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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 11:13

TUNISIE :

pour la révolution sociale, on marche !

 

La classe ouvrière et l'ensemble de la société civile tunisienne célèbrent cette année la fête du premier mai en défilant sur l’avenue Habib Bourguiba à Tunis. C’est dans cette avenue que le sort de Ben Ali a été définitivement scellé le 14 janvier 2011, avenue que le gouvernement a voulu interdire aux manifestants avant de reculer sous la pression de l’UGTT et de l’ensemble de la société civile. Les mots d’ordre de la révolution : Travail, Liberté et Dignité, sont toujours d’actualité. Le chômage continue à être une des préoccupations majeures dans le pays. Les grèves, les rassemblements, les sit-in et occupations se multiplient dans différentes régions du pays.

 

Le gouvernement de la coalition tripartite d’Ennahdha, Ettakatol et le CPR, loin de rompre avec le passé, continue la même politique économique et sociale du régime déchu, répondant encore et toujours aux injonctions, aux diktats de la Banque Mondiale, du FMI et aux accords déséquilibrés signés avec l’Union européenne au détriment de notre souveraineté nationale. Le fossé des inégalités sociales et régionales se creuse davantage et le gouvernement ne prend pas de mesures d’urgences indispensables et ne démontre pas avoir la volonté d'initier de vraies réformes.

A ce contexte social tendu, le gouvernement répond par la répression acharnée, la violence systématique et laisse faire les milices et les salafistes qui sèment le désordre et menacent les libertés individuelles et collectives. Cette répression touche toutes les catégories sociales à commencer par les travailleurs, les chômeurs, les journalistes, les artistes, les intellectuels, les étudiants y compris les blessés de la révolution et leurs proches. Ainsi, en plus des forces de l’ordre, des milices pro Ennahdha se sont déchaînées contre les manifestant-e-s, (Tunis le 9 avril 2012, Moulares, Radès…) faisant plusieurs blessés. Ces agissements visent à terroriser les citoyen-ne-s, museler toutes les voix de la société civile et avorter définitivement le processus révolutionnaire en cours. La passivité gouvernementale face au danger salafiste induit sa complicité. Les femmes, partie prenante de la révolution, des luttes sociales et syndicales sont particulièrement ciblées par les forces réactionnaires tant dans leurs acquis que dans leur intégrité physique et morale.  Incapable de répondre aux aspirations du peuple tunisien, le gouvernement répond aux revendications par la répression.

Les tentatives de bipolarisation de la scène politique entre les anciens Rcdistes et les islamistes sont le plus grand danger qui guette la révolution. Déterminé à mener sa révolution jusqu’au bout, le peuple tunisien dit non à la substitution d’une dictature par une autre

 

Tunisiennes et Tunisiens résidants à l’étranger, partie intégrante de la révolution, nous nous sentons exclus de tout débat, tout projet et toutes décisions qui concernent l’immigration et les Tunisiens à l’étranger. L'affaire des jeunes Harragas abandonné à leur sort illustre parfaitement les mauvais choix du gouvernement tunisien dans ce domaine. Nous refusons l’indifférence du gouvernement à l’égard de la situation de  milliers de nos compatriotes livrés aux politiques européennes anti-immigrés dictées par la crise économique, la montée des extrêmes droites, le racisme et la xénophobie et nous exigeons qu’il prenne sa responsabilité à cet égard et ne pas se contenter de mesures populistes qui ne répondent pas aux  besoins de vraies réformes structurelles. Nous, associations et militant-e-s de la société civile, travailleurs, étudiants, chômeurs, syndicalistes, sans papiers, fidèles aux revendications de la Révolution Tunisienne, nous exigeons de l’ANC

l’inscription des droits fondamentaux, sociaux et économiques ainsi que les moyens garantissant leurs applications dans la nouvelle Constitution

l’inscription du droit de vote et d’éligibilité des Tunisien-ne-s vivant à l’étranger dans toutes les élections nationales tunisiennes   

la constitutionnalisation des moyens de promotion des égalités régionales

l’inscription dans la Constitution des droits des femmes pour la citoyenneté et l’égalité

l’inscription dans la Constitution des garanties qui permettent l’exercice effectif des libertés et des droits fondamentaux 

Nous exigeons du gouvernement provisoire :

la garantie de la sécurité des citoyens et l’application de la loi à ceux qui usent de la violence sous toutes ses formes à l’encontre d’autres Tunisiens

la garantie du droit au Travail pour tous comme une priorité nationale.

la mise en place d'une justice transitionnelle indépendante et transparente

le déblocage rapide des différents projets de développement

 

Le peuple tunisien célèbre le 1er mai dans une situation mondiale marquée par la remise en question des acquis sociaux et ouvriers, la multiplication des interventions armées et le risque réel d’élargissement de la guerre à d’autres régions du monde. En refusant la substitution d’une dictature par une autre le combat du peuple tunisien s’inscrit dans les luttes économiques, politiques et sociales actuelles.  

Vive le 1er mai, Vive la solidarité Internationale

 

Premiers signataires : Association des Tunisiens en France ATF,  ATF-Nord,  ATF-Var,  Dynamique citoyenne des Tunisiens à l’Etranger,  Manifeste 20 mas,  UGET-France, Uni(e)-vers-elles.

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