocage fonctionnel en cas d’absence, nous avons proposé de remplacer ce directeur par un conseil d’administration composé d’un directeur administratif ,d’un vice directeur administratif et d’un directeur financier qui pourraient se partager les fonctions et être efficaces opérationnellement pour représenter le CNTE pour toutes les actions civiles, administratives et juridiques .

Nous avons fait beaucoup d’efforts pour contribuer à l’amélioration du texte de loi du Conseil National des Tunisiens Résidant à l’étranger mais le résultat final n’a pas été à la hauteur de nos espérances.

Il est de notre devoir de continuer à suivre de plus près l’avancement de ce projet en vue de participer à sa concrétisation avec les autres associations et composantes de la société civile, sans qui, ce conseil ne dépassera pas le papier et ne pourra pas voir le jour. »

Moncef Labidi : citoyen et sociologue tunisien vivant en France

 Moncef_abidi« Le Conseil National des Tunisiens à l’étranger, dont la composition de ses membres constitue un véritable enjeu…et une bagarre pour pourvoir compter et se faire valoir connaît une gestation difficile. Cela  ne nous change pas du spectacle déplorable auquel le citoyen est habitué aujourd’hui : la lutte féroce pour occuper un siège, avoir une responsabilité et du pouvoir. Alors que l’essentiel, dans cette initiative, semble être mis de côté, à savoir : une définition précise des missions de ce Conseil, de ses objectifs et des moyens dont il doit disposer.

Et puis, comment comprendre la démarche des initiateurs de ne pas associer les Tunisiens à l’étranger eux-mêmes à la réflexion sur sa mise en place ? Faut-il se satisfaire de la consultation d’associations qui, souvent, constituent un tremplin pour des ambitions politiques et ne représentent pas à véritablement parler les Tunisiens.

Il est à craindre que ce Conseil ne participe du brouillage de l’univers institutionnel, déjà brouillon et complexe. On n’a que faire des mille feuilles des dispositifs qui s’empilent. »

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18 janvier 2017 3 18 /01 /janvier /2017 12:13

   

 

Paris, le lundi 16 janvier 2017

Lettre ouverte de Dounia Bouzar à Nathalie Goulet

suite au communiqué de la sénatrice UDI Nathalie Goulet en date du 12 janvier 2017

 

Madame la Sénatrice,

Depuis deux ans, je vous entends réclamer des comptes (de fond et de forme) sur les actions liées à la lutte contre la radicalisation du gouvernement, et notamment sur la mission ministérielle que j’ai menée pendant un an.

Ayant pris notre indépendance vis-à-vis du gouvernement, face au silence réitéré de celui-ci suite à vos demandes, et comme je n’ai pas eu l’occasion d’être auditionnée sur mes résultats, il m’est enfin possible de donner les éléments utiles que vous attendez. C’est d’autant plus nécessaire que je vous rejoins dans nombre de vos propositions, et notamment toutes celles qui veulent institutionnaliser et professionnaliser cette nouvelle action publique. Pour chacune des informations qui vont suivre, je tiens à votre disposition les justificatifs de ce que j’avance. Je les tiens aussi à disposition de tout journaliste. Mes documents deviennent consultables car le temps de la désinformation et de la diffamation a assez duré. Face à la terreur, nous avons besoin de rester un peuple qui pense.

Sachez d’abord que je codirige une SARL depuis 2008 devenue une TPE où j’emploie actuellement 8 salariés : le cabinet Bouzar-expertises, spécialisé dans la gestion du fait religieux et la lutte contre les discriminations. Il s’agit d’une entreprise familiale mère-filles que nous avons créée quand j’ai quitté le Ministère de la Justice car je voulais travailler ce sujet de manière efficace et en toute autonomie.

Début 2014, le Ministère de l’intérieur et le CIPD, appelé aujourd’hui le CIPDR[1], nous ont contacté car une soixantaine de parents impactés par la radicalisation de leur enfant avaient pris contact avec moi après la publication d’un de mes ouvrages sur le sujet. L’équipe de Bernard Cazeneuve m’a demandé explicitement :

- de rédiger un premier rapport sur le processus de radicalisation à partir des enregistrements des conversations des jeunes avec leurs recruteurs que les parents m’avaient fourni ;

- de mettre en place une recherche sur les indicateurs d’alerte pour faire la différence entre musulmans et radicaux, ce que Nicolas Sarkozy, puis Manuel Valls, alors Ministres de l’Intérieur, m’avaient refusé les années précédentes ;

- de former les premiers fonctionnaires impactés, sous la direction du CIPD, en collaboration avec la MIVILUDES ;

- de construire quelques premières vidéos pédagogiques de témoignage et de les aider à construire leur communication.

L’équipe de Bernard Cazeneuve m’a expliqué qu’il était « préférable de monter une association pour les questions de financement » et m’a demandé « d’abandonner mon entreprise ». Mes filles se sont opposées à la fermeture de notre SARL : nous avions des clients en cours sur le long terme qui attendaient la suite de notre travail (entreprises et institutions publiques ou semi publiques) et elles n’étaient pas certaines que le gouvernement allait accepter pendant longtemps mes postures de ne pas « essentialiser l’islam ». J’ai donc proposé un compromis au gouvernement : je monterais une association pour ces 4 chantiers publics mais l’une de mes filles gérerait seule notre SARL.

En avril 2014, je quitte mon entreprise et je monte donc avec plusieurs experts le fameux CPDSI[2], structure support pour conduire les 4 actions gouvernementales.

- En juillet 2014, le CPDSI se voit attribuer 50 000€ pour la réalisation du rapport et des recherches.

- En octobre 2015, le CPDSI se voit attribuer une subvention de 188 000€, versée en 3 acomptes, pour les actions de prise en charge des familles, expérimentation des premiers suivis et formation des professionnels des premières cellules préfectorales. Nous embauchons nos 5 premiers salariés temps plein sur ces fonds ainsi que l’ensemble des déplacements / locations de salle, etc.

Chose promise, chose due : pendant les 6 derniers mois de l’année, nous assurons une vingtaine de formations, fabriquons des premières vidéos pédagogiques (CLIP DE PRÉVENTION CPDSI, ENDOCTRINEMENT, MODE D’EMPLOI), rendons le premier rapport sur le processus d’embrigadement, proposons les premiers indicateurs d’alerte. Mais bientôt, plus de 325 familles appellent et nous les prenons en charge en attendant que les équipes des préfectures deviennent compétentes.

A cette époque, personne ne comprend comment le djihadisme arrive soudain à toucher autant de jeunes différents. Je m’appuie sur mes recherches antérieures pluri-disciplinaires depuis 2006 et sur la recherche-action que je mène avec les 325 premiers parents pour avancer sur la compréhension du problème et fabriquer des outils. Tout est fait dans la précipitation. Un matin, à 6 heures du matin, je dois être à Paris pour former les écoutants du Numéro vert de l’UCLAT qui seront en fonction quelques heures plus tard.

Fin janvier 2015, au moment du bilan annuel 2014, l’équipe de Bernard Cazeneuve nous demande de répondre à un appel d’offre, qui démarre en avril 2015 pour devenir « équipe mobile d’intervention» sur toute la France et les DOM TOM. Il s’agit en quelque sorte d’officialiser le travail de terrain que nous menons déjà et de finir de former les équipes anti-radicalité des préfectures de France qui le souhaitent.

Cet appel d’offre prévoyait un budget annuel unique de 595 300€ TTC, versé en 4 acomptes, sur présentation de factures, au fil du déroulement de la mission et de son contrôle. Il a été souvent rappelé qu’aucune autre association ou entreprise n’a postulé à cet appel d’offre pour lequel nous avons été retenus.

J’ai donc accepté de terminer ce que j’avais commencé, en élargissant l’équipe salariée et en employant des nouvelles personnes, qui étaient avant cette embauche bénévoles ou auto-entrepreneurs. Une de mes filles, Laura, étant finalement venue nous aider bénévolement, car le travail était trop intense (2 nouvelles familles nous contactaient chaque jour...), j’ai décidé, au moment de l’appel d’offre, de l’embaucher avec les autres. Nous étions donc 7 salariés temps plein en tout.

Comme vous le savez, au moment du bilan 2015, alors que nous avions suivi plus de 400 nouvelles familles, directement ou par l’intermédiaire des équipes de préfectures, et bien que les équipes du ministère reconnaissent l’efficacité de notre travail et souhaitent prolonger le contrat (extrait audio), nous refusons en réunion interministérielle en février 2016 la reconduction tacite de l’appel d’offre, soit un deuxième versement de 595 300 €, et signifions nos divergences de fond avec la politique gouvernementale par voie de communiqué de presse le 11 février 2016. Mais au fond, je reprochais aussi de nombreuses incohérences dans la gestion de ce dossier à l’équipe gouvernementale.

Avec l’accord du conseil d’administration, j’ai donc demandé au Commissaire au compte assermenté d’enregistrer la fermeture du CPDSI[3] dès que le bilan comptable 2016 serait rendu, puisqu’il avait été monté uniquement pour cette mission publique. Je suis retournée à ma SARL, comme prévu, et à mon cœur de métier : la recherche et la formation des professionnels.

Madame Goulet, puisque vous ne m’avez jamais auditionnée sur les résultats de cette mission[4] ou que vous ne m’avez jamais demandé de rendez-vous de travail, je vous résume ces incohérences institutionnelles de gestion qui rejoignent certaines de vos questions au gouvernement :

- Pas de dispositif sérieux du gouvernement pour la sécurité de leur équipe missionnée pour lutter contre le terrorisme...

Madame Goulet, vous avez soulevé la question de la compétence des professionnels à plusieurs reprises. C’est une vraie question : le gouvernement doit créer un statut qui permette à ces nouveaux professionnels d’avoir des bonnes conditions de travail et leur permettre de garder une vie privée suffisamment sécurisée.

Au cours de notre mission du CPDSI, les personnes diplômées (assistante sociale, psychologue) n’ont pas supporté le niveau de danger que nous faisait courir notre mission. Dès le début, les recruteurs djihadistes nous avaient repérés du fait que de nombreux adolescents se retournaient contre eux sur internet et leur expliquaient qu’ils avaient compris leur fausse propagande grâce au CPDSI. J’ai été mise sous protection mais aucun membre de mon équipe ne l’était. Ces salariés étaient pourtant autant en danger que moi. Mes officiers de sécurité, que je considérais comme de véritables « anges-gardiens » et pour qui j’ai demandé au Ministère de l’Intérieur une félicitation et une décoration, essayaient de leur transmettre les premières règles de vigilance : ne jamais prendre le même chemin pour rentrer chez soi, ne pas communiquer sur ses enfants dans les réseaux sociaux, changer souvent de vêtements et de sac à main, regarder sans arrêt dans son rétroviseur au volant, etc. D’autre part, à l’heure où, Madame Goulet, vous nous accusiez de ne pas être sérieux parce qu’on ne possédait pas de bureau, mes officiers de sécurité nous imposaient de ne jamais nous réunir au même endroit. Il fallait donc louer des salles ici ou là, et bientôt, les équipes de policiers demandées en renfort aux préfectures furent si voyantes (2 camions de policiers lourdement armées) que de nombreux hôtels nous refusaient la location d’une salle. Il fallait ruser pour trouver des endroits à Paris et dans les grandes villes, où nous pouvions organiser nos séances de déradicalisation et de travail.

Rapidement, seuls les bénévoles ont montré leur capacité de résistance nerveuse, probablement parce qu’ils étaient issus de familles impactées par le djihadisme : l’un avait perdu sa sœur, l’autre sa nièce, la troisième était divorcée d’un radical, etc. J’ai donc été pragmatique : face à la déferlante de démissions des diplômés terrifiés et à l’accroissement des jeunes qui tentaient de partir pour la Syrie, j’ai embauché ces bénévoles qui étaient tellement mobilisés qu’ils en avaient oublié leur terreur. J’ai complété cette équipe par un travailleur social, une infirmière psychiatrique, une psychologue. Puis la terreur a augmenté : les attentats sur le sol français se sont enchaînés, mes officiers ont désamorcé avec l’aide de parents et de jeunes en train de se stabiliser deux tentatives d’attentats contre nous pendant nos réunions, Daesh a commencé à nous mentionner dans ses écrits... Mes officiers nous ont fait déménager deux fois... J’ai réclamé une protection pour tous les membres de mon équipe et demandé des salles sécurisées munies de dispositifs Vigipirate pour nos séances. A chaque réunion de comité de pilotage interministériel, cela n’aboutissait pas. Aucun ministère n’a souhaité nous accueillir pour des raisons de sécurité. Nous devions continuer à nous débrouiller seuls : utiliser des faux noms pour trouver un hôtel qui accepte de nous louer une salle et qui ne nous mette pas dehors quand les clients voyaient arriver à tour de rôle des femmes niqabées, des hommes aux cheveux longs auxquels il ne manquait que la kalachnikov, et des camions de policiers armés jusqu’aux dents.

Lorsque je suis rentrée d’un colloque en Australie, fin février 2016, mes officiers m’ont annoncé que je n’avais plus le droit de prendre le train ou le métro, de faire 10 mètres à pied seule « parce que j’étais considérée comme un danger public » : je passais en UCLAT 2, (un statut à priori surtout lié aux postes d’ambassadeurs sensibles m’a-t-on dit), dispositif qui impose 6 policiers en permanence avec soi, en armes lourdes, avec une voiture blindée. Ils m’ont aussi annoncé que des sentinelles armées de mitraillettes seraient postées en bas de mon immeuble. Je m’y suis immédiatement opposée, car j’étais persuadée que cette visibilité allait me faire repérer, ce qui s’est effectivement réalisé quelques mois plus tard, en octobre 2016. Mes officiers m’ont aussi appris qu’ils mettaient ma fille Laura sous protection. Et les autres salariés ? Rien. Un de mes salariés a reçu une douille de balle de pistolet dans sa boîte aux lettres, donc à son domicile personnel. Toujours rien. J’ai donc compris qu’on surprotégeait « les Bouzar » (parce que cela aurait été repris par les médias ?) mais que les autorités ne prévoyaient rien pour les autres salariés, pourtant autant en danger, jour et nuit. A la fin, même les plus motivés ont fini par craquer. En avril 2016, les deux plus anciens bénévoles ont également quitté la structure.

A chaque départ, nous avons mis en œuvre des ruptures conventionnelles. Nous avons aussi été amenées à effectuer un licenciement pour faute lourde avec mise à pied à titre conservatoire.

Conclusion à L’Etat doit mettre en place une institutionnalisation des équipes qui travaillent sur ce sujet. L’Etat ne peut pas faire reposer des missions publiques de sécurité sur de simples associations qui « bricolent » avec les moyens du bord et des prises de risque personnelles.

- une association de terrain ne peut devenir « la vitrine » de l’action d’un gouvernement

  1. le début de la mission ministérielle d’avril 2015, les médias ont multiplié leurs appels. Plusieurs problèmes se sont posés. Le service de communication du Ministère de l’intérieur m’appelait fréquemment pour me convaincre de répondre au plus grand nombre de journalistes possible. La responsable m’expliquait que la médiatisation des indicateurs d’alerte faisait partie de la prévention, car le grand public devait devenir plus vigilant et qu’il s’agissait donc d’une partie de mes obligations. Je ne pouvais répondre aux dizaines de journalistes qui m’appelaient chaque jour et certains le prenaient mal. En effet, notre rythme était trop intense. Nous avions le sentiment d’être face à une épidémie : toutes les nuits, de nouveaux parents appelaient dès qu’ils s’apercevaient que leur enfant s’apprêtait à fuguer pour rejoindre Daesh. Il fallait avertir le secrétaire général du CIPD, coordinateur du plan anti-radicalité, qui avertissait à son tour les autorités de police pour espérer récupérer l’adolescent avant qu’il n’ait passé la frontière.

Des dizaines de jeunes ont été stoppés. Rappelons que ces jeunes que nous avons suivis avaient tous des parents qui avaient suffisamment confiance en l’état pour signaler leur propre enfant au Numéro vert en sachant qu’il était tenu par la police...

Rapidement, les journalistes ont demandé à « voir » les jeunes et leurs familles, car le CPDSI était devenu « la vitrine » de l’action gouvernementale en matière de prévention de radicalisme. Vous-même avez régulièrement émis des tweets en disant que vous vouliez des noms. Même si nous comprenions le fond, l’éthique nous empêchait de participer à ce qui était devenu une « télé-réalité du djihadisme », qu’elle soit relayée par les journaux d’informations en continu ou les réseaux sociaux.

Mais dans le contexte d’une telle dangerosité, nous ne pouvions pas exposer la vie et l’avenir des familles ayant fait confiance au CPDSI. Nous devions protéger leur anonymat et la confidentialité de leur situation. Nous avons malgré tout, lorsque l’on pensait que c’était une étape de travail nécessaire pour certains jeunes, mis en place de certains témoignages avec le plus de précautions possibles (reportage Allodocteurs, Télématin). ; ... Notamment la jeune fille que nous avons nommée « Léa ». Elle en avait besoin car elle culpabilisait d’avoir embrigadé à son tour « des plus petits qu’elle »....

Vous et de nombreux journalistes ne voyiez pas que changer le nom et la voix du jeune ne garantit pas son anonymat. Daesh reconnaît ses recrues à leur histoire : celui qui a refusé de se marier, celui qui a refusé de combattre, celui qui a voulu travailler à l’hôpital, etc.

A partir de là, de fausses informations ont commencé à rebondir sur les réseaux sociaux et ont été reprises par les médias sur le net. Nous étions en porte à faux : le gouvernement attendait de nous que l’on prouve qu’il n’était pas en retard sur le sujet mais en tant qu’équipe de terrain qui manipulait des données confidentielles, nous ne pouvions livrer en pâture ces familles.

D’ailleurs, plus les jeunes me reconnaissaient facilement, plus il était difficile de les suivre efficacement, dans la mesure où leur particularité est d’être convaincu de l’existence d’une théorie du complot. En me voyant à la télévision, ils me percevaient comme le « diable qui travaille pour le Mossad... »

On ne peut sortir un jeune de la radicalisation qu’à son insu. S’il s’aperçoit que l’on a compris qu’il était radicalisé, il se met en posture de dissimulation. De plus, lorsque nous communiquions sur les indicateurs d’alerte, les recruteurs se servaient de notre communication pour s’adapter.

Je donne deux exemples de désinformations qui continuent à être reprises.

Alors que nous venions d’alerter en juillet 2015 les autorités judiciaires sur le fait que « Léa »[5] « s’était rebranchée » avec les recruteurs, Europe 1 lançait en mars 2016 la fausse information que cette dernière avait « grugé le CPDSI ». Cette désinformation a été reprise et amplifiée par à peu près tous les médias ! J’avais pourtant la preuve de mes échanges par mail dès juillet 2015 avec la juge anti-terroriste, à qui mon équipe avait demandé officiellement l’enfermement en Centre Educatif Fermé car « Léa » était trop en manque de son groupe pour s’en sortir sans contention éducative. Cette dernière avait refusé et le procureur, plusieurs mois plus tard, en janvier 2016, avait fini par incarcérer la jeune fille. Bien entendu, quelques journalistes pressés mais néanmoins honnêtes, ont pris soin de rectifier leur premier article infondé et non documenté. Nos droits de réponse ou rectifications n’ont eu que peu d’écho[6]...

Précisons que nous avons souvent demandé l’enfermement de nos jeunes : la contention est souvent un passage obligé pour couper le jeune du groupe radical (désembrigadement relationnel).

  1. exemple : Rue 89 produit un article en titrant que j’étais « une arrangeuse de vérité ». Pour argumenter ce titre digne de la presse à scandale, le journaliste affirmait qu’un parent avait témoigné que je ne m’étais jamais occupée de sa fille. S’il avait respecté son éthique professionnelle, et donc réellement investigué, toutes les familles du CPDSI auraient pu lui dire que ce papa, haut fonctionnaire souhaitant un anonymat absolu compte tenu de ses fonctions était le premier à avoir sollicité mon aide. Il aurait aussi pu rapidement consulter l’ensemble des échanges SMS archivés dans mon téléphone portable avec ce papa et sa fille, les photos, les encouragements, et même le récit de l’accouchement de sa fille qui était sans cesse en lien avec moi.

Ce journaliste aurait pu lire la longue lettre de remerciement que ce papa avait écrite lorsque sa fille allait mieux. A la sortie de cet article qui a lancé les premières rumeurs à mon égard, face aux accusations, nous avons fait le choix de ne pas rompre l’engagement d’anonymat de cette famille pour simplement nous défendre face à des accusations mensongères. Que certaines familles aient besoin d’exprimer de la colère lorsque leur enfant a été embrigadé, qu’il est parti sur zone, ou qu’il veuille rester musulman, peut être compréhensible. Comment un parent pourrait-il accepter de perdre son enfant ? Leur colère est un droit que nous avons appris à respecter et à comprendre. Nous avons choisi de ne jamais, jamais, bafouer nos engagements moraux vis-à-vis d’eux, qu’importent leurs attaques injustes. Mais je tiens toutes ces preuves à votre disposition.

Conclusion à Les associations de terrain ne peuvent devenir les vitrines et les preuves des actions gouvernementales. Il faut séparer la communication, la vulgarisation des indicateurs, et l’action sur le terrain, qui doit rester discrète et confidentielle. A défaut, les actions pourraient s’auto-annuler...

- Le gouvernement s’est désengagé de la mission publique qu’il a mandatée en refusant de vous répondre... Pourtant, la cohérence entre tous les acteurs institutionnels est la condition minimale de tout programme de lutte contre le djihadisme.

Alors qu’un comité de pilotage interministériel[7] contrôlait nos différents suivis chaque mois, vous avez commencé à nous accuser de détourner des fonds publics sans aucun résultat...[8] Nous attendions que notre comité de pilotage interministériel réponde à vos questions : nous avions une obligation de confidentialité mais nous rendions chaque mois des tableaux précis (Compte rendu de réunion du COPIL du 15 juillet 2015 ; Compte rendu de réunion du COPIL du 27 novembre 2015 ), indiquant quand et comment nous avions suivi chaque famille, leur identité et adresse, ainsi que l’état de l’avancée de son suivi et celui de la liaison avec l’équipe de professionnels de la préfecture du département qui devait prendre le relais. Nous faisions des rapports sur chaque jeune suivi, tous les trimestres, envoyés aux préfets. Nous étions supervisés par le psychiatre Serge Hefez qui nous aidait pour les cas difficiles (un livre retrace l’expérience et la réflexion commune des 2 équipes : « J’ai rêvé d’un autre monde, » Edition Stock, sortie le 22 février 2017).

 

[1] Centre Interministériel de Prévention de la Délinquance et de la Radicalisation

[2] Centre de Prévention contre les Dérives Sectaires liées à l’Islam

[3] Les comptes annuels du CPDSI sont clôturés au 31 décembre 2016. A la date de cette lettre ouverte, le travail comptable du cabinet et du commissaire aux comptes démarre. Nous continuons le bénévolat avec les parents qui en ont besoin autour de la structure NOORONLINE.FR mais inutile de garder une structure associative pour cela.

[4] Je tiens d’ailleurs à préciser que la mission de la sénatrice Esther Benbassa dont les conclusions seront bientôt rendues publiques, ne m’a pas auditionnée non plus...

[5] Cette jeune fille mineure appelée « Léa » lors de certains témoignages de sa part dans les médias était suivie par le CPDSI depuis septembre 2014 alors qu’elle avait projeté de commettre un attentat sur le sol français car elle n’arrivait pas à rejoindre Daesh sur zone.

[7] Ministères de l’Intérieur, de l’Education Nationale, de la Santé, de la ville, de la justice avec également services du SG CIPD et de l’UCLAT.

[8] Tous les bilans comptables, les rapports d’activité annuels et les rapports de certifications de Commissaire aux Comptes ont été publiés, dès que disponibles, sur le site du CPDSI www.cpdsi.fr

D’ailleurs, plus les jeunes me reconnaissaient facilement, plus il était difficile de les suivre efficacement, dans la mesure où leur particularité est d’être convaincu de l’existence d’une théorie du complot. En me voyant à la télévision, ils me percevaient comme le « diable qui travaille pour le Mossad... »

On ne peut sortir un jeune de la radicalisation qu’à son insu. S’il s’aperçoit que l’on a compris qu’il était radicalisé, il se met en posture de dissimulation. De plus, lorsque nous communiquions sur les indicateurs d’alerte, les recruteurs se servaient de notre communication pour s’adapter.

Je donne deux exemples de désinformations qui continuent à être reprises.

Alors que nous venions d’alerter en juillet 2015 les autorités judiciaires sur le fait que « Léa »[1] « s’était rebranchée » avec les recruteurs, Europe 1 lançait en mars 2016 la fausse information que cette dernière avait « grugé le CPDSI ». Cette désinformation a été reprise et amplifiée par à peu près tous les médias ! J’avais pourtant la preuve de mes échanges par mail dès juillet 2015 avec la juge anti-terroriste, à qui mon équipe avait demandé officiellement l’enfermement en Centre Educatif Fermé car « Léa » était trop en manque de son groupe pour s’en sortir sans contention éducative. Cette dernière avait refusé et le procureur, plusieurs mois plus tard, en janvier 2016, avait fini par incarcérer la jeune fille. Bien entendu, quelques journalistes pressés mais néanmoins honnêtes, ont pris soin de rectifier leur premier article infondé et non documenté. Nos droits de réponse ou rectifications n’ont eu que peu d’écho[2]...

Précisons que nous avons souvent demandé l’enfermement de nos jeunes : la contention est souvent un passage obligé pour couper le jeune du groupe radical (désembrigadement relationnel).

  1. exemple : Rue 89 produit un article en titrant que j’étais « une arrangeuse de vérité ». Pour argumenter ce titre digne de la presse à scandale, le journaliste affirmait qu’un parent avait témoigné que je ne m’étais jamais occupée de sa fille. S’il avait respecté son éthique professionnelle, et donc réellement investigué, toutes les familles du CPDSI auraient pu lui dire que ce papa, haut fonctionnaire souhaitant un anonymat absolu compte tenu de ses fonctions était le premier à avoir sollicité mon aide. Il aurait aussi pu rapidement consulter l’ensemble des échanges SMS archivés dans mon téléphone portable avec ce papa et sa fille, les photos, les encouragements, et même le récit de l’accouchement de sa fille qui était sans cesse en lien avec moi.

Ce journaliste aurait pu lire la longue lettre de remerciement que ce papa avait écrite lorsque sa fille allait mieux. A la sortie de cet article qui a lancé les premières rumeurs à mon égard, face aux accusations, nous avons fait le choix de ne pas rompre l’engagement d’anonymat de cette famille pour simplement nous défendre face à des accusations mensongères. Que certaines familles aient besoin d’exprimer de la colère lorsque leur enfant a été embrigadé, qu’il est parti sur zone, ou qu’il veuille rester musulman, peut être compréhensible. Comment un parent pourrait-il accepter de perdre son enfant ? Leur colère est un droit que nous avons appris à respecter et à comprendre. Nous avons choisi de ne jamais, jamais, bafouer nos engagements moraux vis-à-vis d’eux, qu’importent leurs attaques injustes. Mais je tiens toutes ces preuves à votre disposition.

Conclusion à Les associations de terrain ne peuvent devenir les vitrines et les preuves des actions gouvernementales. Il faut séparer la communication, la vulgarisation des indicateurs, et l’action sur le terrain, qui doit rester discrète et confidentielle. A défaut, les actions pourraient s’auto-annuler...

- Le gouvernement s’est désengagé de la mission publique qu’il a mandatée en refusant de vous répondre... Pourtant, la cohérence entre tous les acteurs institutionnels est la condition minimale de tout programme de lutte contre le djihadisme.

Alors qu’un comité de pilotage interministériel[3] contrôlait nos différents suivis chaque mois, vous avez commencé à nous accuser de détourner des fonds publics sans aucun résultat...[4] Nous attendions que notre comité de pilotage interministériel réponde à vos questions : nous avions une obligation de confidentialité mais nous rendions chaque mois des tableaux précis (Compte rendu de réunion du COPIL du 15 juillet 2015 ; Compte rendu de réunion du COPIL du 27 novembre 2015 ), indiquant quand et comment nous avions suivi chaque famille, leur identité et adresse, ainsi que l’état de l’avancée de son suivi et celui de la liaison avec l’équipe de professionnels de la préfecture du département qui devait prendre le relais. Nous faisions des rapports sur chaque jeune suivi, tous les trimestres, envoyés aux préfets. Nous étions supervisés par le psychiatre Serge Hefez qui nous aidait pour les cas difficiles (un livre retrace l’expérience et la réflexion commune des 2 équipes : « J’ai rêvé d’un autre monde, » Edition Stock, sortie le 22 février 2017).

Vous l’avez compris, le suivi et les justificatifs que nous avons sans cesse fournis à tout un ensemble de personnes assermentées et/ou autorisées a recouvert les champs comptables (certification du commissaire aux comptes 2014, rapport financier 2014, certification du commissaire aux comptes 2015, rapport financier 2015), administratifs, quantitatifs et qualitatifs. Les situations traitées ont été reportées selon plusieurs typologies :

  • pas de suivi nécessaire car absence de radicalisation
  • suivi en cours, en lien avec parents et/ou professionnels

- démarrage travail en déradicalisation

  • suivi pendant cette phase
  • réussite et fin du travail en déradicalisation
  • stagnation
  • risques de dissimulation
  • rechute.

Rappelons que tous nos jeunes avaient été signalés au Numéro vert par leurs parents, demandeurs d’un suivi. Ils n’étaient donc pas représentatifs de tous ceux qui sont touchés par cette idéologie. Il a existé de grandes réussites, avec des jeunes ou adultes qui n’ont jusqu’à ce jour pas connu de rechutes et dont la vie a repris son cours. Nous avons aussi rencontré des cas difficiles, notamment dus à l’absence d’espoir d’une vie future et à l’attachement du groupe fusionnel de substitution mis en place par les rabatteurs. Une « déradicalisation » n’est pas une « déprogrammation » : il faut amener des nouvelles informations au radicalisé pour qu’il réalise par lui-même le décalage entre l’utopie qu’il poursuivait et la réalité de Daesh, afin qu’il se désengage d’abord de son groupe radical, puis de l’idéologie djihadiste elle-même. Cela prend au minimum un an et peut durer plusieurs années. De plus, une fois que la personne a fait le deuil du groupe djihadiste puis de l’idéologie djihadiste, sa stabilisation dépend des autres acteurs institutionnels : les psychologues, les éducateurs, les missions locales, les universités, les entreprises d’insertion, etc. Certains jeunes sont repartis parce qu’ils savaient qu’ils n’avaient plus aucun avenir, une fois leur nom communiqué à la presse, souvent par les autorités turques. Avec internet, ils ne peuvent même plus recommencer leur vie dans un autre pays. Les réussites et les échecs font partie d’une responsabilité sociétale commune, ils ne dépendent pas d’une seule personne ou d’une recette miraculeuse.

Non seulement nous avons atteint le chiffre requis par l’appel d’offre (nous étions mandatés pour 150 jeunes), non seulement nous avons formé 43 équipes de préfectures (rapport annuel d’activité 2015), mais nous avons aussi lancé une recherche-action avec les parents pour trouver une méthode expérimentale de sortie de radicalité et réfléchir à des indicateurs de sortie de radicalité. Stoppés physiquement, les jeunes ne rêvaient que d’une chose : tenter un nouveau départ pour rejoindre Daesh ou se retourner contre la France. Il fallait donc passer à l’étape suivante et les aider à sortir de cette idéologie qui allait les mener à une double mort : la leur et celle des autres. Trouver comment les désengager du djihadisme s’avérait d’autant plus important que leur haine contre la société augmentait d’autant plus qu’ils se sentaient coincés sur ce qu’ils considéraient comme « une terre mécréante ».

Je peux vous assurer que 595 300€ TTC a constitué un budget serré pour arriver à payer salaires et charges, frais de transport des centaines de familles, locations des salles, déplacements des membres de l’équipe dans toutes les villes, y compris dans les DOM TOM... Je peux aussi vous assurer qu’il est possible de mener un jeune à se désengager d’un groupe djihadiste et de l’idéologie djihadiste (Témoignage d'un père et de sa fille, anciennement embrigadée , Témoignage d'une mère dont la fille est sortie de l'embrigadement, Témoignage d'une ancienne embrigadée ).

Lorsque nous avons cessé notre action, 809 parents nous avaient saisis. Lorsque nous sommes partis, nos rapports de fin de mesure ont préconisé l’orientation de quelques dizaines de jeunes vers les trois nouvelles structures qui nous ont remplacés.

D’ailleurs, ce n’est pas pour rien qu’il a fallu trois équipes au lieu du CPDSI pour prendre le relai. Cela montre bien la quantité de travail que nous avons abattu.

Aujourd’hui, vous nous accusez « au mieux d’être incompétents, au pire d’être dangereux » alors que nous avons été dépositaires d’une mission publique par un gouvernement qui ne vous répond pas.

Nous accusons donc intuitu personae vos attaques. C’est Dounia Bouzar que vous voulez délégitimer, alors que vos attaques interrogent en réalité le dysfonctionnement du dispositif du gouvernement. Preuve flagrante de ce dysfonctionnement : le gouvernement, après s’être déchargé de ses responsabilités sur le CPDSI, après m’avoir demandé de quitter mon entreprise, après nous avoir mis en danger personnellement vis à vis des groupes djihadistes, se désengage d’une action qu’il a commanditée et financée, ne répond pas à vos demandes, au moment où des attentats ont terrifié un pays qui n’a plus envie de déradicaliser qui que ce soit mais de se venger. Le gouvernement se retire au moment où pour être élu, la vengeance est davantage à l’ordre du jour que la prévention, la « déradicalisation » ou la réinsertion.

Conclusion à Si des acteurs doivent être mandatés pour lutter contre le djihadisme, ils doivent être reconnus a minima d’intérêt public, être contrôlés, portés, et institutionnalisés. La lutte contre le djihadisme ne peut qu’être institutionnalisée, au cœur de la République, selon un angle politiquement décidé et suivi par tous. Le gouvernement ne peut réitérer un engagement « à géométrie variable », selon l’actualité politique du moment, pour un sujet de sécurité nationale. Les « méthodes de déradicalisation » ne peuvent à elles seules déradicaliser. L’ensemble des acteurs doit être cohérent, y compris pour la réinsertion des anciens djihadistes. Un déradicalisé qui ne trouve pas de travail ou ne peut reprendre ses études parce qu’il est « fiché terroriste » retombera plus facilement dans le rejet de la société.

- Les politiques de gauche et de droite tiennent une posture paradoxale sur la « déradicalisation »

Un gouvernement ne peut pas à la fois donner des centaines de milliers d’euros à quantité d’acteurs pour « déradicaliser », et en même temps, considérer qu’un ancien djihadiste ayant fait 4 ans de prison, contre qui la police n’a pas le moindre nouvel élément, ne peut être repenti.

Vous qui plaidez la déradicalisation selon le modèle de l’Arabie Saoudite, vous êtes dans le même paradoxe en estimant que le fait que Farid Benyettou déclare qu’il est Charlie est obscène. Auriez-vous été rassurée s’il avait déclaré qu’il n’était pas Charlie ? Est-ce cela qui aurait été respectueux pour la mémoire des victimes ? Ce sont des journalistes qui avaient remis le badge « Je suis Charlie » à Farid Benyettou il y a deux ans, pour voir s’il était sincère. Comme il l’écrit dans Mon Djihad, il l’a toujours gardé dans sa poche depuis, et le montrait régulièrement aux jeunes en voie de déradicalisation, en leur expliquant qu’on peut à la fois être contre les caricatures et contre les assassinats de ceux qui font des caricatures... Il ne s’attendait pas du tout à ce que ce geste blesse des personnes.

Il a accepté de publier sa rétro-analyse effectuée avec moi pour lutter contre le djihadisme parce que, comme il l’explique dans son communiqué de presse, il estime avoir « une dette morale » envers la France.

Nous voulions redonner de l’espoir aux Français au moment de cette commémoration des attentats : la chaîne de la vie peut gagner sur la chaîne de la mort.

Que des victimes de terrorisme soient dans l’affectif et ne puissent pas l’entendre, qu’ils aient besoin de s’en prendre à l’un des seuls anciens chefs de filière vivant, c’est tout à fait compréhensible. Mais que des élus de gauche et de droite flattent ces sentiments exacerbés et s’en servent pour regagner du pouvoir politique est pour moi beaucoup plus obscène que de publier un livre qui partage « les secrets du djihadisme » pour mieux le combattre.

Heureusement, trois des plus grands experts dans ce domaine ne participent pas à cette exaltation de groupe : le juge Trévidic[5], l’ancien haut fonctionnaire de la défense Pierre Conesa[6] et le sociologue spécialiste de la radicalisation en prison Fahrad Khosrokavar[7], ont soutenu ma posture sur les repentis. De nombreux autres connaisseurs, chercheurs ou journalistes le savent aussi.

J’assume ma position : pour amener un radicalisé à se désengager de l’idéologie djihadiste, il faut deux étapes :

- une approche émotionnelle rassurante par les proches pour que le radicalisé se réaffilie et se réincarne ;

- une approche cognitive par les repentis pour que le radicalisé prenne conscience du décalage entre l’utopie qui lui a été proposée et la réalité de l’idéologie des djihadistes (projet d’extermination et de purification)

Conclusion à Le problème du statut et de la place des repentis est un impensé de la société française alors que dans les 15 prochaines années, sa non-gestion va lui poser un vrai problème. C’est ça, Madame la Sénatrice, être incompétent, voire dangereux.

 

Je me tiens à disposition pour tout échange qui peut vous paraître utile.

Bien cordialement,

Dounia Bouzar

 

[1] Cette jeune fille mineure appelée « Léa » lors de certains témoignages de sa part dans les médias était suivie par le CPDSI depuis septembre 2014 alors qu’elle avait projeté de commettre un attentat sur le sol français car elle n’arrivait pas à rejoindre Daesh sur zone.

[3] Ministères de l’Intérieur, de l’Education Nationale, de la Santé, de la ville, de la justice avec également services du SG CIPD et de l’UCLAT.

[4] Tous les bilans comptables, les rapports d’activité annuels et les rapports de certifications de Commissaire aux Comptes ont été publiés, dès que disponibles, sur le site du CPDSI www.cpdsi.fr

[5] « C’est une bonne idée, et ce n’est pas Dounia Bouzar qui l’a eue en premier. Les Anglais ont utilisé des gens qui avaient ce profil. Ils ont une voix qui porte auprès des jeunes. Quand on a effectué ce parcours, quand on s’est fait avoir, on voit mieux le danger. (...) Est-ce que Benyettou est fiable ? Je pense que Dounia Bouzar est capable de l’estimer, elle a une vraie habitude de ces gens... » (Marianne, N°1033.)

[6] « Bouzar-Benyettou, duo sulfureux et dérangeant ? Pierre Conesa, maître de conférences à Sciences Po et spécialiste du djihadisme, et qui a croisé le jeune émir charismatique quand il a « commencé à s’éloigner de l’idéologie djihadiste », n’est pas de cet avis. Il loue « l’attitude honnête avec Benyettou » de celle qu’il décrit comme « la papesse de la déradicalisation ». Pierre Conesa défend également l’attitude du « repenti » : « Je le crois sincère, il prend des risques, y compris vis-à-vis de ses anciens confrères. Et on le considère comme le mentor des Kouachi alors que rien ne dit qu’il était au courant de leur projet ». C’est la question de la réinsertion des anciens terroristes qui se pose aussi. Les djihadistes sont-ils condamnés ad vitam aeternam à la prison ? Benyettou n’a pas pu continuer à exercer comme infirmier. « Pourtant », argumente l’ancien haut fonctionnaire à la Défense, « il n’a pas de crime de sang sur les mains, il a accompli sa peine pour la filière, s’est amendé. Lui donne-t-on une deuxième chance, ou pas ? » Farid Benyettou, que tout le monde s’accorde à décrire comme quelqu’un d’intelligent, aurait-il pu tromper son monde, pratiquer la « taqiya » (N.D.L.R. : l’art de la dissimulation djihadiste) ? « Si c’était le cas, il aurait ouvert un petit commerce plutôt que s’exposer dans les médias », pense Pierre Conesa. » (Déradicalisation : le mystère Benyettou ; l’Est Républicain du 11 janvier 2017).

[7] Emission « Terroriste un jour, terroriste toujours ? » France culture https://www.franceculture.fr/emissions/du-grain-moudre/terroriste-un-jour-terroriste-toujours

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17 janvier 2017 2 17 /01 /janvier /2017 18:04

G.W. Goldnadel : le MRAP dénonce la haine des quartiers populaires

du Président de France-Israël

En 2012, dans une vidéo Youtube encore en ligne, l’antisémite Alain Soral vomissait sa haine raciste « Les juifs sépharades c’est la colonisation… la vulgarité… la laideur ».

Le 31 janvier 2016 dans un tweet, Gilles William Goldnadel déclare « des colonies de peuplement contre l’avis des autochtones, il y en a en Seine-Saint-Denis ».

Il rejoint ainsi Marine Le Pen dans sa haine des quartiers populaires lorsqu'elle avait osé rebaptiser la ville de Saint-Denis du nom de "Molenbeek-sur-Seine".

Seul l’objet de la haine diffère, dans un cas le juif, dans l’autre le musulman, le noir, l’arabe, le rom des quartiers populaires supposés « coloniser » les « autochtones ».

En 2003 dans un rapport encore disponible sur internet « Racisme anti-arabes nouvelles évolutions»[1], le MRAP dénonçait les thèses de Monsieur Goldnadel, celui-ci portait alors plainte contre notre association, il était débouté par la justice.

Son tweet du 31 décembre confirme notre analyse d’alors quant aux connexions idéologiques de l’intéressé.

Quand il affirme qu’il existe des colonies de peuplement en Seine-Saint-Denis, Goldnadel s’inscrit dans la thèse idéologique du grand remplacement de l'antisémite Renaud Camus.

Certes Renaud Camus et Alain Soral sont des antisémites, mais cet antisémitisme-là n’est plus, selon les termes de Goldnadel, qu’un modeste « frisson shoatique » résiduel, en regard de la terreur que doivent engendrer les « colonisateurs » des quartiers populaires.

Goldnadel connaît le droit, il a su éviter de nommer les « colons », échappant ainsi à une plainte pour racisme, mais l’intention est là et nous ne sommes pas dupes.

Paris le 17 janvier 2017

 

Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples

43 Boulevard Magenta - 75010 Paris

01.53.38.99.82

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13 janvier 2017 5 13 /01 /janvier /2017 11:34
UJFP

Le 15 janvier 2017, cinq jours avant l’entrée en fonction de Trump aux USA, doit se tenir au Quai d’Orsay, à l’appel du Président Hollande, une conférence pour la paix entre Israël et la Palestine.

70 délégations sont invitées, sans les principaux intéressés. Mahmoud Abbas a cependant annoncé qu’il serait présent à Paris. Netanyahu, par contre, sans surprise, dénonce cette rencontre qui pourrait aggraver la condamnation d’Israël votée à l’ONU dans la résolution 2334.

Pour le Président français qui a d’autant plus de temps libre qu’il n’est pas candidat à sa succession, et qu’il faut bien se donner une stature internationale pour compenser le vide national, il s’agit de réaffirmer l’engagement de la France, de l’UE et de la communauté internationale en faveur de la solution à deux États avec une référence aux frontières du 4 juin 1967 et aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations-Unies.

Pour ce qui est de l’engagement français, on note surtout – dans la continuité d’un soutien de Hollande à Israël lors des crimes commis à Gaza en 2014 - celui de poursuivre en justice les militants de BDS, comme à Metz le 24 janvier, et d’identifier, à la demande du CRIF, l’antisionisme à de l’antisémitisme.

Bref, rien de neuf à attendre de cette agitation politicienne. Sur ce terrain, l’essentiel, cependant très insuffisant, est déjà dit dans la résolution 2334.

Cette résolution, n’exige même pas qu’Israël se retire de tous les territoires occupés et/ou annexés. Elle demande juste un gel des nouvelles implantations coloniales. Surtout, elle ne dit pas un mot du droit au retour des réfugiés palestiniens pourtant affirmé dans plusieurs résolutions de l’ONU. Et elle ne prévoit aucune action de contrainte contre l’occupant qui se moque de ces recommandations.

Son défaut principal est de remettre encore en avant la solution caduque de deux États que l’État d’Israël, couvert par ses amis, s’obstine, année après année, jour après jour, à ruiner définitivement par tous ses actes à Gaza, en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et sur le Golan annexé.

Il ne peut y avoir de solution satisfaisante sans la reconnaissance de l’égalité des droits de tous les citoyens de cette région, quelle que soit leur appartenance nationale ou leur religion. N’est-ce pas Israël qui, dans les faits et les actes, ne laisse de plus en plus comme solution que celle d’un seul État, de tous ses citoyens, quelle que soit la forme qu’il prendra ? Il est temps que ladite communauté internationale en prenne acte !

L’Union juive française pour la paix dénonce l’appel à une manifestation de soutien à Israël devant son ambassade le 15 janvier. Le Consistoire, le CRIF, le FSJU et tous ces prétendus amis des Juifs et d’Israël, prennent une lourde responsabilité en soutenant cette cause injuste au moment où Netanyahu lui-même prend le parti de la grâce d’un soldat franco-israélien condamné par la justice israélienne pour avoir abattu un Palestinien à terre et déjà maîtrisé par les soldats. Ces gens ne représentent pas les Juifs et les mettent en danger. Nous menons un autre combat.

Le Bureau national de l’UJFP, le 12 janvier 2016


Lire ce communiqué sur notre site

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12 janvier 2017 4 12 /01 /janvier /2017 09:24

AFP, publié le jeudi 12 janvier 2017 à 08h31

Social: le gouvernement lance le compte personnel d'activité ayant vocation à rattacher les droits sociaux à la personne et non à son statut

"C'est peut-être la réforme la plus importante du quinquennat", selon François Hollande : le gouvernement lance jeudi en grande pompe le compte personnel d'activité (CPA), censé poser la première pierre d'une "protection sociale du XXIe siècle".

Entré en vigueur le 1er janvier, ce nouveau compte a vocation à rattacher les droits sociaux à la personne, et non à son statut, pour qu'elle puisse les utiliser tout au long de sa vie professionnelle.

Le CPA "répond aux mutations du monde du travail. C'est la base d'une protection sociale du XXIe siècle", selon la ministre du Travail Myriam El Khomri, qui participe dans la matinée, au côté du Premier ministre Bernard Cazeneuve, à un événement de lancement organisé à la Cité des Sciences et de l'Industrie, à Paris.

Il regroupe deux comptes existants - le compte personnel de formation (CPF), qui permet de cumuler jusqu'à 150 heures de formation, et le compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P), qui permet aux salariés exerçant des métiers pénibles de partir en retraite plus tôt notamment - et un nouveau compte d'engagement citoyen (CEC), qui récompense les responsables associatifs bénévoles, maîtres d'apprentissage, jeunes en service civique avec des heures de formation supplémentaires.

Le CPA offre également des droits nouveaux aux jeunes décrocheurs, qui se verront créditer le nombre d'heures de formation nécessaire à l'acquisition d'un premier niveau de qualification, et aux salariés non qualifiés, dont le plafond d'heures cumulables sur le CPF est porté à 400, au lieu de 150.

Le dispositif permettra enfin aux salariés de consulter leurs bulletins de paie si leur employeur opte pour la dématérialisation.

Tous les salariés, agents publics et demandeurs d'emploi peuvent s'y connecter depuis lundi via un portail numérique (moncompteactivite.gouv.fr). Pour les agents publics et salariés des chambres consulaires, les ordonnances leur donnant officiellement accès au CPA seront adoptées mercredi 18 janvier en conseil des ministres, selon le ministère du Travail.

Le CPA sera étendu aux indépendants à partir de 2018.

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